La Presse Bisontine 248 - Février 2023
Le dossier 23
La Presse Bisontine n°248 - Février 2023
l Morteau
Vendu à un fonds d’investissement Les nouvelles ambitions de Péquignet
L’entreprise horlogère mortuacienne s’est adossée à un fonds d’investissement familial pour se donner les moyens de conquérir de nouveaux marchés. Le plan de développement de l’horlogerie française pourrait être une opportunité supplémentaire pour la marque.
Dani Royer, à droite, et Hugues Souparis, le dirigeant du fonds d’investis sement désormais majoritaire dans le capital de l’horloger Péquignet.
U ne des marques les plus emblématiques de l’horlogerie fran çaise a amorcé un nouveau virage. Créée en 1973 par Émile Péquignet, reprise il y a quelques années par Dani Royer, l’entreprise horlogère mortuacienne à depuis l’an der nier un nouvel actionnaire majo ritaire avec l’arrivée de ce qu’on appelle dans le milieu des affaires un “family office”, c’est à-dire un fonds d’investissement familial. Baptisé Enowe, ce fonds est dirigé par Hugues Souparis, un homme d’affaires originaire du Sud-Ouest qui a fait fortune en revendant en 2019 sa société spécialisée dans l’authentifica tion des documents officiels. Il est désormais, de fait, le nouveau patron de Péquignet, Dani Royer étant le directeur opérationnel. “Notre fonds d’investissement s’articule autour de trois axes de développement : la croissance et l’innovation verte, l’impact
keting de haut niveau, censés aider les entreprises à passer un cap dans leur croissance. “Péquignet a connu une histoire compliquée, nous allons faire ce qui est dans nos moyens pour lui donner les moyens de se redé ployer en matière de recherche et développement, marketing, design…” ajoute M. Souparis. Avec une nouvelle ambition : le développement à l’international. “On souhaite développer en effet l’export et le e-commerce.” Le principal du chiffre d’affaires de la marque se fait encore aujourd’hui via le réseau tradi tionnel des distributeurs et revendeurs en France. Le premier étage de la fusée est déjà en place: Enowe a déjà embauché un directeur du mar keting digital, une directrice artistique et une équipe juri dique, basés au siège parisien du fonds d’investissement. Et une première boutique a ouvert ses portes à Paris, rue de Rennes. Pour la première fois également
sociétal, et l’excellence. C’est dans ce troisième volet que s’inscrit notre prise de participation chez Péquignet. L’idée est de sélec tionner quatre ou cinq marques comme Péquignet qui ont une cinquantaine d’années, qui fabri quent en France des objets de la vie quotidienne. Péquignet est la première des marques que
nous avons sou haité aider à se développer, l’idée étant de mutua liser toutes nos compétences au bénéfice des marques que nous soutien drons” résume Hugues Souparis. Le fonds Enowe dispose pour cela de fonctions sup ports comme un contrôleur finan cier, des juristes, une direction artistique et mar
Péquignet participera au salon Watches and Wonders à Genève.
l’ambition du gouvernement français à travers son plan de développement de l’horlogerie avec un objectif principal : “ren forcer encore le “fabriqué en France”, créer plus de valeur ajoutée en France, et qu’on vienne chercher en France, non pas que des sous-traitants, mais aussi de l’innovation” résume Hugues Souparis. n J.-F.H.
Dans ce nouveau contexte, Mor teau a bien vocation à rester le cœur de l’activité de Péquignet en termes de conception, fabri cation, logistique et service après-vente. Les locaux de la rue du Bief ont récemment été réaménagés pour que se déploie un nouvel atelier d’assemblage. L’entreprise emploie actuelle ment 27 salariés. Le fonds Enowe partage sur ce dossier
de son histoire, l’horloger mor tuacien participera en mars au salon Watches and Wonders à Genève (l’ex-S.I.H.H.). Péquignet y sera ainsi le seul porte-drapeau du Made in France dans ce tem ple de l’horlogerie haut de gamme suisse. “On présentera à cette occasion de nouveaux modèles et d’anciens modèles qu’on a modernisés” note Dani Royer.
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