La Presse Bisontine 254 - Août 2023

12 Le Grand Besançon ENBREF Pong-œuf Le deuxième CLIMAT

édition spéCiale été - août 2023

+ 1,3 °C l’été

Le Doubs à l’épreuve des fortes chaleurs Alors qu’une nouvelle saison chaude et orageuse se profile dans le département, on peut se deman

championnat du monde de Pong-œuf aura lieu le vendredi 25 août à 18 heures à la Maison de Quartier des Pareuses à Pontarlier. Un savant dosage de Puissance 4 et de ping pong. Inscription gratuite et obligatoire avant le 23 août au 03 81 46 55 42. Colette À découvrir à la bibliothèque municipale de Besançon (1, rue de la Bibliothèque), l’exposition “Colette 1900-1910” riche de nombreux documents prêtés par Frédéric Maget, le président de la Société des amis de Colette et du fonds de dotation “La Maison de Colette”, et directeur de la maison natale de Colette à Saint Sauveur-en-Puisaye dans l’Yonne. Centre médico-social Après des travaux d’agrandissement, le centre médico-social Tristan-Bernard à Besançon rouvre ses portes au public le 24 juillet. Horaires, renseignements et prises de rendez-vous au 03 81 25 44 44.

der à quoi ressembleront nos étés en 2050 ? D’après une récente étude de l’I.N.S.E.E., le nombre de journées et de nuits anormalement chaudes va nettement augmenter en Bourgogne-Franche-Comté, et dans le Doubs.

L’ étude, basée sur les simu lations climatiques les plus récentes, évoque une hausse attendue des tem pératures en région sur les mois de juin, juillet et août. On obser verait, en Bourgogne-Franche Comté, 1,3 °C de plus l’été entre les périodes 1976-2005 et 2021 2050. D’après l’I.N.S.E.E. régio nal, un Bourguignon-franc-com tois sur six sera particulièrement surexposé. D’ici les 30 prochaines années, on aura ainsi en moyenne 21 jours et 11 nuits anormale ment chaudes par été sur l’en semble du territoire (c’est-à-dire supérieure d’au moins 5 °C à la température maximale de réfé rence). Une tendance inédite puisqu’ “avant 2005, le nombre de ces journées anormalement chaudes ne dépassait pas 15 (13 jours en moyenne), tandis que les nuits n’excédaient pas 7

(3 en moyenne)” , précise Jean Dupin, co-auteur de l’étude. Ce qui placera la région parmi les plus touchées avec l’Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes. La hausse des écarts de tempéra tures par rapport à la référence passée y est marquée. La faute à la configuration de notre ter ritoire, qui ne bénéficie pas de l’influence du littoral maritime et voit ses plateaux d’altitude accentuer ces effets de chaleur diurne et nocturne. “Pour les habitants des basses et moyennes montagnes, entre 300 et 1 000 m, ce sera encore plus marquant” , constate Jean Dupin. Les données de l’étude font en effet ressortir la bande frontalière suisse dans le Doubs. Dans cette zone comme dans le reste du massif jurassien, du Morvan et des Vosges, on dépas sera les 21 journées et 11 nuits anormalement chaudes par été.

Près de 500 000 habitants en région connaîtront plus de 20 jours anormalement chauds par été.

pas assez” , ajoute Jean Dupin. Attention, pour autant, “celane revient pas à dire qu’il fera plus chaud que dans le sud de la France” , prévient le chargé d’études, “c’est simplement qu’on sera exposé à plus de journées anormalement chaudes, par rap port aux températures de réfé rence.”

L’hiver, le constat sera le même, avec un nombre de nuits anor malement peu froides qui va for tement augmenter dans les pro chaines décennies. On devrait ainsi avoir, à l’avenir, plus de 12 nuits “réchauffées” sur toute la région, au cours des trois mois d’hiver. n S.G.

“En raison de leur altitude moyenne, ces territoires seraient plus sensibles aux changements climatiques marqués par rapport aux normales saisonnières des années 1976-2005” , remarque l’I.N.S.E.E. “Ce qu’on a tendance aussi à observer, c’est que les nuits, les températures ne redescendent

ÉNERGIES RENOUVELABLES

Rendu obligatoire

Dans le Grand Besançon, on stationnera bientôt à l’ombre des panneaux solaires Le réchauffement climatique a son incidence sur les centres urbains, particulièrement exposés aux fortes chaleurs. Révégétali sation, points d’eau… Chaque ville y va de sa solution pour gagner un peu de fraîcheur. Avec son programme d’ombrières sur les parkings, Grand Besançon Métropole veut faire d’une pierre deux coups, en produisant au passage de l’électricité.

née au fil de la définition des pro grammes et du portage des opérations. “Bien sûr, il y a cette nouvelle loi qui impose de s’y conformer. Tous les par kings extérieurs de plus de 1 500 m 2 devront être équipés d’ombrières pho tovoltaïques d’ici 2026-2028. Mais on en avait déjà fait une priorité forte à la communauté urbaine.” Un diagnostic permettant d’identifier les parkings à couvrir a ainsi déjà été réalisé. “On devrait commencer par le parking relais de Miserey-Salines et celui des Hauts-du-Chazal, au niveau du ter minus du tramway. Ce dernier prévoit d’être mis à disposition de La Fruitière à Énergies (développeur citoyen installé à Quingey)” , indique Lorine Gagliolo. Le parking-relais de Micropolis, celui d’Intermarché Cassin et de la rue du Languedoc seront également concernés, intégrés au projet plus global de Pla noise Solaire. “Cela sera complété, ici, par de la production solaire sur les

L es spécialistes du climat s’ac cordent à dire que c’est bien dans les villes qu’il fait le plus chaud, avec souvent plusieurs degrés d’écart observés en été

de leurs espaces publics. À l’image de Besançon qui recrée un peu partout des îlots de fraîcheur (dans les cours d’école, en ville…) par le biais de plan tations, et qui s’apprête aussi à revé gétaliser sa place de la Révolution. La nécessaire adaptation à ces épisodes répétés de forte chaleur a induit une marche en arrière quasi forcée dans les villes, mais a également permis de nourrir de nouveaux projets en lien avec la production solaire. Ainsi Grand Besançon Métropole (G.B.M.) a-t-elle décidé de se lancer dans un grand pro gramme d’ombrières photovoltaïques sur les parkings, en écho à sa politique de développement des énergies renou velables. “L’idée est de gagner en fraî cheur sur les parkings, tout en produi sant de l’électricité” , résume Lorine Gagliolo, vice-présidente de la com munauté urbaine en charge du déve loppement durable, de l’énergie et de l’environnement. Une première enve loppe de 600 000 euros est fixée dans le cadre de l’actualisation du plan plu riannuel d’investissement, et sera affi

avec les zones rurales. La faute à la densité d’habitants et aux activités humaines (climatisation, circulation automobile…), mais aussi aux maté riaux (goudron, béton…) qu’on y trouve,

qui stockent davantage la chaleur. Ces points font l’objet d’une plus grande attention ces dernières années dans les villes. Beaucoup reviennent égale ment peu à peu sur la minéralisation

deux écoles du quartier et certains immeubles, à des fins d’autoconsom mation collective. On a fait le choix sur ce projet de ne pas réinjecter sur le réseau mais d’adresser d’abord l’électricité pro duite aux habitants dans un rayon de 2 km.” Un groupement réunissant bailleurs, ville et G.B.M. est déjà en place à ce sujet et doit choisir un exploi tant d’ici 2024-2025. n S.G.

Des ombrières dotées de panneaux solaires devraient être installées dans les par kings-relais duGrand Besançon.

D’abord à Miserey Salines et aux Hauts du-Chazal.

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