La Presse Bisontine 241 - Juillet 2022

16 Besançon ART

La Presse Bisontine n°241 - Juillet 2022

“J’aime donner sens à la matière et à chacun des gestes”, explique Charles Belle.

7 expositions dans 5 villes

Peindre selon Charles Belle Une grande rétrospective est consacrée à l’artiste bisontin. Plus de 150 de ses œuvres seront exposées jusqu’en février prochain à la Saline royale d’Arc-et-Senans et dans les musées de Besançon, Belfort, Ornans et Pontarlier.

“I I l y a comme une force de vie germinative dans sa peinture.” Nicolas Surla pierre, directeur des musées du centre de Besançon, ne cachait pas sa joie, début juin, lors de la présentation de l’exposition consacrée à Charles Belle au Musée des beaux-arts et d’ar chéologie (M.B.A.A.) de Besançon. “C’est une grande chance que nous avons là. Exposer dans sept lieux différents va permettre d’avoir un regard croisé sur son œuvre.” Une première rétrospective, qui aura mis tout de même trois ans à se préparer. Au M.B.A.A., une vingtaine d’œuvres ont pris place jusqu’au 18 septembre dans la grande salle à l’étage.Articulées autour de deux toiles : “Le mont ana logue” (réalisée en 1991 en référence au roman de René Daumal) et “Tous les reliefs d’une nuit” (datant de 2008), dont l’exposition tire son nom.Charles Belle y représente la nuit, avec force et gravité. “Il y a une sorte de mystère évident, une charge particulière dans chaque peinture” , nous explique l’artiste. Peindre est pour lui similaire à la démarche du danseur. “C’est l’expression du corps, qui va traduire tous les mys tères de mon âme.” Un mouvement qui échappe le plus souvent à ses inten tions.On retrouve également chez lui une complexité dans les textures et les

courbes, comme dans ses portraits d’ar bres, quasi anatomiques. “J’ai envie qu’on sente l’écorce de telle ou telle essence” , dit-il. Derrière la représenta tion de ses fleurs gigantesques, de ses betteraves ou de ses coings se cache en fait un monde invisible : des masques, fantômes, animaux et même des réfé rences directes à ses prédécesseurs (Goya, Rembrandt, Munch…). Il suffit pour les découvrir de changer d’échelle de lecture. À l’image de ce morceau de rhubarbe, qui livre toute sa charge éro tique à la faveur d’une pointe de rouge éclatant. Dans cet accrochage, l’artiste présente aussi “un auto-posthume portrait”, représentant un crâne au front très prononcé, pour marquer la réflexion et la douleur qui l’habitaient au moment d’une séquence douloureuse de sa vie. Rare fois où il a eu recours à la couleur noire.Une sélection, plus confidentielle, de ses dessins est également exposée au Musée du Temps jusqu’au 8 janvier. Non loin de Besançon, quelques pein tures inédites sont aussi à découvrir à la Saline Royale d’Arc-et-Senans jusqu’au 15 janvier (entre forêt préfi gurée et décor immersif), ainsi que dans l’atelier et le musée Courbet jusqu’à la mi-octobre, autour de cette nature vive et sensible chère au maître com tois. n S.G.

Une vingtaine d’œuvres, choisies avec l’artiste, sont exposées au M.B.A.A.

Les fleurs monumentales de l’artiste sont les plus connues du public.

EN BREF

Biodiversité La Région Bourgogne

Franche-Comté accueillera du 7 au 9 septembre prochains à Micropolis-Besançon les 12èmes Assises nationales de la biodiversité. Ces rencontres

sont l’occasion pour de nombreux acteurs, de partager, d’échanger, de

valoriser les expériences, les actions et les solutions mises en œuvre en faveur de la protection de la biodiversité. Canicule Un numéro vert (appel gratuit depuis un poste fixe en France), le 0 800 06 66 66, a été mis en place jusqu’au 15 septembre par la Direction générale de la santé. Il permet de répondre aux interrogations individuelles sur le risque canicule, y compris en milieu professionnel. Les appels sont gratuits entre 9h et 19h depuis un poste fixe. Graines d’orchestre Le documentaire “Graines d’Orchestre” réalisé par Isabelle Gély a été tourné pendant l’Orchestre des Jeunes de Bourgogne Franche-Comté, l’académie d’été organisée par l’Orchestre Victor Hugo dans la commune de Chargey-les-Gray. Une projection de ce documentaire était programmée le 25 juin au Mégarama Beaux-arts de Besançon.

Charles Belle reprend régulière ment ses toiles, qui ne sont jamais achevées à ses yeux. Ses œuvres frappent par la puissance de la repré sentation.

Sa toile, auto posthume portrait.

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