La Presse Bisontine 248 - Février 2023

LE DOSSIER 20

La Presse Bisontine n°248 - Février 2023

L’HORLOGERIE FRANÇAISE À L’HEURE DU RENOUVEAU ?

C’est le ministre de l’industrie lui-même, Roland Lescure, qui a annoncé en fin d’année dernière le lancement d’une étude sur le secteur de l’horlogerie française dans le département du Doubs. Relayée par le préfet du Doubs, cette initiative du gouvernement s’inscrit dans l’objectif de relocalisation de la production. Cette étude de terrain qui doit se dérouler jusqu’à fin mars portera également sur l’écosystème départemental de formation, de recherche et innovation au profit de la filière horlogère. Éclairages.

l Industrie Un plan national Une grande étude sur l’avenir de l’horlogerie française Avec le jouet, le textile, le vélo et la chaussure, la montre est un des cinq objets du quotidien ciblés par le ministère de l’Industrie dans un ambitieux plan de relocalisation et de développement.

L e lancement officiel d’une “étude sur le secteur de l’hor logerie française dans le dépar tement du Doubs” a été annoncé en fin d’année dernière par le préfet du Doubs Jean-François Colombet. Cette étude lancée par le ministère de l’Industrie s’inscrit dans un objectif de relocalisation en France de cinq objets du quotidien dont la montre fait partie. Pour le représentant de l’État, “l’horlogerie a été un fleuron de l’économie locale, nous avons gardé sur le territoire des atouts qui conti nuent à s’exprimer dans le tissu éco nomique local, et ce plan est justement destiné à cibler toutes les perspectives de développement qui peuvent exister sur le territoire départemental en matière d’horlogerie.” Le Doubs représente à l’échelle natio nale 63 % de l’emploi horloger français. “On est clairement le vaisseau amiral” se félicite le préfet, conscient toutefois que l’horlogerie ne représente plus

La Suisse domine toujours largement L’horlogerie dans le Doubs emploie près de 3 000 salariés. Côté suisse, ce secteur d’activité emploie plus de 15000 Dou biens. Entre 2019 et 2022, les effectifs de frontaliers progressent de + 2,5 % chaque année. Et ce n’est pas fini. Le risque d’hémorragie des emplois français vers la Suisse n’a jamais été aussi criant du fait de la baisse de la démographie suisse : le préfet du Doubs estime à “près de 35 000” le nombre de postes qui vont se libérer en Suisse dans les prochaines années. “La relocalisation de l’horlogerie en France est donc un sujet crucial si on ne veut pas que notre territoire se trans forme en une réserve de résidences” ajoute le représentant de l’État. n

que 0,3 % de l’emploi du département, même s’il génère quelque 300 millions d’euros de valeur ajoutée. Sachant que 90 % des unités qui composent la filière horlogère du Doubs sont des co-trai tants qui fabriquent des composants, essentiellement pour les marques suisses. Cette nouvelle étude intégralement financée par le ministère de l’Industrie et confiée au cabinet privé EY (ex Ernst and Young) doit, toujours selon le préfet du Doubs “aider cette filière

Le préfet du Doubs a présenté cette étude sur l’horlogerie en fin d’année dernière, en compagnie de Jean-Baptiste Guesquin, directeur du programme Territoire d’industrie à l’Agence nationale de la cohésion des territoires.

à retrouver la place qu’elle avait il y a une quaran taine d’années en contri buant à relocaliser dans notre département une part plus importante de la production.” Ambi tieux ? Sans doute. Uto pique ? Sans doute aussi affirmeront des acteurs de la filière. Mais pour l’Agence nationale de la

Un rendu détaillé de cette étude fin mars.

prise, pour aller à la rencontre des acteurs économiques et institutionnels du secteur horloger, y compris l’éco système local de formation. Cette étude se déroulera jusqu’en mars. Le préfet promet un rendu détaillé des résultats de cette étude et des axes de développement de la filière horlogère locale à la fin du mois de mars. n J.-F.H.

cohésion des territoires qui pilote cette nouvelle étude, “cette grande étude doit servir à capter toutes les opportunités que nous pourrons saisir pour aider la filière horlogère française à se déve lopper davantage.” Au-delà des mots, quelle sera la méthode ? Le cabinet EY sera concrè tement mobilisé à hauteur de 126 jours sur le territoire, Suisse voisine com

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