La Presse Bisontine 245 - Novembre 2022

18 Besançon

La Presse Bisontine n°245 - Novembre 2022

SAINT-FERJEUX Centre de vacances Un nouveau toit pour la colo de Noël-Cerneux Sans toit sur la tête après le terrible orage de grêle qui a sévi fin juillet dans le Haut-Doubs, l’une des dernières colos bisontines a dû partir en quête de fonds. Un élan solidaire plus tard, la voilà réconfortée et remise sur les rails

350 enfants passent chaque année par la colo de Noël-Cerneux.

G éré par l’Étoile sportive de Saint-Ferjeux de Besançon, le centre de vacances de Noël-Cer neux a lui aussi fait les frais

des grêlons cet été. Tout proche du cœur de la tempête, qui n’a épargné aucunemaison sur le secteur du Russey, et “qui aurait pu avoir des conséquences

mais aussi plus coûteux : l’équivalent de 80 000 euros. L’assurance couvre bien sûr une partie de ces frais, mais il reste à prendre en charge environ 35 000 euros. “Nous aurions peut-être pu passer cet obstacle seuls, au risque de grandes difficultés financières après deux ans déjàmarqués par la Covid, sans aucune aide versée puisque nous ne fonctionnons qu’avec des bénévoles. On entre égale ment dans une période difficile avec la crise énergétique” , explique AlainAlle

l’élan de générosité et la variété des dons comme cet enfant, accueilli récem ment, qui nous a versé 10 euros.” D’anciens animateurs ou adultes nos talgiques mettent aussi la main à la poche, attachés à leur colo de l’Étoile. L’une des deux dernières colos bison tines avec le centre du Barboux, impul sées dans les années quarante et sous ancien patronage catholique. Une “colo à l’ancienne” comme on en fait plus avec beaucoup de jeux, de veillées et sans volonté effrénée de cumuler un maximum d’activités. Encore aujourd’hui, elle affiche régulièrement complet dès le printemps “sur simple bouche-à-oreille.” Grâce à l’argent récolté jusqu’à la fin décembre, elle pourra continuer à envi sager l’avenir sereinement. Il est déjà prévu dans les prochaines semaines qu’une entreprise de Guyans-Vennes intervienne pour réparer le toit. n S.G.

plus dramatiques si les enfants étaient restés dehors” , selonAlainAllemandet, directeur de la colo. “Dix animateurs et 47 enfants étaient présents à ce moment-là” , se souvient-il. Heureuse ment plus de peur que de mal. Mais le toit de la structure, lui, ne s’en remet tra pas. Et si les dégâts, restés au niveau des combles, et l’intervention rapide d’un couvreur pour sécuriser le site, ont permis demaintenir les séjours, l’espoir de moindres réparations est vite douché. L’expertise se montre sans appel. Il faut refaire entièrement la toiture de 600 m 2 . Un coup dur pour l’équipe, qui avait déjà beaucoup investi en 2018 pour procéder à l’isolation thermique du bâtiment…Dans l’incertitude de l’ap provisionnement de tuiles de qualité et face à la crainte de voir ce genre d’épisodes météo se répéter, l’association décide d’opter pour un toit en “bac métal”. Plus résistant et plus isolant,

mandet. Ce qui a amené l’association à lancer une cagnotte sur le site collaboratif Leet chi à la mi-septembre pour récolter des fonds. Le résultat ne se fait pas attendre, avec plus de 13 000 euros déjà récoltés. “On est agréa blement surpris par

Une vraie “colo à l’ancienne”.

La cagnotte en ligne pour remplacer le toit est ouverte jusqu’en décembre sur Leetchi.

U.F.C. Recherche Les sciences infirmières deviennent une discipline à part entière à l’Université

pés à partir d’une pratique profes sionnelle, et d’apporter une légiti mité scientifique d’analyse et de recherche pour les infirmiers.” L’évolution dumétier, qui redéfinit déjà le soin, appelait cette néces saire intégration universitaire pourAlineChassagne. “Il est impor tant d’avoir un vivier de chercheurs et qu’on participe au champ de réflexions sur l’évolution de la santé, sachant que les infirmier(e)s sont six fois plus nombreux que lesméde cins généralistes en France.” Quand elle n’est pas à la mairie, l’enseignante-chercheuse partage ainsi son temps entre les locaux de l’U.F.R. Santé et ceux de l’Ins titut de formation de professions de santé (I.F.P.S.) où elle donne des cours et ceux de l’ex-hôpital Saint-Jacques, d’où elle pilote ses recherches. Elle a notamment déjà conduit divers travaux sur la fin de vie et le vieillissement autour des questions d’éthique et de prise de décision. n S.G.

un étudiant infirmier en pratique avancé ainsi qu’une cadre en exer cice, qui aimerait passer une thèse et se voyait agréablement surprise de pouvoir la faire en sciences infir mières.” Car jusqu’ici les infirmier(e)s qui souhaitaient s’en gager dans des formations acadé miques (à finalité d’enseignement et hors spécialisations autour des quelles certains Master ont bien été créés), devaient le faire par le biais d’autres disciplines en lien (santé publique, sciences de l’édu cation, sociologie…). Le fait que les sciences infirmières

Derrière ses fonctions d’adjointe à la Culture de la mairie de Besançon, Aline Chassagne porte un enga gement de cœur pour son métier d’enseignante-cher cheuse en sciences infirmières. Elle se réjouit de la récente reconnaissance académique de la discipline.

C’ est une facette qu’on lui connaît peu, moins publique,mais tout aussi importante. Infirmière de métier, Aline Chassagne est passée par un doctorat de sociologie avant de pouvoir se spécialiser dans l’enseignement et la recherche en sciences infirmières. Une dis cipline nouvellement reconnue au niveau académique depuis 2019. “Il y a eu un processus d’intégration universitaire de la formation en soins infirmiers et la création de postes d’enseignants-chercheurs dans la discipline, en lien avec la transformation du métier” , pré cise-t-elle. “L’idée portée derrière est que tous les infirmier(e)s qui le

souhaitent puissent valoriser leurs connaissances, non plus en tant que seuls aidants des médecins, mais porteurs eux-mêmes de la recherche.” Grâce à une volonté appuyée de l’Université de Franche-Comté qui a soutenu cette dynamique (par l’entremise de Régis Aubry et ThierryMoulin),Aline Chassagne a décroché, en septembre, l’un des rares postes de maître de confé rences en soins infirmiers pour le moment créés à l’échelle nationale. Et elle espère bien voir rapidement étoffer cette nouvelle section uni versitaire, en accueillant des doc torants. “Plusieurs personnes inté ressées m’ont déjà contacté, dont

soient aujourd’hui reconnues comme un champ de recherche ouvre bien des portes. Bien sûr, il ne s’agit pas de substituer les diplômes profession nels en place par des diplômes acadé miques, mais “de donner de la visibilité aux savoirs dévelop

La pratique tout aussi importante que la recherche.

Aline Chassagne a pris son poste de maître de conférences au 1er septembre.

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