La Presse Bisontine 253 - Juillet 2023
Besançon 11
La Presse Bisontine n°253 - Juillet 2023
FILM
Bientôt diffusé sur France 3 “Toubib” : dans les pas d’un ancien étudiant en médecine bisontin Le réalisateur Antoine Page a décidé de raconter le cursus de médecine de l’intérieur. Pour cela, il a suivi son frère, Angel, durant ses 12 années d’études dont 6 passées à Besançon.
D e la première année, souvent décisive, jusqu’au fameux serment d’Hippocrate, le film “Toubib” donne à voir le long parcours d’apprentissage d’un médecin. Entre bachotage, stages à répétition, cas de conscience, épuisement, engagement et frus tration. “La veille de sa première rentrée, ni mon frère ni moi ne savions s’il allait continuer médecine” , avoue Antoine Page, “mais je voulais suivre ce temps long, qu’il réussisse ou non.” L’aventure de “Toubib” commence ainsi en 2010 2011 par une bonne année de tractation, pour obtenir les autorisations auprès de l’Université de Franche-Comté et du C.H.U. Minjoz. “C’est assez compliqué de filmer dans le cadre hospi talier” , avoue le réalisateur qui a monté ce projet avec sa petite boîte de production “La Maison du Directeur” (devenue aujourd’hui un lieu associatif et créatif, près d’Arbois). Mais les deux frangins francs-comtois sont résolus à aller au bout de l’expérience. “J’ai pu le suivre sur une période longue et filmer six de ses stages au C.H.U. Minjoz, en traumatologie, pneumologie ou ophtalmologie : l’un des premiers à nous avoir ouvert ses portes” , se souvient Antoine Page. Ils vont accumuler les images ensemble au fil des ans. De ses six premières années passées à Besançon, Angel retient surtout la découverte du bloc opé ratoire. “Il s’y passe des trucs incroyables.” Mais aussi son passage en réanimation médicale. “C’est l’endroit où je me suis senti le plus intégré. L’externat est le moment où on passe le plus de temps à observer en général.” Il garde également en tête sa prise de marques dans “ce vrai laby rinthe ” qu’est le C.H.U. Minjoz. “Au début, on apprend aussi comment fonctionne une structure
hospitalière. Tout est extrêmement codifié et hié rarchique” , confie-t-il. Angel choisira finalement de faire son internat à Marseille, où il exerce toujours aujourd’hui comme généraliste dans un centre de santé communautaire. Le film, tourné à la façon d’un documentaire, ne fait l’impasse sur aucune des étapes et inclut y compris l’année Erasmus en Bulgarie avec des comptes rendus à chaud livrés par le jeune médecin, lui-même, via webcam. “Je me suis aussi prêté au jeu de la visio pendant le Covid, ce qui donne une certaine forme d’intimité” , remarque Angel. Un parti pris souhaité par son frère réalisateur. “La plupart du temps, j’étais également seul à le filmer à l’hôpital ou à la fac, sans équipe technique ni preneur de son, pour avoir quelque chose d’assez naturel et mieux rendre compte le cheminement indi viduel” , précise-t-il. Pour parfaire le résultat final et prendre le pouls des spectateurs, deux projections tests ont été organisées fin mai au Kursaal. “Les retours ont été plutôt positifs” , se réjouit Antoine Page, qui finalise désormais la distribution. Le film doit sortir en salle au printemps 2024. Une version télé, scindée en deux épisodes de 52 minutes, sera également diffusée sur France 2 ou France 3 en 2024. Une date évidemment attendue par le réalisateur, qui signe ici un projet personnel, mais aussi la conclusion de 12 ans de travail, étalé dans le temps. Comme il avait déjà pu le faire avec son projet “Wesh Gros”, qui suit l’évolution d’un groupe d’ados vers la vie adulte ou ce documentaire, récem ment réalisé, qui revient sur les 40 ans du Cirque Plume. n S.G.
Derrière la blouse, naît le médecin au fil du tournage (photo Maison du Directeur).
EN BREF
Naissances L’I.N.S.E.E. Bourgogne-Franche-Comté a relevé un nombre de naissances historiquement bas pour notre région en 2022. Près de 24 900 enfants, dont la mère réside dans la région, sont nés en 2022, soit 530 de moins que l’année précédente (- 2,1 %). Le nombre de naissances atteint un niveau historiquement bas.
Quingey La maire de Quingey Sarah Faivre, qui apportait son témoignage d’élue sur les questions d’égalité hommes-femmes dans notre avant-dernier numéro tient à préciser qu’elle ne voulait pas parler de “harcèlement” dans ses propos, juste d’une pression parfois un peu insistante de certains, ou de propos déplacés. Dont acte.
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