La Presse Bisontine 250 - Avril 2023

Besançon 11

La Presse Bisontine n°250 - Avril 2023

SANTÉ

L’appel de l’Établissement français du sang

Le don de plasma, un enjeu de souveraineté L’E.F.S. Bourgogne-Franche-Comté alerte sur la nécessité d’augmenter les dons de plasma dans notre région. Le plasma est la base de nombreux médicaments indispensables au soin de certains malades.

Chaque donneur franc comtois se soumet à2,7 prélève ments par anen moyenne. Il en faudrait aumoins 3.

O n connaît le don du sang, un peu mois celui de plasma, ce liquide dans lequel circulent les cel lules sanguines (globules rouges, globules blancs et plaquettes). À la base de nombreux médica ments, le plasma est devenu un élément indispensable dans la production pharmaceutique. “Les besoins en médicaments

spécialiste. Ce qui signifie que les deux tiers (65 %) des malades en France bénéficient de médi caments réalisés par un plasma qui n’est pas prélevé dans le pays. “Il provient essentiellement des États-Unis, un pays où les “donateurs” se font payer leurs prélèvements” ajoute Pierre Tiberghien, le président de l’Al liance européenne du sang qui regroupe 25 pays. En France, chacun peut donner au maxi mum 24 fois son plasma tous les ans alors qu’aux États-Unis, “on peut faire jusqu’à 104 dons par an, soit deux par semaine ! Ce qui n’est pas sans consé quences sur la santé des dona teurs, et sur l’éthique en termes de marchandisation du corps” ajoute-t-il. À l’échelle du C.H.U. de Besançon, plus de 2 000 patients reçoivent chaque année des traitements fabriqués à base de plasma. “Et ce sont des thé rapies non substituables” précise Samuel Limat, le président de

dérivés du plasma ont doublé depuis 2007 en France. À l’échelle mondiale, les besoins en plasma augmentent chaque année de 10 %” résume Christophe Bésiers, le directeur de l’E.F.S. Bourgogne-Franche-Comté. On l’aura compris, il manque donc de plasma en France où les dons couvrent “seulement 35 % des besoins” complète le

moyen terme que s’est fixé l’E.F.S. régional, soit une auto nomie d’au moins 50 % en nom bre, “ce qui correspond à une hausse des prélèvements de 30 % cette année. C’est l’objectif” ajoute leD r Barisien. Des objectifs ambitieux, mais qui correspondent aussi à la nécessité apparue pour la France pendant la crise du Covid de retrouver une meilleure souve raineté nationale en matière de médicaments. “La souveraineté sanitaire de la France est en effet un des enjeux de cet appel aux dons” confirme Christophe Bésiers. Le don de plasma peut se faire de deux manières : à partir d’un don de sang classique, duquel le plasma est extrait, ou alors via un don spécifique de plasma prélevé par aphérèse. “Le pré

la Commission médicale d’éta blissement du C.H.U. Afin de garantir une plus grande indépendance en matière d’ap provisionnement, il faudrait atteindre “24 000 prélèvements de plasma par an, soit 471 par semaine” indique Christophe Barisien, le responsable régional

lèvement par aphérèse ne pro voque pas de douleur, il dure juste plus longtemps qu’un don de sang classique” note Chris tophe Barisien. Le don du sang, ou de plasma, est ouvert aux personnes de 18 à 65 ans. Actuel lement, chaque donneur dans notre région se soumet en moyenne à 2,7 dons par an. “Il faudrait atteindre rapidement au moins 3 dons par an et par donneur” invitent les spécialistes de l’E.F.S. Pour donner son plasma, la Mai son du don du C.H.U. Minjoz à Besançon (secteur Hauts-du Chazal) est ouverte tous les jours de la semaine (avec nocturnes le jeudi soir) ainsi que le samedi matin. Plus d’informations sur https://www.efs.sante.fr/region/b ourgogne-franche-comte. n J.-F.H.

des prélève ments à l’E.F.S. On s’en est récemment approché avec 430 prélève ments mi février, mais la moyenne se situe plutôt autour des 350 prélèvements. Insuffisant donc pour atteindre les objectifs à

“La souveraineté sanitaire de la France est undes enjeux.”

Christophe Bésiers, directeur de l’E.F.S., invite les donateurs à se mobiliser.

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