La Presse Bisontine 253 - Juillet 2023

Économie 39

La Presse Bisontine n°253 - Juillet 2023

1000 tonnes de déchets. Ces derniers sont utilisés pour 36 pathologies dont le diabète, ce qui génère beaucoup de déchets. Pour l’heure, si ces dispositifs sont essentiellement faits de plastique et de métal, le législateur n’autorise pas son recyclage dû aux risques infectieux trop importants. Ils partent à l’inciné ration et notamment à l’unité de valo risation énergétique du Grand Dijon qui possède une ligne mécanisée spécifique. Pour autant, Laurence Bouret a bon espoir de voir la réglementation évoluer. “On travaille à apporter des éléments qui permettront d’éclairer le législateur. La ligne de séparation pour recyclage sera utilisée 3-4 mois dans l’année pour les e-Dastri (Déchets d'Activités de Soins à Risque Infectieux avec électronique, N.D.L.R.). Nous souhaitons l’utiliser le reste de l’année pour tester la séparation de dispositifs médicaux conventionnels. Ils devront cependant être suffisamment sécurisés. C’est pour cette raison notam ment que nous travaillons à l’éco-concep tion et la sécurisation avec les écoles d’in génieures bisontines, I.S.I.F.C. et Supmicrotech-E.N.S.M.M.” Recycler ces dispositifs conventionnels recèle également une demande des adhé rents de Dastri (voir ci-dessous). Car ceux qui contiennent de l’électronique ne concernent que 4 entreprises sur 80. Or, il a fallu investir près de 2 millions d’euros pour la conception et l’ingénierie du centre de tri. Si cette ligne reste pour l’instant un premier centre de ce type en Europe, l’éco-organisme est déjà en discussion avec le Canada pour nouer un partenariat afin de le reproduire. Le savoir-faire Made in France, et surtout Made in Franche-Comté, s’exporte outre Atlantique. n L.P.

EN BREF

Zoom Comment fonctionne la ligne du centre de tri ?

D ans un premier temps, les produits sont déconditionnés dans une trémie d’alimentation. Puis ils sont ache minés vers un broyeur à chaîne. Ce dernier va “choquer” les dispositifs médicaux et casser ainsi les coques en plastique. Ils passent ensuite sur un tapis vibrant qui va secouer les produits et sortir les piles, les cartes électroniques, etc. L’étape sui vante, très importante, consiste en la dés infection. Dans un tapis fermé, des buses vont disperser un spray virocide pour dés infecter tous les composants. “La loi nous oblige à utiliser un produit chimique” , précise Laurence Bouret. Ensuite, un overband, énorme aimant, va séparer les ferreux des non-ferreux. Chacun É co-organisme agréé par l’État, Dastri est né à la suite des R.E.P., respon sabilités élargies des producteurs. Ce principe oblige le producteur à la gestion et à l’élimination des déchets. Il est res ponsable de la fin de vie de son produit. L’O.C.D.E. a recensé 400 filières organisées sur les R.E.P. En France, Dastri organise la filière de collecte et gestion des dispositifs médicaux perforants (avec ou sans élec tronique) des particularités en autotraitement ou autotests. L’hôpital gère quant à lui son

Biocoop Les magasins Biocoop du Grand Besançon ont remis le 20 juin un chèque de 2 868 euros aux Restos du cœur suite à la collecte qu’ils avaient effectuée les 3 et 4 mars derniers. Cette collecte bio solidaire est un dispositif unique grâce à l’offre de produits de qualité qui viendront approvisionner l’association ainsi que le don financier correspondant au montant de la marge réalisée sur ces produits lors de ce week-end de collecte. Commerce Serge Couësmes a été réélu à la présidence de l’Union des Commerçants de Besançon lors de la dernière assemblée générale de l’association le 14 juin. De nouveaux administrateurs ont fait leur entrée à l’U.C.B. : Vincent Bistac (Énovéo), Robin Boillon (Salon César), Pierre Boutry (La Cave aux fromages), Allan Lemarquis (Kdoperso Swaagshirt), Laurent Sifferlin (Optic 2000). C.A.F. Marie Rappy a été nommée directrice de la Caisse d’Allocations Familiales (C.A.F.) du Doubs. Elle remplace Lionel Koenig, nommé directeur de la C.A.F. du Haut-Rhin et Inès Di Certo, qui a assuré l’intérim.

de ces deux flux est traité à tour de rôle via un tri optique, qui permet une recon naissance visuelle. Quatre fractions matières - piles, carte électronique, métal et plastique - sortent ainsi de la ligne et partent vers leur filière de valorisation. “À Oyonnax, la start-up Cycl’Add travaille avec nous à identifier comment réinjecter ce plastique dans d’autres produits de santé.” Le carton utilisé pour les collecter les dispositifs médi caux sont recyclés à la papeterie Gemdoubs à Novillars. Quant aux piles, elles ne sont déchargées qu’à 15 %. “On cherche des pistes pour réutiliser ces piles, hors domaine de la santé” , souligne Laurence Bouret. Avec Dastri, plus rien n’est en fin de vie. n propre circuit d’élimination. “Auparavant, après utilisation, les particuliers mettaient leurs dispositifs médicaux perforants dans la poubelle d’ordures ménagères, ce qui créait des accidents avec les agents de collecte et de tri. Il y a dix ans, le législateur a mis en place cette filière pour créer un circuit séparé et sécurisé mais également gratuit pour les patients” , éclaire Laurence Bouret. Dastri remplit cette obligation de R.E.P. pour 80 entreprises de l’industrie de santé. n

Laurence Bouret et Julien Lanzarini vérifient les derniers réglages de la ligne de tri avant son inauguration le 27 juin.

Dastri, un éco-organisme financé par 80 entreprises de l’industrie de santé

niques, et avons installé notre équipe à Bio Innovation au cœur de la technopôle Temis Santé (centre de développement pour la médecine du futur, N.D.L.R.).” Sur un an, le centre de tri recyclera entre 10 et 15 millions de dispositifs de ce type pour toute la France. Un petit nombre au regard des dispositifs médicaux per forants conventionnels (sans électro nique), 1,3 milliard, qui représentent

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