La Presse Bisontine 241 - Juillet 2022

Le Grand Besançon 29

La Presse Bisontine n°241 - Juillet 2022

NANCRAY Depuis 1937 Un nouveau souffle pour le Folklore Comtois L’association, créée par l’Abbé Garneret, veut poursuivre la défense des traditions populaires

N e l’appelez plus “Folklore Comtois”mais “Folklore Comtois, culture et patri moine”. L’association a entériné son changement de nom lors d’une assemblée générale extraordinaire le 8 juin, à Nan cray. S’il n’y a pas de grande révolution en soi, il y a l’envie derrière de porter une nouvelle dynamique dans la foulée de la nomination de Bruno Chaton à la présidence, en juin 2021, et suite à la crise sanitaire. “Le nombre d’adhérents n’est pas tout à fait revenu au niveau d’avant Covid” , déplore Josette Moreau, en charge de la com munication. Certains ne sont pas revenus, d’autres ne peuvent plus participer, trop avancés en âge. L’association cherche ainsi à recruter de nouveaux mem bres. Créée officiellement en 1960 (mais active dès 1937), elle a réuni jusqu’à 600 adhérents et plus à ses belles heures. Elle en compte aujourd’hui 420.Des per sonnes souvent passionnées par le patrimoine et l’histoire, dési reuses de faire perdurer l’œuvre de l’Abbé Garneret. “Il y a beau coup de professeurs, d’historiens, de gens proches du terroir qui ont des fermes comtoises ou qui parlent encore le patois et veulent le partager avec d’autres” , note

locales, avec un nouveau président à sa tête depuis un an et un changement de nom.

Josette Moreau fait partie des membres actifs de l’association.

bulletin de liaison “La Naitoure m’a dit…” participe aussi à en apprendre davantage. “On essaie de plus en plus de mettre nos publications en ligne.” Avec un objectif avoué : s’ouvrir à un public plus vaste. Pour y arriver, l’association porte aussi de nou veaux projets comme l’organi sation d’un colloque grand public en octobre 2024 et la vente de cartes postales, dans les épiceries, bibliothèques et librairies locales. n S.G.

Josette. Cette ancienne pharmacienne à la retraite, arrivée il y a quelques années dans l’associa tion sur conseil d’une voisine,

qu’il a pu faire pour la Franche Comté est important.” L’association poursuit aujourd’hui la promotion du patrimoine local à travers des sorties organisées (2 à 3 fois par an) et des causeries régulières. “L’une des dernières conférences portait sur l’histoire industrielle” , donne-t-elle en exemple, “et nous sommes allés visiter le château de Boulot, habituellement fermé aux visiteurs.” La publication du “Barbizier” (revue fondée par l’Abbé) et du

nourrit elle-même une passion pour le patrimoine. Elle se souvient avoir croisé l’Abbé dans les rues de Besan çon. “J’étais étu diante, on remar quait ce personnage dans sa soutane. Ce

S’ouvrir à un public plus large.

Des dessins de l’Abbé Garneret ornent les cartes postales mises en vente par l’association.

VILLERS-BUZON Un autre regard sur le handicap La salsa au service de la trisomie 21 Depuis un peu plus d’un an, Emmanuel Robert donne des cours de salsa à Mattéo, 20 ans, atteint de trisomie 21. Et entre les deux, une vraie complicité s’est installée.

H abitué à investir des champs jusqu’alors inexplorés (à l’image des cours qu’il donne aux femmes enceintes et aux bébés), le professeur fondateur duSalsaCubana Club n’a pas eu l’ombre d’une hésitation lorsqu’on lui a proposé de s’occuper de Mattéo. Les progrès effectués après plu sieurs mois d’entraînement tendent à prouver qu’il avait raison. “Quand j’ai commencé, Mattéo n’était qu’un corps d’un seul bloc. Il y a plein de mouvements qu’il ne faisait pas, comme tourner le poignet ou mouvoir une seule de ses épaules” , souligne

Emmanuel Robert. Ce qui paraît dif ficile à croire quand on les voit aujourd’hui danser en couple. Tant le duo se montre plutôt complémentaire et fluide sur les passes et vueltas endia blées de la salsa. Mattéo écoute,

Le duo s’applique surtout sur la coordination des membres.

maman,Michelle Klevezou. La famille, installée à Villers-Buzon, cherchait au départ à lui maintenir une activité physique au moment du confinement et de l’arrêt de ses activités scolaires et extrascolaires. Le jeune homme n’imagine plus aujourd’hui arrêter et a même travaillé spécialement une petite chorégraphie sur Mylène Farmer pour son anniversaire, à laquelle était bien sûr convié son “prof ”. n S.G.

prendre conscience de son corps, de l’espace et des autres. “Mine de rien, on travaille différents chantiers : la mémoire, le physique, la musicalité… ” , résume le professeur de salsa, qui avoue y trouver lui-même un de ses plus beaux épanouissements. Mattéo a ainsi trouvé dans la salsa une danse qui lui correspond bien, mais aussi un moyen de surpasser son handicap. “C’est quelque chose qui ne lui apporte que du plus” , observe sa

à côté. Mais tente, recommence et finit bon an mal an par y arriver.À sa façon. À raison d’1 h 30 par semaine, Emma nuel Robert lui apprend à danser le son cubain (dans lequel la salsa prend ses racines), la rumba, la salsa et les danses afro-cubaines. “Je fais à chaque fois les 3 ou 4 danses avec lui. Certaines le fatiguent plus vite et nécessitent plus de réflexion de sa part, alors je m’adapte.” Les pratiquer a un côté dis trayant pour Mattéo, tout en lui faisant

“On travaille la mémoire,

assidu, celui qu’il appelle affectueuse ment “prof.” Il compte avec lui le tempo, marque les pas, enchaîne les combi naisons, parfois mal adroitement, parfois

le physique, la musicalité…”

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