La Presse Bisontine 238 - Avril 2022

Le Grand Besançon 31 (Institut national de l’origine et de la qua lité), appuyé par la Chambre régionale d’agriculture. Une A.O.P. permettrait “de reconnaître cette espèce endémique à la Bourgogne Franche-Comté et limiter les fraudes avec les grenouilles fraîches (qui ne sont pas de pays).” Certains restaurateurs réalisent un tiers de leur chiffre d’affaires avec la grenouille. La filière génère 80 000 heures de travail sur la période du printemps. La cuisse de grenouille de pays s’achète entre 40 et 50 centimes par le restaurateur, entre 10 et 0,20 centimes pour la verte. On peut com prendre le courroux des producteurs locaux. Pour officialiser le dossierA.O.P., un travail est actuellement mené par une étudiante en sociologie qui recueille des documents attestant de l’antériorité de cette pêche dans le Doubs. Les requérants doivent prouver la typicité du produit. La finalité d’uneA.O.P. est aussi d’assurer aux producteurs le fait de pouvoir capturer ce batracien dans les années à venir. n à 307 euros d’amende Le président du syndicat de la grenouille rousse était suspecté par l’Office français de la biodiversité d’avoir, le 3 mars 2021, pris illégalement 50 000 œufs dans une mare, à Saules, sans aucune autorisation de pêche. Le tribunal l’a condamné à une amende de 307 euros. D’après ses propos, il souhaitait sauver les œufs d’un assè chement de l’étang. Il a été relaxé pour “utilisation non autorisée d’espèce animale non domestique.” n Le président du syndicat condamné

La Presse Bisontine n°238 - Avril 2022

RANACULTURE

Combat pour une reconnaissance

Et si la grenouille rousse devenait une A.O.P. ? Cette espèce protégée, autorisée à la consommation, est au cœur d’un nouveau combat pour la faire reconnaître comme appellation d’origine protégée. Les grenouilles de pays sont sur les tables des restaurateurs depuis le début du mois.

D ébut mars, les premières gre nouilles rousses étaient capturées du côté d’Ornans, dans la vallée de la Loue. Quelques heures plus tard, elles se dégustaient chez les restau rateurs du Doubs. “Attention. S’il est écrit sur le panneau “Grenouilles fraîches”, ce ne sont pas des grenouilles de pays mais des grenouilles vertes de Turquie vendues aumême prix. Seule la dénomination “gre nouille rousse de pays” garantit la prove nance” témoigne un spécialiste. La grenouille rousse est une espèce pro tégée soumise à un arrêté de dérogation pour celui qui veut la capturer, la trans porter, la consommer. Environ 3,5millions de ces amphibiens sont capturés chaque année enBourgogne-Franche-Comté après une autorisation nominative délivrée par la direction régionale de l’aménagement et de l’environnement (D.R.E.A.L.). Il faut en faire la demande chaque année avant la fin décembre. Après deux années compliquées liées aux sécheresses, les professionnels et amateurs étaient encore dans l’expectative avant le grand rush de la récolte, prévu entre la

mi-mars et jusqu’à Pâques dans le Haut Doubs. “En 2020 (année du Covid), j’ai pêché 75 000 grenouilles à Levier… pour en relâcher 65 000 parce que l’on ne pouvait pas les vendre. L’année suivante, j’en ai pris (seulement) 35 000 car les femelles ne sont pas venues se reproduire en raison de la sécheresse. On s’interroge pour cette année” témoigne un professionnel qui, selon les premières constatations, note la présence d’individus plus gros que les années précédentes. La récolte pourrait être meilleure cette année. Selon les rana culteurs, la grenouille rousse n’est pas menacée. “Si elle est encore présente, c’est parce que nous protégeons ses habitats, entretenons les frayères, négocions avec les agriculteurs ou le Département pour favo riser les fauches tardives qui limitent la surmortalité des grenouillettes jusqu’à juillet, défendent les professionnels. Nous avons une gestion de bon père de famille.” Le syndicat de la grenouille rousse mène un nouveau combat : faire reconnaître la RanaTemporaria commeAppellation d’ori gine protégée. Le dossier, en cours d’ins truction, est dans les mains de l’I.N.A.O.

Les époux Amiot dans une de leur serre à Roche-lez-Beaupré.

que violents, l’horticulteur dont les clients sont pour 70 % des particu liers, 30 % des professionnels, par vient peu ou prou à maintenir le prix final. PhilippeAmiot s’interroge par exemple sur le fait de poursuivre les tournées pour livrer les profes sionnels du Pays de Montbéliard au regard du prix du carburant. Aux problèmes conjoncturels s’ajou tent les problèmes d’une branche professionnelle qui peine à parler d’une seule voix pour fixer les prix. n

tique est passé de 69 centimes à 90 centimes en raison du coût du pétrole. Une nouvelle hausse de 7 % devait intervenir au mois de mars. Elle s’ajoute à celle des engrais et bientôt des tuteurs en bambou pour les chrysanthèmes.Arrivés de Chine par containers, leurs prix explosent. Il est même question de ne plus en importer. Le prix du terreau aug mente également car les tarifs de livraison sont à la hausse. Face à ces changements aussi brefs

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