La Presse Bisontine 240 - Juin 2022

L’interview du mois 5

La Presse Bisontine n°240 - Juin 2022

L’entrée (libre) de la Cité de la gastronomie et du vin (photo P. Arbelet).

tivement des choses très chères. À l’inverse, on peut acheter un sachet de guimauves pour gri gnoter ou une planche de jambon à 4 euros, un sandwich à l’entre côte à 5 euros. Tout dépend du choix de consommation. Idem pour les vins aux verres proposés à la carte, qui démarrent à 4 euros, et qui, peuvent effecti vement monter si vous testez un romanée-conti… L.P.B. : Un parallèle avec Besançon qui hérite, avec l’ancien hôpital Saint Jacques, du même espace que Dijon. La capitale franc-comtoise doit-elle s’inspirer de son voisin ? D.B. : Je ne m’exprimerai pas sur ce sujet. L.P.B. : Qu’est-ce qu’un repas gastro nomique au final ? D.B. : C’est manger bien, manger bon, en bonne compagnie. Ce qui caractérise le repas gastrono mique, c’est la convivialité. Et boire bon. L.P.B. : Le dernier défi, de taille, c’est inciter les personnes à revenir. D.B. : Il se passe toujours quelque chose à la Cité mais jamais la même chose. On va pouvoir vivre plein d’expériences selon son âge. n Propos recueillis par E.Ch.

comment la clientèle asiatique va revenir après le Covid, et dans quel délai. L.P.B. En tant que directrice du pôle culturel, l’offre est-elle adaptée pour ne pas décevoir cette clientèle étrangère ? D.B. : Nous travaillons avec l’Office de tourisme et nous disposons de traducteurs dans de nombreuses langues, d’audio-guides (espagnol, italien et bientôt néerlandais). Les expositions peuvent ou non se faire sans guide. On fait des propositions sur-mesure. D.B. : Plus largement ! D’ailleurs, la Région Bourgogne-Franche-Comté le voit comme un élément touristique majeur (N.D.L.R. : elle a investi 7 millions d’euros dans l’espace cul turel, qui coûte 15 millions). Au même titre que la Saline Royale d’Arc-et-Senans et de la Citadelle de Besançon, le label Unesco doit être un élément d’attractivité fort. L.P.B. : Sauf que la Citadelle de Besançon n’a pas accueilli de visiteurs supplémentaires depuis son inscription… D.B. : (silence). L.P.B. : Quels sont les premiers retours depuis l’ouverture ? D.B. : Les chiffres de fréquentation de la première semaine sont au-delà L.P.B. : Cette réalisation profite au rayon nement de Dijon.

de nos espérances avec le premier samedi 3 000 personnes qui sont rentrées dans la Cité et 1 380 qui ont visité la totalité des espaces culturels (payants).Nous sommes lucides : l’effet curiosité est là, mais nous avons des retours positifs avec des per sonnes qui sont heureuses des contenus. L.P.B. : Des choses à revoir ? D.B. : Il y a eu de l’attente pour manger. Nous retravaillons avec nos partenaires en ouvrant des tranches horaires plus larges, et pour donner la possibilité de com mander par exemple des planches à déguster dans le vil lage gastronomique. Nous avons remis des bancs dans certains espaces. Notre message est de rappeler que le lieu est ouvert gratuitement. Cela plaît aux visi teurs tout comme l’association du public dans ce lieu. Les écoles qui vivent à côté traversent la Cité, les gens du quartier déam bulent. Ce monde vit - pour le moment - bien ensemble. L.P.B. : Gastronomie rime-t-il avec prix élevé ? D.B. : Sur le pôle culturel, le pre mier billet est à 9 euros en tarif plein. Dans les boutiques du vil lage gastronomique, on a effec

Bio express l Dominique Buccellato est Bisontine d’origine l Elle a 54 ans l Elle a dirigé le service économique du Grand Besançon l Depuis novembre 2021, elle dirige le pôle culturel de la cité de la gastronomie et des vins de Dijon

L’ex-Bisontine Dominique Buccellato, ici aux côtés de François Rebsamen, maire de Dijon (photo Ville de Dijon).

L.P.B. : Il est annoncé 1 million de visiteurs par an. Ambitieux ! D.B. : C’est la presse qui l’annonce, pas nous. Les comptes, c’est à la fin 2022. L.P.B. : Parlez-nous des premiers visiteurs. D.B. : Il y a beaucoup d’étrangers, des Britanniques, Belges, Allemands, Suisses. C’est assez révélateur des touristes qui peuvent venir à Dijon. Malgré le Covid, dès que les fron tières ont été rouvertes, la clientèle européenne est revenue en nombre. La couverture presse autour de la Cité a été extrêmement relayée si bien que nous avons déjà des visi teurs d’Amérique du Sud, des États Unis…La clientèle, déjà séduite par Dijon, trouve que la Cité est un bon argument pour prolonger le séjour. Ce qui nous interroge, c’est de savoir

par la collectivité ? D.B. : Non, cela pas été difficile de trouver des acteurs désireux de s’in vestir et qui respectent le cahier des charges donné, à savoir incarner un lieu où l’on puisse se cultiver, se for mer, se divertir. La Ville a repris le pôle culturel après qu’une association a renoncé après le Covid. L.P.B. : L’État a retenu Dijon pour accueillir cette cité, aux dépens deTours, Paris-Rungis, Versailles, Lyon. Quels éléments ont séduit les investisseurs ? D.B. : L’ambition du projet, la proxi mité avec Paris, l’histoire gastrono mique de Dijon, l’ambition politi quement portée.Tout cela a sécurisé les acteurs même si tout le monde est conscient que l’histoire ne fait que débuter.

Renseignements : www.citedelagastronomie-dijon.fr

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker