La Presse Bisontine 248 - Février 2023
12 Besançon
La Presse Bisontine n°248 - Février 2023
SANTÉ
Chirurgie des veines Un début de réponse pour les femmes atteintes de douleurs chroniques Des problèmes vasculaires peuvent être à l’origine de douleurs pelviennes chroniques. Pour mieux les diagnostiquer, le service
de chirurgie vasculaire du C.H.U. Minjoz s’est doté d’une technologie d’imagerie précise de l’intérieur des vaisseaux.
R elayée sur les forums de dis cussions, la prise en charge pro posée au C.H.U. bisontin fait parler d’elle. Avec une patientèle prête à se déplacer jusque depuis le Nord-Est. “On vient nous voir de Stras bourg, de Mulhouse et des alentours” , indique le D r Lucie Salomon du Mont, du service de chirurgie vasculaire et endovasculaire. Il faut dire que si le milieu médical s’empare peu à peu de cette question des douleurs chroniques chez la femme, elle reste encore sous étudiée et sous-diagnostiquée. “La congestion pelvienne est difficile à identifier. Cela fait partie des pathologies veineuses profondes et on fait souvent des examens gynécologiques standards, sans aller plus loin” , remarque le P r Simon Rinckenbach, chef de service. Beaucoup de femmes se retrouveraient ainsi en errance médicale, après l’ex clusion des autres possibles maladies associées à leurs symptômes, comme l’endométriose. Dans l’incapacité de mettre un mot, ou de bénéficier d’une prise en charge pour leur problème, qui impacte leur vie quotidienne et sexuelle. “La difficulté est d’arriver à définir ce qui est pathologique de ce qui est nor
mal. 10 % de la population générale présenterait, en fait, des anomalies vas culaires de ce type. Un faible nombre est cependant symptomatique” , précise le P r Simon Rinckenbach. C’est pour quoi il a participé à mettre en place, avec l’équipe bisontine, tout un protocole de soins dédié, avec l’acquisition en 2020 d’un équipement permettant de réaliser des échographies endovascu laires. “Cela permet d’avoir des images précises de l’intérieur du vaisseau” , note le D r Salomon du Mont. Assez peu d’hôpitaux en sont encore équipés, n’étant pas toujours en capacité d’investir au regard du petit nombre
Le P r Rinckenbach et le D r Salomon du Mont se félicitent de cette technologie d’imagerie endovascu laire.
de patients concernés. “Cela nous aide à poser le diagnostic avec certi tude, là où on manquait d’informations pour le faire avant. Des pro blèmes annexes servaient souvent d’alerte jusqu’ici, comme dans le cas de cette patiente qui s’était fait opérer 7 fois des varices.” Si la consultation l’en courage, les patientes sont ainsi dirigées vers une phlébographie, puis
Soulagées dans 60 à 70 % des cas.
cette échographie endovasculaire, avant de se voir proposer un traitement. “On leur préconise soit l’embolisation, soit la pose d’un stent voire une chirurgie de reconstruction veineuse si cela est nécessaire (dans la limite de la balance bénéfice-risque attendue sur ce type de chirurgie fonctionnelle). Dans 60 à 70 % des cas, il y a un soulagement des symp tômes” , indique le P r Rinckenbach.
varicocèles (traités dans la plupart des cas par embolisation), tandis que chez les plus jeunes, cela prend la forme d’hématuries. “Le plus souvent, ces pro blèmes de compression d’une veine se règlent avec la croissance. On est amené à assurer leur suivi, pour voir comment cela évolue” , concluent les deux spé cialistes. n S.G.
L’hôpital bisontin soignerait ainsi une trentaine de patientes par an. “On peut encore faire mieux, mais cela s’ouvre avec l’implication des gynécologues et des médecins vasculaires” , remarque le D r Salomon. Et les femmes ne sont pas les seules concernées, puisque ces anomalies constitutionnelles touchent aussi les enfants et les hommes. Chez ses derniers, cela se manifeste par des
EN BREF
MÉDICAL
Implantée à Témis OneFit Medical poursuit sa success story
Berges Les travaux de rénovation et d’entretien des berges du Doubs se sont terminés en fin d’année dernière. Ils ont permis de rénover une portion de 67 mètres en contrebas du pont de la République. Ils complètent ainsi la partie réalisée durant l’été 2021 en face du port fluvial Halte du Moulin Saint-Paul. Les problèmes préoccupants concernant les berges sur le côté intérieur du pourtour de la Boucle ont ainsi été traités afin de sécuriser les cheminements piétons et cyclistes. Une nouvelle tranche de rénovation des berges du Doubs est prévue cette année. Ricardon Une exposition baptisée “Le sens profond du blanc” est consacrée à l’œuvre de Jean Ricardon jusqu’au 26 mars au Musée Courbet d’Ornans. Artiste peintre et professeur à l’école des Beaux-arts de Besançon entre 1954 et 1989, Jean Ricardon (1924-2018) a navigué toute sa carrière, selon le souhait de Malevitch (1879-1935), peintre emblématique de l’art abstrait, sur “la blanche mer libre”, élisant le blanc comme la “couleur mère ou totale” de son œuvre. Plus d’infos sur musee-courbet.fr
L’ancienne start-up bisontine, positionnée sur le marché orthopédique, vient de fusionner et de devenir officiellement E.O.S. Imaging, racheté par l’américain Alphatec. Elle a inauguré ses nouveaux locaux sur Témis.
D e la petite graine semée en 2011 au sein de l’In cubateur de Témis Innovation, résulte aujourd’hui un beau dévelop pement à l’international qu’il aurait été difficile de prévoir, tant les réussites sont aléatoires dans le domaine des technolo gies dédiées à la santé. Avec généralement un grand nombre de projets pour assez peu d’élus. Plusieurs indices ont toutefois vite laissé penser, dans son cas, à une issue positive. Comme son rachat, deux ans seulement après sa création, par la société d’imagerie médicale E.O.S. ima ging. Un groupe reconnu et de surcroît coté en Bourse, dont elle devient une filiale. “Sébastien Henry, le fondateur de OneFit, a commencé dans 10m 2 à l’incubateur, puis est passé par 30 m 2 et 100 m 2 en pépinière et hôtel d’entreprise, jusqu’à arriver à ce nouveau bâtiment d’environ 320 m 2 sur Témis” , rappelait Éric Maulavé, l’un des responsables, lors de l’inauguration.
innovants comme on peut en développer ici” , a souligné Mike Dendinger, directeur général d’E.O.S. Imaging. L’équipe bisontine, aujourd’hui composée d’une trentaine de salariés, travaille en effet à faciliter et sécuriser les étapes de planification et de réalisation des interventions orthopé diques. “Nos systèmes d’ima gerie permettent de prendre le corps entier (sans avoir à faire plusieurs radios). Le patient est debout, mais il peut aussi être assis. Et derrière, on obtient une reconstruction en 3D avec tout un tas de logiciels associés. Le tout avec la plus faible dose de rayonnement possible: un système se chargeant de l’ajus tement en fonction de la mor phologie du patient” , explique Éric Maulavé. Présent aujourd’hui sur tous les conti nents avec 450 à 470 machines installées, E.O.S. imaging en a implanté 115 en France. Le C.H.U. Minjoz et la Clinique Saint-Vincent en sont notam ment dotés.
Spécialisée dans les solutions de chirurgie orthopédique (d’abord pour la pose de pro thèses du genou, puis de la hanche), l’entreprise bisontine a développé au fil du temps une vraie expertise, dans les guides de coupe chirurgicale, et logi ciels de planification. “En 2015, on s’est penché sur les outils de planification sur le rachis.” Ce qui a amené ce lien avec l’Américain Alphatec, lui-même orienté sur les dis positifs médicaux innovants pour la chirurgie du rachis. L’acquisition par ce géant cali fornien, entre 2020 et 2021,
L’inauguration s’est tenue début janvier à Témis.
recrutements dans les pro chains mois. De quoi réjouir la maire de la Ville, Anne Vignot, heureuse de voir cette pépite s’enraciner durablement à Besançon “Pour nous, collecti vité, c’est un accomplissement de voir ce genre de réussite, ren due possible par tout un accom pagnement amont et un écosys tème local efficace.” Et d’inviter les partenaires étrangers à le faire savoir largement autour d’eux. n S.G.
En parallèle, l’entreprise conti nue de proposer des guides de coupe sur mesure, pour opti miser la pose de prothèses de genou: cœur de métier et débuts de OneFit Médical. 1500 chirurgies du genou auraient ainsi pu être réalisées jusqu’ici grâce à ses solutions en France, en Europe et en Aus tralie. En phase de développement sur son nouveau site de Témis, rue Gérard Mantion, E.O.S. imaging va procéder à plusieurs
s’est faite avec la volonté de garder et ren forcer le déve loppement des activités sur Besançon. “Pour conti nuer à proposer une chirurgie efficace, nous avons besoin des logiciels
Des images médicales en 3D et corps entier.
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