La Presse Bisontine 248 - Février 2023

Le dossier 21

La Presse Bisontine n°248 - Février 2023

l Châtillon-le-Duc S.M.B. Horlogerie “Réindustrialiser le maximum de production en France” Pour le numéro 1 de l’horlogerie en France, le projet de réindustrialisation souhaité par l’État va dans le bon sens. Même si les réalités économiques et le marché international de la montre limitent forcément l’enthousiasme du fondateur de S.M.B. Horlogerie.

A vec 117 collaborateurs et un chiffre d’affaires de 25 millions d’euros, la société S.M.B. Horlogerie fondée en 1978 par Phi lippe Bérard se présente comme le numéro 1 de l’horlogerie en France. Loin des géants suisses du secteur en termes de chiffre, mais acteur histo rique et incontournable du secteur horloger dans le Grand Besançon. Alors forcément, quand l’État décide de se pencher sur l’horlogerie dans le Doubs, S.M.B. Horlogerie se sent concernée

au premier chef. “Nous faisons partie des gens qui ont été sollicités pour cette grande étude” confirme Philippe Bérard, le fondateur et dirigeant de la P.M.E. basée à Châtillon-le-Duc. C’est notamment cette société qui a racheté et relancé la marque Lip il y a huit ans, avec de nouveaux ateliers d’assemblage de mouvements. Japo nais, jusqu’ici, et bientôt suisses. “Nous allons dès cette année acheter des mou vements suisses assemblés à Besançon” confirme M. Bérard qui se dit “favorable pour réindustrialiser, encore plus que

ce qu’on fait déjà, un maximum de pro duction en France. Assembler et monter des composants, c’est possible de l’en visager sans devoir engager des inves tissements considérables et sur ce point là, nous avons un vrai rôle à jouer ici. Les choses deviennent beaucoup plus compliquées si on aborde la fabrication de mouvements en France” nuance Phi lippe Bérard, bien conscient que les mouvements suisses E.T.A. (Swatch Group) ou japonais Miyota ou Seiko, sont imbattables en termes de prix de revient au regard de leurs volumes de

Pierre-Alain et Philippe Bérard, dirigeants de la société S.M.B. Horlogerie détentrice notamment de la marque Lip.

plus spécifiquement par Pierre-Alain Bérard, le fils du fondateur. “On prépare la sortie d’un nouveau modèle en juin prochain” confie le dirigeant. Un nou veau modèle imaginé sur la base des modèles historiques des Lip “d’avant”. Avec ce fameux mouvement suisse assemblé à Besançon, Lip montera quelque peu en gamme, avec des modèles qui devraient avoisiner les 1 000 euros pièce. Mais c’est bien l’iden tité française de la montre qui s’affirme avec ce genre d’innovations. En cohé rence avec les ambitions de l’État et son grand plan horloger. n J.-F.H.

tions de cadrans, voire de boîtiers. Ce plan de développement de l’horlogerie pourrait éventuellement contribuer à encourager ce genre d’initiatives” estime Philippe Bérard. Une autre piste de développement possible au chapitre de l’innovation en France selon le patron horloger “pourrait être dans le domaine des matériaux à mémoire de forme, très prometteurs” estime-t-il. L’horlogerie française continuera selon Philippe Bérard à se démarquer d’abord par le design et l’identité de ses modèles. C’est toute la stratégie suivie depuis qu’elle est dans le giron de S.M.B. par la marque Lip, développée

production annuels. Retrouver la situa tion qu’a connue l’horlogerie française dans les années cin quante ou soixante est pour le patron de S.M.B. Horlogerie, “une utopie. On pour rait cependant envi sager de retrouver en France des fabrica

l Coopération

Projet Interreg franco-suisse

Arc Horloger fête ses deux ans et va devenir une association Né de l’inscription des savoir-faire horlogers et en mécanique d’art au patrimoine culturel et immatériel de l’Unesco il y a deux ans, le projet Interreg franco-suisse Arc Horloger poursuit ses missions. En 2024, elle se structurera en association.

P endant une journée, les maîtres du temps ont pris le temps jus tement de mettre sur pause leur travail pour échan ger. À l’occasion de son second anniversaire, Arc Horloger a regroupé au musée du Temps à Besançon de nombreux acteurs de l’horlogerie et de la mécanique d’art. Le projet Interreg franco-suisse réunit Grand Besançon Métropole, arcjurassien.ch, le Parc naturel régional du Doubs Horloger, le musée international de l’horlogerie de La Chaux-de Fonds, le musée du Temps de Besançon et enfin l’Office fédé ral de la culture de la Confé dération suisse. Son objectif est de réunir les différents porteurs de savoir faire horloger afin de les accompagner dans la sauve garde et la transmission de leurs pratiques. Pour fédérer un peu plus cette commu nauté, Arc Horloger se trans forme en 2024 en une asso ciation. Cette dernière permet de renforcer l’un des objectifs du projet Interreg, celui de faire vivre le réseau. Les autres buts se poursuivent avec une plus grande ampli tude : un site Internet voit le

en les rendant accessibles sur abonnement. Un annuaire des détenteurs de savoir-faire sur l’Arc jurassien est en cours d’élaboration. Le volet trans mission fait également partie intégrante des mesures de sauvegarde avec la tenue d’un forum annuel de la formation. Avec Arc Horloger, l’horlogerie et la mécanique d’art mar quent le temps. n L.P.

jour afin de communiquer et valoriser au mieux les savoir faire à destination d’un large public. Parmi les mesures de sauve garde, Arc Horloger œuvre pour la création de portails documentaires. Il participe notamment au projet The Watch Library qui vise à ras sembler les archives liées à l’horlogerie et à la mécanique d’art en les numérisant puis

JOYEUSE SAINT VALENTIN! RDV LE 14 FÉVRIER CHEZ UB BIJOUX UB BIJOUX ZA DE THISE CHALEZEULE 22 rue du Rond Buisson 25220 Thise

À l’occasion des festivités célébrant le deuxième anni versaire d’Arc Horloger, Mireille Gasser, secrétaire géné rale d’arcjurassien.ch et Anne Vignot, président de G.B.M. étaient présentes, les deux institutions faisant partie des chefs de file du projet Arc Horloger.

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