La Presse Bisontine 253 - Juillet 2023

12 Besançon

La Presse Bisontine n°253 - Juillet 2023

MUSIQUE Nouveaux rendez-vous “La Rodia veut s’inviter dans tous les foyers bisontins” Lucie Moreau est le nouveau visage à la communication de la Rodia et du festival Détonation. Elle succède à Simon Nicolas et compte impulser avec la nouvelle direction de nouveaux temps forts.

E lle œuvrait jusqu’ici dans l’om bre, autour de diverses missions de communication et intervenait même parfois en billetterie. Lucie Moreau faisait partie de ses petites mains anonymes qui participent à faire tourner la Rodia et que l’on croise par fois au détour d’un événement. Elle sera désormais l’une des premières interlocutrices pour la presse, les par tenaires, artistes et acteurs publics. Un défi que cette habituée des lieux est prête à relever. “Je collaborais depuis des années avec Simon Nicolas. À son départ, j’ai été désignée pour lui succéder. L’avantage est que je sais déjà comment tout fonctionne” , explique la principale intéressée. Arrivée à la Rodia il y a 7 ans, elle était passée avant cela par d’autres scènes locales de musiques actuelles, tels que le Moulin de Brainans ou la Vapeur à Dijon. “Des expériences for matrices qui ont confirmé mon projet professionnel” , indique-t-elle. Ce nouveau poste amène bien sûr son lot d’ambition et de projets pour le site, alors que la saison se termine douce ment et qu’une nouvelle direction vient d’être nommée. Manou Comby ayant laissé la place en novembre dernier à David Demange, ex-directeur du Moloco

lites”, comme celui de ce 14 juin qui invitait à la découverte d’Akutuk : une technique de percussions aquatiques à mains nues à la piscine Port Joint. “L’idée est de surprendre à travers un lieu tenu secret, un horaire ou un endroit inhabituel” , souligne la responsable communication.L’équipe travaille aussi à remettre à l’honneur la scène hip hop, à travers des rencontres-battles entre deux villes. Elle s’est également positionnée sur le prochain Détonation, avec la volonté de revenir aux fonda mentaux. “On a envie de retrouver notre public et aller vers plus de confort, en ne cherchant plus forcément à faire la course aux têtes d’affiche.” L’événement qui se tiendra les 22 et 23 septembre, toujours à la Friche, opère un recen trage global : aussi bien sur la pro grammation et l’aménagement du site, que sur ses valeurs de découverte avec des artistes coups de cœur. Son maintien est donc bien acté. “On a pris le temps de la réflexion, on s’est demandé jusqu’à quel niveau on voulait aller. Mais on n’est pas les Eurockéennes ou le VYV, on a préféré remesurer l’évé nement et rester fidèle à ce qu’on faisait au départ” , note Lucie Moreau. Un partenariat a également été amorcé avec l’Université de Franche-Comté,

à Audincourt. “On aimerait que la Rodia s’invite dans tous les foyers bison tins, en renforçant les partenariats locaux et en recréant du lien, comme avec le Bastion” , remarque Lucie Moreau. Cela se traduira dès cette année par des collaborations un peu plus poussées avec le C.D.N., Bien Urbain, Les 2 Scènes… (comme lors de ce week-end complet en décembre, programmé autour de la musique orien tale), mais aussi avec de nouveaux ren dez-vous. “On prévoit d’organiser régu lièrement des temps forts. Ils commencent dès à présent et sont ima ginés pour proposer au public des expé

riences différentes, par fois décalées, qui sortent du schéma classique de la soirée-concert.” “Les Escales” qui se sont tenues ces vendre dis et samedis soir de mai et de juin sur la ter rasse de la Rodia pro posaient ainsi un D.J. set en extérieur, après un concert découverte dans la partie bar. Chaque trimestre, un autre temps fort sera trouvé avec “les Inso

Sortir de la classique soirée concert.

Lucie Moreau espère attirer un nouveau public à la Rodia, omme avec “Les Escales” sur la terrasse.

blement une belle vitrine pour Besan çon.” Considéré par les uns, comme le tout dernier festival de l’été et par les autres, comme celui qui entame la sai son. n S.G.

“car c’est aussi une façon de découvrir la ville quand on arrive.” Déléguer la gestion de Détonation à un tiers reste en revanche en réflexion, “car c’est lourd à porter” , concède la responsable communication, “mais c’est indénia

EN BREF

PATRIMOINE

Près de 100 000 euros Il faut sauver l’orgue de Saint-Ferjeux L’association des Amis des orgues

Covid Si son niveau de

circulation reste faible, le Covid-19 est toujours présent en Bourgogne Franche-Comté, où l’ARS invite les plus fragiles à bénéficier d’un rappel vaccinal sans attendre. Les publics concernés par ce rappel sont les personnes âgées de 80 ans et plus, les personnes immunodéprimées, les résidents des E.H.P.A.D. et U.S.L.D., quel que soit leur âge, et les personnes à très haut risque de forme grave, selon chaque situation médicale individuelle, et dans le cadre d’une décision partagée avec l’équipe soignante. Chalèze Les Producteurs Comtois, un collectif d’agriculteurs et d’agricultrices du département, organisent pour la première fois un cinéma plein air dans un élevage charolais à Chalèze, à 5 minutes de Besançon. L’occasion de faire découvrir la ferme à ceux qui n’y ont jamais mis les pieds, dans une ambiance festive et conviviale. Plus d’infos au 07 88 61 71 37.

de Saint-Ferjeux et la Fondation du patrimoine ont lancé une souscription pour récolter les fonds nécessaires à la rénovation de cet instrument datant de la fin du XIX ème siècle.

Les membres de l’association, de la Fondation et les spécialistes sont au chevet de l’orgue principal de la basilique.

L’ orgue n’est pas muet, pas encore aphone, mais il est sérieusement grippé. Le diagnostic a été posé il y a plusieurs années déjà, mais le traitement tarde à venir et, les dernières séche resses n’ont rien arrangé, assé chant un peu plus le soufflet de l’orgue, en quelque sorte ses “poumons” qui lui donnent son souffle et aux tuyaux leur voix. Quant au troisième clavier de l’instrument, ajouté en 1932 par le grand musicien et orga niste de renommée internatio nale Jehan Alain, celui qui lui donne cette couleur musicale si particulière, il est quasiment devenu inutilisable. Au chevet de l’instrument malade veille l’Association des amis des orgues de Saint-Fer jeux, créé en 1983 et qui réunit une poignée de bénévoles atta

chés à leur paroisse. Avec l’appui de la Fondation du patrimoine, ils ont lancé une souscription publique afin de récolter les fonds nécessaires à la rénova tion de l’instrument qui, pour tant, appartient à la Ville de Besançon. “Les travaux de réno vation coûteront au moins 50 000 euros, au plus 100 000 euros. Nous comptons donc sur la générosité des mécènes pour réunir cette

rapidement, la première tranche de travaux pourrait être entamée à la fin de cette année au plus tôt. L’ins trument aux 2 300 tuyaux dont l’origine remonte à 1888 pour rait donc connaître une résur rection grâce à la générosité publique. Renseignements sur la souscription à l’adresse bfcbe

Lutz, celui-là même qui a été appelé au chevet de Notre-Dame de Paris suite à l’incendie, pour superviser la rénovation de l’orgue parisien. “Le défi est de redonner toutes ses qualités à cet orgue bisontin pensé par un organiste génial, Jehan Alain, mais rénové en 1932 par un arti san plus médiocre” résume M. Lutz. Si la Fondation et l’association réunissent la somme nécessaire

Ville, qui est donc le maître d’ou vrage en tant que propriétaire de l’instrument, ne s’est engagée pour l’instant qu’à hauteur de 2 000 euros. Bien maigre contri bution qui incite donc les béné voles à multiplier les actions pour promouvoir ces futurs tra vaux de rénovation. Pour le diagnostic des travaux, l’association a fait appel à un des grands spécialistes français des orgues, l’Alsacien Christian

À son chevet, celui qui s’occupe de l’orgue de Notre-Dame.

somme qui sera abondée par la Fondation du patrimoine à hauteur de 20 % si nous attei gnons nos objec tifs” souligne Michel Krucien, le président de l’association. La

sancon@fondation patrimoine.org n

J.-F.H.

Made with FlippingBook - Share PDF online