La Presse Bisontine 251 - Mai 2023

18 Besançon

La Presse Bisontine n°251 - Mai 2023

UNIVERSITÉ Double performance Ils conjuguent études et sport de haut niveau L’Université de Franche-Comté a mis à l’honneur, début avril, ses 58 étudiants sportifs de haut niveau lors d’une journée de l’olympisme, en présence notamment de Tony Estanguet (du comité d’organisation de Paris 2024).

quand j’en ai besoin. Le fait d’être sportif de haut niveau permet aussi de décaler les examens. Il est arrivé que je me trouve en stage pendant les partiels de fin d’année” , explique le jeune homme. S’il espère bien sûr décrocher, à terme, son diplôme de licence, il a surtout en tête sa carrière sportive. Ses bons résultats le placent parmi les espoirs mon tants sur route et en V.T.T. “J’ai terminé3 ème de ma catégorie au dernier championnat du monde de V.T.T., 4 ème au championnat du monde sur route en Australie, et champion de France en relais V.T.T.” , liste-t-il. Entre les deux disciplines, son cœur balance. “ Je vais sans doute me diriger vers un contrat pro fessionnel sur route pour pouvoir en vivre correctement” , avoue t-il, tout en gardant en ligne de mire le V.T.T. pour les Jeux Olympiques 2028. Et si conju guer ses études avec les dépla cements, les compétitions et les entraînements n’est pas évident, il y voit aussi une façon de “ ne pas être que dans ce milieu” , continuellement le nez dans le guidon. Vouloir mener une carrière spor tive de front avec de plus hautes études ne semble pas non plus incompatible, comme le prouve l’exemple de Clarisse Mairot, en Master 1 à l’I.N.S.P.E. (ins titut supérieur du professorat

C onférence et démonstra tions sportives étaient au programme ce jour là sur le campus de la Bouloie. Paul Magnier avait exceptionnellement quitté son vélo pour l’occasion, le temps d’une matinée. Ce jeune espoir, membre du pôle France V.T.T. depuis 3 ans, achève tout juste sa première année de licence S.T.A.P.S. (sciences et techniques des activités physiques et spor tives). Désormais plus au fait des défis qui l’attendent. “ Je savais que ça serait compliqué et que mon emploi du temps allait être beaucoup pris par les entraînements, j’ai donc opté pour une filière universitaire aménageable.” En équipe semi-professionnelle chez la continentale britannique Trinity Racing, il cumule sa semaine de cours avec 15 à 20 heures d’entraînement en moyenne. “Tous les cours sont sur Internet, je peux rattraper

Clarisse Mairot était dernièrement en demi-finale de la coupe de France avec l’E.S.B.-F.

et de l’éducation). Cette hand balleuse de l’E.S.B.-F., qui a rési gné pour la saison 2023-2024 avec le club bisontin et qui vient de passer son C.A.P.E.S., recon naît néanmoins que cela demande “une grosse organisa tion et de l’anticipation.” “L’avantage de notre statut est que l’on est dispensé d’assiduité et qu’on peut rattraper les exa mens.” Issues d’une famille de handball, elle envisage de deve nir professeur d’E.P.S. “J’aime rais avoir mon concours le plus tôt possible et me mettre en dis ponibilité, pendant un temps, pour pouvoir conduire ma car

rière sportive. Je rebasculerai ensuite sur l’enseignement une fois celle-ci terminée.” Unchemin qu’avait déjà suivi sa mère, Lucile Mairot, et sa tante, San drine Delerce (championne du monde 2003). La jeune Bison tine, qui figure depuis 2 ans dans la liste des joueuses sus ceptibles d’être sélectionnées en équipe de France, espère bientôt vivre une sélection avec les Bleues et se donne, elle aussi, les J.O. de 2028 comme objectif. “J’aurai 26 ans et plus de matu rité.” Le but est en ligne de mire, reste à marquer. n S.G.

Paul Magnier voit sa carrière sur route et V.T.T. s’accélérer.

ENBREF

BOULOIE Association étudiante La chorale universitaire de Besançon fête ses 60 ans Un spectacle anniversaire se tient ces 13 et 14 mai au Kursaal, pour célébrer la longévité de l’association Musique Vocale à l’Université, qui porte la chorale universitaire. 80 chanteurs amateurs seront sur scène.

Terrains militaires Le Bisontin Michel Krucien a tenu à régir à la position de France Nature Environnement dans un article de notre précédent numéro concernant la construction de nouveaux logements militaires dans le quartier de Saint-Ferjeux, dont il est riverain : “Nous n’avons rien contre l’écologie, dit-il, mais les propos de France nature Environnement sont complètement inadaptés. Cette petite parcelle qui a été déboisée, c'était un pré, ou les gens du quartier fauchaient de l’herbe pour donner à manger à leurs lapins et même faisaient du jardin. Les pratiques disparues, la végétation a repris ses droits et des arbres ont poussé, et cet espace est vite devenu une forêt aux essences diverses de bois blancs n’ayant aucune valeur… Ce qui se passe sur ces terrains militaires est un bien, ça va amener de la vie aux commerces, écoles, c’est une chance pour la ville” estime M. Krucien qui conclut : “Nos amis écologistes crient et se plaignent de ne pas avoir été au courant du projet, mais nous habitants du quartier limitrophe, cela fait au moins trois ans que ‘'on est au courant du projet. Enfin, ce secteur va être mis en valeur !”

O n les connaît peu et pourtant, ils donnent de la voix. Les deux ensembles, qui compo sent la chorale universitaire, sont amenés à intervenir ponc tuellement sur diverses mani festations à Besançon et ail leurs. Pour partager le plaisir de chanter mais aussi créer du lien. “Comme le théâtre ou n’im porte quelle autre activité spor tive, la chorale a, au départ, été créée pour que les étudiants puissent relâcher la pression et se sentir exister à travers autre chose que les études” , indique Anne-Fleur Velard, sa prési dente. Aujourd’hui, elle est plus largement ouverte “à tous ceux qui aiment chanter.” Débutants comme chanteurs confirmés y ont leur place. “On accueille tout le monde et on a même une approche plutôt moderne, en veillant à avoir le meilleur reflet possible des types de voix utilisés, pour les chants

deux années troublées relevait du défi. Ils travaillent depuis septembre à la création de ce spectacle anniversaire, baptisé “60 Temps”. Au total, plus de 110 heures de répétition, quatre week-ends de travail et une semaine de résidence ont été nécessaires. “Il s’agissait pour nous de mar quer le coup et de revenir sur ces 60 années de chant et de créations musicales” ,remarque Anne-Fleur Velard. Des textes de chansons sur le thème du temps ont été spécialement commandés à plusieurs auteurs connus (Pascal Mathieu, Pih poh, La Lue, Clio, Mégot et Clo tilde Moulin), puis mises en musique par le chef de chœur. La chorale universitaire qui organise, en parallèle, depuis 5 ans un tremplin d’écriture, a profité de l’occasion pour met tre en lumière les textes d’Irène Berriet (dernière lauréate 2022).

d’autres cultures.” Lepremier ensemble, appelé Grand Chœur, a la particularité de s’attacher à un répertoire de musiques du monde et chante sans par tition sur scène. Tandis que l’UniVoice Band interprète un répertoire pop-rock, sans direc tion de chef de chœur. Tous deux répètent une fois par semaine à la Maison des étudiants sur le campus de la Bouloie, avec l’intervention du chef de chœur professionnel Sofiane Messabih. Comme par

Des étudiants et des actifs composent aujourd’hui la chorale universitaire.

tout ailleurs, ces répétitions ont, un temps, été contrariées par la crise sanitaire. Jusqu’à ce que les 80 choristes soient revenus peu à peu à un rythme régu lier. Les remo biliser après ces

110heures de répétitions au programme.

Le public se verra ainsi propo ser des morceaux inédits, en dehors du répertoire habituel. Les choristes seront exception nellement accompagnés d’un musicien : Étienne Demange aux percussions. Une exposition immersive, consacrée à l’his toire de la chorale, avec archives sonores, sera également visible les jours précédant les repré

sentations. Pour l’occasion, des interventions surprises ont éga lement été proposées une fois par mois au sein du musée du Temps, écrites et composés spé cifiquement, de novembre à avril. Ce projet d’envergure - premier de la sorte porté par l’association - aura mobilisé un budget de 40 000 euros. n S.G.