La Presse Bisontine 248 - Février 2023

Besançon 11

La Presse Bisontine n°248 - Février 2023

EN BREF

SOCIAL

Il est possible de remplir un dossier de demande exceptionnelle valable un mois. Pour être bénéficiaire sur le plus long terme, il vaut mieux s’adresser aux assistants sociaux.

Précarité étudiante Retrouver le plaisir des courses

Arbres La Ville de Besançon renouvelle sa campagne de plantation d’arbres. Elle s’est engagée à planter près de 1 000 arbres chaque hiver, répartis dans tous les quartiers de la ville. 140 espèces et variétés sont concernées dont des aulnes, chênes, charmes, cornouillers, érables, tilleuls, sophoras, ormes, pommiers, aubépines, amélanchiers, cerisiers, sorbiers, pruniers… Cette diversité permet de limiter le risque de propagation de maladies et de tester le comportement des nouveaux sujets, notamment leur réaction face aux épisodes de forte chaleur et de sécheresse indique le service des espaces verts. Concert Aglaya Zinchenko joue Brahms au Kursaal de Besançon mardi 24 janvier à 20 heures. Au programme, les 16 valses opus 39, des intermezzos et duos pour voix avec Anthony Lo Papa (ténor), et la sonate n° 3 en fa mineur opus 5. Une organisation de l’association Arts en Synergie. http://aglaya zinchenko.com/

Le 9 janvier, (LI)VE, nouveau lieu de vie étudiant sur le campus de la Bouloie, a été inauguré. Comprenant un espace de vie, un espace de travail et un espace solidaire, il abrite l’AGORAé, une épicerie solidaire gérée par la B.A.F., la fédération des associations étudiantes de Franche-Comté.

diants précaires peuvent bénéficier d’1,95 euro à 22,50 euros par mois à dépenser à l’AGORAé, sur cinq mois, renouvelable. “Le montant est calculé selon le restant à vivre de l’étudiant, entre ses revenus et toutes ses dépenses, explique Léa, secrétaire à la B.A.F. On accueille les étudiants pré caires mais pas ceux qui sont trop précaires, car il faut quand même sortir de l’ar

l’AGORAé. Premier réflexe : elle demande les prix des produits, afin de ne pas dépenser trop vite son plafond. Priscillia, bénévole et elle aussi bénéficiaire depuis plusieurs mois du dispositif (l’épicerie était alors installée dans le restaurant universitaire Lumière, juste à côté), la rassure : son montant correspond à 170 euros de courses traditionnelles en grande surface. Ici, les produits coûtent 10 % du prix en magasin : les conserves sont à 25 centimes, les épices à 18 cen times, les petits gâteaux à 8 centimes. Soulagement et étonnement de la jeune femme qui peut tranquillement acheter des pâtes, du riz, des produits d’hygiène et des petites douceurs comme du cho colat. “Nous n’avons pas tout, on n’a pas de viande par exemple. Mais l’AGORAé permet de s’acheter des petits plaisirs, ce qu’on ne ferait pas dans un supermar ché” , raconte Priscillia. “Moi, ça m’a sauvé la vie , renchérit Blanca, également bénévole et bénéficiaire. Je ne dépense plus que 30 euros toutes les deux à trois semaines en grande surface pour acheter ce qui manque comme la viande ou les fruits et légumes.” Derrière la caisse, Josias, étudiant en informatique et mem bre de la B.A.F. gère les petits tracas informatiques qui peuvent surgir lors des premiers passages en caisse. L’AGORAé est un projet national porté par la F.A.G.E. depuis 11 ans. À Besançon, la B.A.F. s’est emparée de l’épicerie soli daire en 2021. Concrètement, les étu

10 % du prix normal en magasin.

D ’ un pas hésitant, certains étu diants franchissent le pas de la porte de l’AGORAé. Papier en main, Lisa ne sait pas trop la

marche à suivre. L’étudiante en M1 vient de recevoir le courrier qui valide son dossier. Pendant cinq mois, elle a droit à 17,50 euros mensuels à dépenser à

gent. Même si les prix sont bas, c’est tou jours trop pour les très précaires. On les redirige vers des structures comme les Restos du cœur.” Les étagères de l’épicerie sont garnies grâce à la Banque alimentaire et aux achats de la B.A.F., pris sur une enveloppe financière dédiée à l’AGORAé, afin de proposer des rayons les plus complets possibles. Et il reste de la place dans ces nouveaux locaux du (LI)VE pour déve lopper l’offre, et proposer dans les mois à venir pourquoi pas du vrac, ou encore des fruits et légumes. Il ne reste plus qu’à faire connaître ce dispositif. Faute d’information, certains se privent des petits plaisirs apportés par l’épicerie solidaire. Pour l’heure, l’AGORAé accueille une cinquantaine d’étudiants. Elle espère en voir beaucoup d’autres, à l’avenir. n L.P.

Josias, Léa, Blanca et Priscillia, tous bénévoles, gèrent la permanencs le mercredi soir de 18 heures à 20 heures.

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