La Presse Bisontine 253 - Juillet 2023

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La Presse Bisontine n°253 - Juillet 2023

Benjamin Foudral, le conservateur du musée Courbet, et Élinor Myara-Kelif, les deux commis saires de cette nouvelle exposition, et les deux scéno graphes qui ont habillé les salles. Parmi les petites pépites de l’exposi tion, ce Pays de cocagne de Pieter Brueghel.

ORNANS

La nouvelle expo estivale Le Musée Courbet explore le mythe de l’âge d’or

Une exposition pointue et passionnante est à découvrir tout l’été au Musée Courbet d’Ornans. Avec une touche en plus : la scénographie plus travaillée des salles d’exposition.

de Flagey, notre Joconde à nous, sont accrochés aux cimaises de cette nouvelle exposition tem poraire qui ne manque pourtant pas de surprendre. En bien. C’est sans doute en France la toute première exposition consacrée à ce thème de l’âge d’or, avec des œuvres prêtées par une trentaine d’institutions différentes, notam ment le Louvre et les Offices à Florence, et bien sûr le Musée d’Orsay avec lequel Ornans a noué un partenariat. C’est un thème exigeant, puisant ses racines dans la mythologie, qu’ont choisi de mettre en avant Benjamin Foudral, le conserva teur du musée ornanais, et Élinor Myara-Kelif, docteur en histoire de l’art et justement spécialiste des mythes à travers la peinture auquel elle a consacré son doc torat. La première surprise de la visite tient donc à ce thème, qui à tra vers une bonne cinquantaine d’œuvres, de Brueghel le jeune à Paul Signac donc, et de Bon nard à Picasso, en passant par les Italiens Giorgio Vasari et Jacopo Zucchi (un de nos coups de cœur picturaux), se propose de raconter comment ces artistes à travers cette présentation transchronologique, se sont emparés de ce mythe païen de l’âge d’or, ce moment originel où

L a direction du Musée Courbet a souhaité cette année faire un pas de côté, sortir des sentiers battus,

à en faire presque publier l’hôte principal de ce lieu de culture. Deux tableaux seulement de Gustave Courbet, dont le Chêne

l’homme vit en parfaite harmonie avec la nature et les dieux, ins pirateur bien sûr du récit chré tien de l’Éden. “Cette exposition montre à quel point ce mythe a survécu à toutes les époques à partir de la redécouverte des textes antiques, d’Ovide notam ment, à partir du XVI ème siècle” note Élinor Myara-Kelif. La seconde bonne surprise, c’est la scénographie différente dans chaque salle, créée par deux pro fessionnelles parisiennes. “Une scénographie immersive, au ser vice des œuvres” note Benjamin Foudral. On découvre au fil des salles le mythe des origines, on découvre ensuite les images de l’âge d’or, puis sa personnification dans la salle suivante. Plus loin, on croise le thème avec celui du discours des écrivains utopistes du XIX ème siècle et c’est là qu’on découvre le second tableau de Courbet, le Portrait de Jean Jour net partant à la conquête de l’harmonie universelle (on est

Dominant ce tableau (Le quai de la Villet ted’Henri Gervex), une phrase des Métamor phoses d’Ovide qui n’a jamais eu autant d’actualité qu’ aujourd’hui…

L’âge d’or, de Brueghel à Signac Paradis, utopies et rêves de bonheur Jusqu’au 1er octobre - Musée Courbet à Ornans Infos pratiques sur musée-courbet.fr

les dernières variations autour de cet âge d’or sans cesse revisité entre primitivismes, pastorales, et rêves de bonheur où chaque artiste donne sa version. n J.-F.H.

bien dans le thème), avant de terminer la visite, presque éblouis de lumière dans cette dernière salle tout de jaune déco rée, comme entrant dans un champ de blé mûr pour savourer

LIVRE

Auteur bisontin L’épopée fantastique de Jérôme Sorre L’auteur bisontin Jérôme Sorre sort deux nouveaux romans. L’un, L’Entité - Première vie, épopée fantastique foisonnante a mis plus de trente ans à prendre vie. Le second, Impurs, est un roman plus noir, dont l’intrigue prend place dans le Haut-Doubs.

Jérôme Sorre a sorti deux romans cette année,

une saga fantasy et un roman

L’ Entité - Première vie, troisième roman du Bisontin Jérôme Sorre, embarque le lecteur dans une épopée foisonnante de 500 pages. Qui ne sont que le début car ce tome I en appelle un second qui sortira l’été pro chain. Ce voyage littéraire, Jérôme Sorre l’a commencé il y a plus de trente ans. Les pre miers mots de ce roman fantas tique ont été écrits alors qu’il n’avait que 16 ans. “Je l’avais plus moins terminé dix ans après. Il y a dix ans, une maison d’édition était intéressée mais a fermé. J’ai relancé le manuscrit l’année dernière” , explique Jérôme Sorre. Les Éditions

Vérone ont aimé cette “épopée, une quête qui se déploie au sein d’une cosmogonie débridée (l’An tiquité grecque côtoie notamment le christianisme…) et autodestructrice. Ce monde de

ce fils qui pourrait, un jour, deve nir un rival” , résume ainsi la maison d’édition. C’est un roman de longue haleine. Jérôme Sorre a relu et corrigé ses premiers mots d’ado lescents sans pour autant effacer ses premières inspirations. “Dans ce roman, j’y ai mis tout ce que j’avais envie d’y mettre. Le personnage a des tourments d’adolescent qui étaient les miens à l’époque.” Si des auteurs comme Tolkien, Stephen King, Lovecraft ou encore Edgar Allan Poe sont clairement des inspi rations, le Bisontin travaille énormément avec les images, et notamment la peinture sur réaliste qu’il affectionne. “Plus

noir mêlé de fantastique.

le passé où le lecteur se retrouve à suivre un officier nazi en 1942… Enfin, le Bisontin a retrouvé son compère de plume, Stéphane Mouret, pour écrire le tome V des Aventures du club Diogène, histoires fantastiques qui pren nent place dans le Paris de la fin du XIX ème . La sortie est pré vue l’année prochaine. L’épopée littéraire de Jérôme Sorre est loin d’être achevée. n

noir s’ancre plus profondément dans le réalisme. Celui du XXI ème siècle à Mouthe. “C’est un mélange de réalisme, de mélan colie et de fantastique. Il y a un côté autobiographique avec l’his toire d’un gestionnaire de collège à Mouthe, qui se retrouve confronté à quelque chose de fan tastique qui va bouleverser sa vie” , raconte Jérôme. Il s’est d’ail leurs amusé à créer un change ment narratif avec un saut dans

jeune, je lisais beaucoup de science-fiction, de fantasy, je fai sais beaucoup de jeux de rôles. L’Entité baigne dans cet univers de jeux de rôle. Aujourd’hui, il y a toujours un peu de fantas tique dans mes lectures et écri tures mais moins de fantasy” , souligne l’écrivain. Ce subtil changement s’incarne d’ailleurs dans son autre nou veau roman, Impurs. Écrit il y a un an, non plus par le Jérôme Sorre adolescent mais proche de la cinquantaine, ce roman

l’Entité, qui est au départ le nôtre, n’a peut être, découvre-t on, jamais existé, sinon dans l’es prit de son créa teur, Sylvec. À moins que ce ne soit qu’un vaste terrain de jeu imaginé par son père, Ambre, pour mieux surveiller

Le Bisontin travaille énormément

avec les images.

Livres disponibles à la librairie L’Intranquille

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