La Presse Bisontine 241 - Juillet 2022
24 Le dossier
La Presse Bisontine n°241 - Juillet 2022
l Santé
Qu’en est-il au C.H.U. de Besançon ?
“Raréfaction des ressources et “volatilité” de jeunes professionnels” En France, les hôpitaux restent sous tension avec un manque de personnels médicaux et paramédicaux. Le C.H.U. de Besan çon n’échappe pas à cette situation et a du mal à recruter.
La pression sur l’hôpital public pousse le C.H.U. à engager des actions concrètes pour recruter (photo archive L.P.B.).
également pour adapter son offre de soin. À ce jour, la volonté est d’assurer les congés actés au 31mars permettant à ceux qui sont “sur le pont” d’avoir accès à un repos nécessaire. Les per sonnels ont été très sollicités ces der niers mois par les plans blancs succes sifs, ces congés sont indispensables. On peut aussi espérer que cela contri buera à limiter à l’avenir l’absentéisme qui s’établit à un niveau élevé depuis le Covid. Dans la grande majorité, les personnels soignants ont des compteurs d’heures supplémentairesmaîtrisés et des congés annuels accordés régulièrement. L.P.B. : Quelles solutions mettez-vous en place pour remédier à ces difficultés de recrute ment ? C.H.U. : Le C.H.U., en tant que deuxième employeur du territoire franc-comtois, est engagé dans une politique de recru
l’hôpital public et les difficultés de recrutement, le plus souvent sur le per sonnel médical mais aussi sur le per sonnel non médical, nous poussent à engager des actions concrètes. Le gouvernement a pris un arrêté paru au Journal officiel du 14 juin dernier qui permet aux infirmiers et aides-soi gnants en fin de formation d’exercer
tement dynamique, afin de susciter l’envie d’intégrer une structure hospi talière de près de 7 200 agents et de s’engager ainsi dans les valeurs de l’hô pital. Pour les postes infirmiers et aides soignants, les nouveaux agents sont recrutés en tant que stagiaires avant leur titularisation. Le C.H.U. lance une campagne de recru tement dès cet été : cette campagne 100 % digitale dans un premier temps donne la parole aux patients pris en charge par le C.H.U. qui témoignent de leur confiance en nos personnels, et enjoignent de futurs professionnels à rejoindre le C.H.U. de Besançon. n Propos recueillis par L.P.
L a Presse Bisontine : Quels métiers sont impactés par les difficultés de recru tement ? Le C.H.U. de Besançon : À l’échelle nationale, les hôpitaux connaissent actuellement des difficultés de recrutement concer nant les personnels médicaux et para médicaux et ce, bien que les postes exis tent et soient financés. Le C.H.U. de Besançon est confronté à des difficultés de recrutement dans certaines disci plines ou sur certains profils, et constate la raréfaction des ressources ainsi que la “volatilité” de jeunes professionnels qui ne vont pas jusqu’au bout du pro cessus de recrutement. Les enjeux de recrutement concernent l’ensemble des métiers hospitaliers. Les professionnels
paramédicaux et médicaux sont concer nés en priorité. Le C.H.U. recrute de manière active sur les filières techniques,médico-tech niques et administratives, constituant des secteurs indispensables au bon fonctionnement d’un hôpital. L.P.B. : Comment l'établissement hospitalier envisage-t-il l’été et les congés de ses employés ? C.H.U. : La difficulté de l’été réside dans les changements fréquents de planning et bien sûr, les congés plus nombreux des agents à cette période. Bien que des moyens supplémentaires aient été alloués aux hôpitaux, la pression sur
dès cet été. Nous utili serons bien évidemment ce levier. Des réunions régulières sont organi sées par l’A.R.S. avec les établissements de santé de Franche-Comté pour coordonner et anticiper au mieux la situation. Par ailleurs, le C.H.U. s’organise pour recruter, notamment sur les spé cialités en tension mais
“Une campagne de recrutement 100 % digitale.”
Futur site dédié au recrutement : https://emploi.chu-besancon.fr/
l Besançon
Au Centre de formation de Châ Les métiers de la nature ne séduisent pas non plus
Paysagiste, sylviculteur, élagueur, ouvrier agricole, technicien de scierie… Tous les métiers en lien avec la nature peinent à trouver des personnes à former.
“L e constat est simple” , note Emmanuel Delavelle, enseignant et chargé de communication au C.F.P.P.A. de Châteaufarine : “Depuis 2017, le nombre de sta giaires de la formation continue est en baisse constante. Et cela
Et ce n’est rien de le dire : alors que le centre de formation accueillait 110 stagiaires en for mation continue il y a encore cinq ans (on ne parle pas des apprentis en contrats d’appren tissage), ce chiffre est tombé à 50 cette année. Des formations pourtant financées par le Conseil régional mises en place par le C.F.P.P.A. ne trouvent même pas un seul candidat. “Nous avons mis en place en septembre der nier une formation de sylvicul teur, un métier très intéressant car il aborde la forêt et son avenir. Nous n’avons eu aucun candi dat…” déplore Michel Guyot, le directeur de l’établissement bisontin. Une autre formation d’agent technique de scierie avait pu être lancée in extremis : les 4 stagiaires recrutés “à l’arrache” selon le directeur se sont tous vus proposer un poste de travail. “Trois sur quatre ont poursuivi et ont été embauchés comme scieur de tête en second, et avec
dans nos trois domaines de for mation : agriculture, paysage et forêt-bois. Si bien que le Conseil régional finance des places de formation qui ne sont pas pour vues et donc les employeurs ont beaucoup de difficultés de recru ter.”
Le C.F.P.P.A. de Châteaufarine (ici son directeur Michel Guyot) dispose de tout le matériel et les outils pour assurer une formation de grande qualité.
note Emmanuel Delavelle. Les formations dispensées à Châteaufarine ouvrent pourtant à des métiers insoupçonnés : “Nous préparons même aumétier de vétérinaire, de comptable, de banquier aussi. Les métiers de la nature, c’est comme les métiers de l’industrie : on en a des dizaines différents” plaide le directeur. n J.-F.H.
image de ces métiers ? Mauvaise communication de notre part ? Mauvaise organisation du finan cement des formations et de l’orientation ? Plein emploi qui plombe la situation ? Il y a sans doute un peu de tout cela. Nous allons prochainement mettre l’accent sur la communication et analyser plus finement la situation avec nos partenaires”
des salaires largement supérieurs au S.M.I.C. dans un poste de cadre.” Du travail en bout de chaîne, il y en a. Alors comment expliquer ce désamour pour ces métiers ? “On a justement lancé un grand travail de concertation avec tous nos partenaires et les employeurs pour mieux comprendre : mau vaise réputation ou mauvaise
Les métiers liés à la nature offrent pourtant des dizaines d’opportunités différentes.
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