La Presse Bisontine 245 - Novembre 2022

28 Le Grand Besançon

La Presse Bisontine n°245 - Novembre 2022

EAU-ASSAINISSEMENT Environnement Un nouveau bassin d’orage pour protéger le Doubs À la Malcombe, un bassin d’orage de 20 000 m 3 prend naissance sous terre. Mis en service en début d’année

prochaine, il servira à garder les pluies d’orage avant qu’elles soient réinjectées dans le réseau vers la station de Port-Douvot. Le but est d’éviter des débordements directs des eaux usées dans le Doubs.

L e bassin, plongé dans le noir, impressionne par son immen sité. Les chiffres donnent le vertige : une capacité de 20 000 m 3 , 100 mètres de long sur 50 de large, pour une hauteur com prise entre 4 et 5mètres. Pour concevoir ce bassin d’orage, situé sous le terrain de baseball à la Malcombe, il a fallu plus de 8 000 m 3 de béton et 1 000 tonnes d’acier. Les travaux commencés en mai 2021 prennent bientôt fin et la mise en service est prévue début 2023. Coût du chantier : 8,5 millions d’euros, financés par Grand Besançon Métropole, aidée en partie par l’Agence de l’eau et le Département. Ce bassin vient rejoindre la douzaine d’autres qui irriguent le territoire de Grand Besançon Métropole. “95 % de nos réseaux d’assainissement urbains sont unitaires. À l’intérieur d’un même réseau, l’intégralité des eaux est traitée à Port-Douvot, explique Christophe Lime, vice-président en charge de l’eau et de l’assainissement. S’il y a des pluies normales, la station est en capa cité de tout traiter. En cas de fortes pluies d’orage, pour éviter que le réseau

n’explose, il y a des déversements directs dans le milieu. L’eau plutôt polluée part directement avec une détérioration possible du milieu et de la qualité de l’eau.” Le nouveau bassin d’orage ser vira donc de tampon en cas de fortes pluies et retiendra les effluents. Les eaux usées seront ensuite acheminées vers Port-Douvot, une fois l’orage fini. Ce nouvel équipement devrait per

Le bassin d’orage a une capacité de 20 000 m 3 .

mettre à G.B.M. de res pecter les normes qui imposent une limitation des rejets sans traitement dans le milieu naturel à 5 %. L’année dernière, ce taux était de 10 % pour la collectivité. “Le bassin d’orage fera baisser ce taux jusqu’à 6 %” , reprend Christophe Lime. L’objec tif des 5 % pourra être atteint avec d’autres sys tèmes notamment avec la création de réseaux d’eaux pluviales strictes ou la désimperméabilisa tion des sols. n L.P.

Limiter les rejets sans traitement.

Le prix de l’eau devrait augmenter de 6 à 7 %

sur la mise en place de comp teurs d’eau connectés pour permettre la télé-relève, sur lemodèle des compteurs Linky pour l’électricité” indique Chris tophe Lime, l’élu en charge de l’eau et de l’assainissement à G.B.M. Ces systèmes connectés seraient installés sur les camions d’ordures ménagères. Le Syndicat inter communal de l’eau de la Vallée de l’Ognon a mis ce système en place il y a quelques mois. n

les ménages. G.B.M. n’appli quera pas une hausse si bru tale. L’augmentation devrait se situer, selon nos informa tions, aux alentours de 6 à 7 %, c’est-à-dire être peu ou prou calquée sur l’inflation. Pour apporter de l’équité sociale, G.B.M. réfléchit en parallèle à la création d’un “chèque eau” qui pourrait être versé notamment aux béné ficiaires des minima sociaux. “Nous travaillons également

L a décision sera prise en décembre, mais le prix du mètre cube d’eau devrait subir une hausse des tinée à compenser en partie à l’explosion des coûts de l’électricité qui actionnent notamment les pompes. Ce coût de l’électricité au sein du

département “eau et assainis sement” de G.B.M. est passé d’1,5 million d’euros en 2021 à 2,7 millions cette année, et devrait atteindre 5,7 millions en 2023 selon les estimations ! Pour compenser cette hausse, le prix de l’eau devrait en théo rie augmenter de 15 % pour

EN BREF

ENVIRONNEMENT Plan de sauvegarde Des couleuvres remises en liberté Hébergées à la Citadelle, le temps que Voies Navi gables de France effectue des travaux sur ses berges, plusieurs couleuvres vipérines ont pu retrouver leur milieu naturel. Cette espèce inoffen sive est menacée de disparition en Franche-Comté.

Addictologie Après l’ouverture en juillet dernier d’une consultation réservée aux addictions comportementales, le C.H.U. de Besançon vient d’ouvrir un hôpital de jour en addictologie. Situé au sein de l’hôpital Saint-Jacques, au deuxième étage du bâtiment Sainte Élisabeth, cet hôpital de jour d’addictologie propose une prise en soin pluridisciplinaire des addictions avec (cocaïne, alcool…) et sans substances (jeu, sport…). Les demandes d’admission sont à remplir par le médecin référent du patient. Climat La Région Bourgogne Franche-Comté est officiellement signataire de la charte Adaptation au Changement climatique depuis le 29 septembre. Cette charte rassemble à l’échelle européenne les s’inscrivant dans le cadre de la Mission adaptation au changement climatique de l’Union Européenne, portée par la Commission Européenne et le Comité des Régions. collectivités et communautés

Relâchées en octobre, les couleuvres auront le temps de préparer leur hivernage (photo M. Cottet).

L e relâcher a eu lieu début octobre, le long du canal du Rhône au Rhin, en moyenne vallée du Doubs. es responsables du programme de sauvegarde à la Citadelle préfèrent ne pas en dire plus. L’espèce ne jouissant pas d’un grand capital sympathie, sou vent confondue avec les vipères.

qui a justement lieu habituel lement à cette période. “Le but est de ne pas avoir une année blanche de reproduction sur la station, à cause des travaux.” Et cette année a été plutôt bonne puisque 36 petits ont pu naître. Ce qui a conduit au final à la remise en liberté d’une cinquan taine d’individus (sur les 11 cap turés initialement). “Les plus jeunes ont été relâchés alors qu’ils avaient 2 mois et mesuraient 19 cm, ce qui est plutôt encou rageant pour leur survie” , com mente Frédéric Maillot. Un suivi par les équipes sera réalisé dans deux ans pour évaluer la bonne recolonisation des berges et de premières conclusions pourront être tirées au printemps sur les couleuvres sauvegardées en 2021. n S.G.

maux à sang froid, restent endor mies sixmois en Franche-Comté et ne sortent qu’au printemps. C’est durant cette période que la L.P.O. se charge de les cap turer sur les futures zones de travaux, avant de les remettre à la Citadelle. “Les engins inter viennent ensuite de fin juin à fin septembre et durant l’inter valle, nous les conservons sur site.” Des dispositifs dédiés ont été installés pour ce faire dans l’enceinte des remparts, “dans une partie non visible du public” , avec des systèmes de bacs à eaux connectés à des bacs terrestres. Ce choix de la captivité plutôt que de leur déplacement sur un autre périmètre a été privilégié en raison du niveau de menace qui pèse sur elles. Leur conser vation ex-situ est mise à profit pour favoriser leur reproduction,

Elle est pourtant à enjeu sur le territoire : classée “En danger“ sur la liste rouge des reptiles et amphibiens de Franche-Comté. “Comme lamajorité des serpents en métropole, ces couleuvres, reconnaissables à leur damier de taches noires sur le dos, sont complètement inoffensives. Leur disparition perturberait l’équi

libre de l’écosystème en place, étant donné qu’elles se nourris sent de poissons, grenouilles… ” , souligne Frédéric Maillot, res ponsable de l’insectarium. C’est dans ce contexte et pour la deuxième année consécutive, que la Citadelle de Besançon a participé en collaboration avec L.P.O. à un projet de sauvegarde pour V.N.F., en charge du réseau fluvial. “Ils doivent réaliser plu sieurs tranches de travaux pour consolider les berges le long du Doubs. Or, certains secteurs sont habités par les couleuvres vipé rines. Ils se font donc accompa gner sur les mesures compensa toires, à la fois en amont mais aussi post-intervention avec des aménagements spécifiques (niches pierreuses, système de franchissement…).” Les couleuvres, qui sont des ani

La couleuvre vipérine est classée “En danger“

sur la liste rouge des reptiles (photo M. Bôle).

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