La Presse Bisontine 238 - Avril 2022

30 Le Grand Besançon

La Presse Bisontine n°238 - Avril 2022

SAÔNE

ROCHE-LEZ-BEAUPRÉ

Chasseur de rimes

Horticulture

Sa vie, il la décline en alexandrins Dans les serres, le coup de chaud Pierre Marguier écrit des poésies depuis l’âge de 16 ans. Une passion qui n’a jamais quitté ce retraité, régulièrement publié dans la revue de l’Amicale de Saône et le Saône-Actu.

E n feuilletant ses classeurs colorés, on comprend assez vite quelle place les vers prennent dans le quotidien de ce retraité. Quasi naturels à cet homme lettré, ils se déclinent dans une multitude de textes.Combien exactement ? Pierre Marguier ne le sait même pas. “Je n’ai jamais compté”, confie-t-il, en nous dévoilant ses premiers écrits tapés à la machine à écrire, alors qu’il était en pension à Dijon. Ce poète amateur s’aide à peine de quelques supports, remisés dans un placard de sa salle à manger. Comme ce dictionnaire de rimes, devenue sa bible, dont la couverture écornée révèle les mille et un usages. Le virus lui a été transmis par l’un de ses enseignants, à l’école Saint Joseph de Baume-les-Dames. “L’Abbé Rue flin nous avait fait étudier l’alexandrin, à travers les grandes tirades de Corneille, Racine… Il y avait plusieurs règles à res pecter. Cela m’a tout de suite captivé.” Si bien qu’il ne s’est jamais intéressé qu’à cette forme rare et musicale de poésie, rythmée par les 12 syllabes. “J’aime beaucoup car on peut dire n’importe quoi, cela passera bien, même si l’on se montre critique ou taquin.” Le retraité en a d’ailleurs fait une spécialité, recevant Le retraité va parfois chercher l’inspiration en marchant au Marais de Saône.

régulièrement des com mandes de ses amis à l’oc casion d’un anniversaire, d’un départ en retraite… Son sens de la formule et son esprit taquin l’ont aussi conduit à composer des paro dies de chansons. “J’avais écrit la première pour le mariage de ma sœur. C’est vite devenu un rituel dans ma famille…Je dois en être

Les producteurs de fleurs ou plants de légumes subissent l’augmentation du prix des pots en plastique, du chauf fage, des engrais… Une légère répercussion sur le prix final est envisagée chez les horticulteurs et les maraî chers. Visite à Roche-lez-Beaupré.

Inspiré par les tirades de Corneille et Racine.

L a couleur violette des pensées égaie les serres de Philippe Amiot, horticulteur et pépi niériste à Roche-lez-Beaupré, qui, depuis quelques années modifie sa façon de cultiver. “Je repousse certaines cultures pour avoir moins besoin de chauffer les serres l’hiver. Je gagne un mois et demi de chauf fage” témoigne cet horticulteur qui ne brûle “que” 7 000 litres de fioul pour ses tunnels de production quand d’autres en consomment le triple. De “petites” économies, il n’y en a pas dans ce secteur agricole qui a perdu près de la moitié de ses pro fessionnels en 10 ans pour atteindre environ 3 500 horticulteurs en France. La pandémie leur a permis de retrouver des couleurs puisque les particuliers ont eu le temps (et l’argent) de choyer leurs jardins ou parterres de fleurs.

Le contexte de 2022 est bien diffé rent, au grand dam des profession nels. Les clients auront-ils la tête et surtout l’argent pour ce poste de dépense non essentiel à l’heure où le prix des carburants et du chauf fage explose ? Jusqu’à présent, le prix des fleurs a très peu augmenté. Tous vont devoir répercuter à la hausse. Exemple chez Philippe Amiot où le géranium va coûter 10 centimes de plus (en moyenne

à plus de 400 couplets sur l’air de “Je reviens chez nous’’” , explique-t-il amusé. Six chansons ont, également, émergé de sa plume, mises en musique par l’un de ses amis dont “Paquito” ou“Adieu le clown”. “Il arrive qu’on les chante de temps en temps dans notre petite chorale du 3 ème âge.” Hormis dans des parutions locales, ses textes restent le plus souvent dédiés à son entourage. Il n’a jamais songé à les publier. “Je n’ai pas cette prétention.” La poésie l’aide simplement à s’évader, comme lorsqu’il signe durant le Covid “Les médi tations d’un confiné” ou ces quelques vers en résonance à l’actualité : “D’entendre les médias, rêvons aux lendemains, Où l’on ne parlerait plus qu’en alexandrins. Le discours et, surtout, le discours politique. Serait original et d’un plus grand comique.” n S.G.

3,20 euros selon le pot). Pour les autres fleurs, type pensées, l’augmentation sera de 5 centimes. C’est peu au regard des nombreuses hausses auxquelles les pro ducteurs doivent faire face. En quelques mois, le prix d’un pot en plas

+ 10 centimes le pot de géranium.

EN BREF

SAINT-VIT Travaux La gare s’offre un lifting Des travaux de réaménagement sont engagés autour du quartier de la gare à Saint-Vit, pour en faire un pôle d’échange multimodal. Ils devraient s’achever courant de l’été.

Lyme La société forestière de Franche-Comté organise vendredi 8 avril à 13 h 30 une conférence sur la maladie de Lyme, à Micropolis Besançon. Le Professeur Christian Perronne, ancien chef de service des maladies infectieuses à l’hôpital de Garches, le Professeur Stéphane Gayet, médecin infectiologue à Strasbourg et le docteur Muriel Manant-Blanc, animeront cette conférence. Contact : charlesallegrini@orange.fr Fraude Les services fiscaux ont repris leurs contrôles en 2021 : la lutte contre la fraude fiscale a non seulement retrouvé son niveau d’avant crise sanitaire mais se rapproche des résultats obtenus en 2019. Sur le plan départemental, dans le cadre du contrôle fiscal sur pièces, 10,7 millions d’euros de redressements ont été notifiés aux particuliers et aux entreprises contre 9,3 millions d’euros en 2020 et, dans le cadre du contrôle fiscal externe, 6,7 millions d’euros notifiés en 2021 contre 4,5 millions d’euros en 2020. Au total, 12,3 millions d’euros ont été encaissés en 2021 au titre du contrôle fiscal.

I dentifiée comme un point clef de mobilité au sein du territoire, l’infrastructure saint-vitoise est en train de faire peau neuve. “Nous voulons l’adapter pour faciliter les dépla cements et renforcer l’intermo dalité. On sait qu’il y a une concentration de flux autour de cette gare. Il s’agit de répondre au mieux aux usages, dans un but aussi global de réduction des émissions de polluants” , indique Yves Guyen, vice-pré sident de Grand Besançon Métropole, en charge de la voirie et des infrastructures. Une enveloppe de 825 000 euros lui a ainsi été dédiée, avec le soutien de l’État, de la Région Bourgogne-Franche-Comté et du Département du Doubs.Atta qués en février, les travaux pré voient l’aménagement du parvis de la gare, avec la création d’ar rêts-minute côté R.D. 673 et rue

de l’Industrie,mais aussi de par kings attenants avec une capa cité de stationnement de 110 véhicules. “Cela inclura un par king-relais et des places de covoi turage” , prévient l’élu. Une solution qui devrait répon dre en partie aux stationne ments disparates. “Beaucoup de gens font du covoiturage à Saint

nouveau pôle d’échange multi modal gagnera en fluidité et en fréquentation. “On envisage une hausse de 10 à 15 %.” Pré voyante, la mairie de Saint-Vit a déjà inclus la possible exten sion des parkings. Elle compte aussi profiter de l’occasion pour rebasculer le service de vente des billets de train dans la gare, avec l’ajout pourquoi pas d’une petite restauration. La S.N.C.F. n’y serait pas opposée. n S.G. Yves Guyen et Pascal Routhier devant le chantier.

Vit, dans le cadre de leur déplace ment domicile travail, et ils étaient amenés jusqu’ici à se garer un peu par tout, comme sur le parking de l’In termarché” , note le maire, Pascal Routhier. Trois bornes de recharge pour véhicules élec triques viendront

Un parking relais et des bornes électriques.

aussi pallier le manque d’offre sur le secteur jusqu’ici.Avec des boxes à vélos sécurisés dans la continuité du développement des mobilités douces sur la com mune. “L’installation d’une ombrière avec des panneaux pho tovoltaïques est également à l’étude” , nous prévient-on. Un des gros changements se trouvera surtout dans la tra versée piétonne gérée par des feux tricolores, pour sécuriser l’accès. “On favorise dans le

même temps le cheminement des personnes à mobilité réduite, qui n’ont actuellement pas accès au tunnel piéton” , précise Yves Guyen. Les futurs usagers de la gare et habitants profiteront, enfin, de deux nouveaux arrêts de bus, de trottoirs rénovés et d’amé nagements cyclables. Le tout au prix d’assez gros aménagements, qui chambouleront encore la cir culation durant ces deux pro chains mois. Mais à la clef, le