La Presse Bisontine 238 - Avril 2022

Le Grand Besançon 29

La Presse Bisontine n°238 - Avril 2022

PIREY

Soutien aux personnes souffrant d’obésité Amandine Chardon poursuit son combat Pour soutenir les malades atteints d’obésité, la Piroulette Amandine Chardon se bat depuis bientôt dix ans avec son association Éliséa et accompagne ceux qui en souffrent. Le combat d’une vie.

Amandine Chardon (au centre avec le t-shirt rose) a contribué à créer dans le Grand Besançon et au-delà un solide réseau au bénéfice des personnes

B ientôt dix ans que cela dure et elle ne lâchera rien. Comme elle n’a rien lâché pour se pren dre en charge, elle que l’obésité a croisée sur son chemin il y a une quinzaine d’années, pas plus qu’elle n’a lâché au moment de créer son asso ciation baptisée Éliséa, association dés ormais bien reconnue dans la région en tant que ressource auprès des pro fessionnels de santé, des structures médicales, des patients et de leurs proches victimes de l’obésité. “Pour beaucoup de monde, une personne obèse est quelqu’un qui bouffe et qui ne fait rien… Ce n’est pas cela l’obésité : c’est une maladie chronique multifactorielle, reconnue comme telle par l’O.M.S., et qui a bien souvent une origine psycho logique. On n’a pas demandé d’être gros !” lance Amandine Chardon, la présidente d’Éliséa. C’est au moment où elle était dans un parcours de chirurgie de l’obésité (on l’appelle la chirurgie bariatrique), qu’Amandine Chardon a créé, avec quelques copines, cette association, estimant que les personnes obèses n’avaient pas suffisamment d’oreilles attentives à leur pathologie si complexe.

Les premiers groupes de parole ont commencé à prendre de l’ampleur si bien que tout un réseau s’est agrégé autour de l’association créée par la Piroulette, composé de patients bien sûr, mais aussi de diététiciens et pro fessionnels du sport et rapidement les premiers ateliers ont été instaurés, dans un local mis à la disposition de l’association en face de la Polyclinique de Franche-Comté à Besançon. “En 2015, nous avons lancé la première journée de l’obésité à Besançon, financée en partie par l’A.R.S. qui nous soutient toujours, et au fil des ans, nous avons créé un vrai maillage territorial de com

souffrant d’obésité.

pétences” se réjouit la fon datrice d’Éliséa qui ne cache pourtant pas que la crise sanitaire a mis un petit coup de frein à ce bel élan. Consciente que comme les autres personnes qui souffrent de cette patho logie, et même si aujourd’hui elle a retrouvé une silhouette fine, elle n’a sans doute pas ter miné avec mon obésité -

Éliséa propose un nouveau week-end ressources fin avril.

“elle fait hélas partie de moi” , - Aman dine Chardon souhaite aujourd’hui poursuivre le combat pour tous ceux que l’association a pu aider jusqu’à maintenant,mais pas seule. “J’ai besoin de soutiens car ce combat me prend beaucoup d’énergie” avoue-t-elle. L’association Éliséa vient d’organiser un loto et un vide-dressing dans son village de Pirey. Le 23 mai, avec la fon dationArc-en-Ciel, Éliséa met sur pied la journée de l’obésité sur le thème “Et si on parlait grossophobie ?” Avant un

rapeutique du patient, diplômée depuis 2016. Qui peut adhérer à l’association Éliséa ? Toutes personnes souffrant d’obésité, engagée dans un parcours en chirurgie bariatrique, ainsi que leur entourage, mais plus largement toutes personnes en maladie chronique souhaitant pren dre un temps pour elles. Et d’abord déculpabiliser… Les renseignements pratiques sont à retrouver sur elisea.org n J.-F.H.

autre atelier le 24 septembre sur les enjeux de la chirurgie de l’obésité. “Nous mettons également en place des ateliers sur Besançon autour de l’ali mentation, de l’estime de soi, ainsi que des week-ends ressources (le prochain a lieu les 30 avril et 1 er mai), des soirées cocooning, journées maquillage et shoo tings photo, des cours de cuisine fami liale ou entre adultes, de l’activité phy sique…” énumère Amandine Chardon qui est en parallèle de son métier de banquière formatrice à l’éducation thé

Autoroute La construction des EN BREF

BEURE

Trafic routier L’achèvement du contournement Ouest de Besançon bientôt en chantier ?

Passages Grande Faune - écoponts sur l’autoroute A 36 (Colombier-Fontaine, Le Puy, Autechaux et Besançon Chailluz) nécessite la mise en place de déport de la circulation avec des voies rétrécies au droit de ces zones de travaux. Dans ce contexte, la limitation de vitesse a été, dans un premier temps, abaissée à 90 km/h au niveau des chantiers et ce, pour tous les types de véhicules. Lors de la phase 1 des travaux, plusieurs accidents impliquant notamment des poids lourds ont été déplorés sur ces zones. Afin d’éviter d’autres accidents, la vitesse des poids lourds est abaissée à 70 km/h sur ces zones de travaux qui s’étaleront pendant une bonne partie du printemps. Outdoor Les inscriptions aux épreuves sportives du prochain festival outdoor Grandes Heures Nature sont ouvertes. L’édition 2022 se déroulera les 24, 25 et 26 juin prochains. Plusieurs nouveautés avec le Grand Tour V.T.T. et la Rando Kayak. Inscriptions en ligne sur le site www.grandes heures-nature.fr

L’enquête publique autour de la mise à 2 X 2 voies de la R.N. 57 entre les boulevards de Besançon et Beure est terminée. Cette étape pourrait précéder son entrée en phase opérationnelle, avec la prise d’un arrêté préfectoral.

du budget et des incidences sur la qualité de l’air et de vie des rive rains. “Certains auront jusqu’à six voies sous leurs fenêtres et les murs antibruit attein dront 4 m de haut par endroits.” L’avis de l’autorité environnementale, rendu en février, pointe justement du doigt une partie

en faveur du climat et de l’évo lution de l’urbanisme. On reste sur ce modèle du tout-voiture, sans prise en compte des alter natives possibles” , estime Aline Vieille, représentante de l’As sociationVélo Besançon (A.V.B.) et membre du collectif R.N. + 5,7°. “On a l’impression d’un passage en force, avec pour unique argument qu’il faut finir cette route commencée dans les années quatre-vingt-dix” , ajoute Cyril Amourette de Beure Res pire. Pour ces opposants au projet, divers aspects sont critiquables et seraient même attaquables en justice. À commencer par le surdimensionnement de ce bou levard. “L’aménagement, qui est celui d’une voie rapide à 110 km/h, sera limité à 70 km/h. Il y a une totale inco hérence et on imagine facilement qu’en dehors des heures de pointe, les usagers dépasseront les 90 km/h.” Les hypothèses de trafic envisagé, qui occultent l’effet catalyseur et les stratégies d’évitement, manquent aussi de réalisme à leurs yeux. “Il n’y aura pas moins de circulation.” Tout comme la sous-estimation

L es usagers et les riverains de la R.N. 57 de l’ouest bisontin étaient invités à donner leur avis du 28 février au 31 mars. Cette phase d’enquête est préalable à la déclaration d’utilité publique (D.U.P.) des travaux nécessaires à l’aménagement de ce tronçon de 3,8 km. Ainsi qu’à la mise en compatibilité du Plan local d’ur banisme de Besançon. En clair, elle pourrait donc engager le

quête parcellaire et l’archéologie préventive, avant de voir arriver pelles et engins de chantiers. “Les premiers travaux pourraient démarrer fin 2024” , observe la D.R.E.A.L. Une étape que cer tains réclament de longue date (à en croire quelques avis laissés en ligne dans le cadre de cette enquête publique), et que d’au tres redoutent, au contraire. “Cette autoroute urbaine va à l’encontre des politiques actuelles

démarrage de l’opération. “Au plus tard dans les 12 mois sui vant la clôture de l’enquête publique, l’utilité publique du projet pourra être prononcée par un arrêté préfectoral” , précise la Direction régionale de l’en vironnement, de l’aménagement et du logement (D.R.E.A.L.). La suite logique passerait par d’autres procédures réglemen taires, parmi lesquelles l’auto risation environnementale, l’en

Les opposants prêts à

saisir la justice.

des griefs portés par le collectif. Ce qui leur fait dire que “rien n’est fait.” “On est prêt à aller en justice” , prévient AlineVieille, qui déplore qu’aucun autre sce nario n’ait été sérieusement étu dié, comme le détournement du trafic poids lourds. “Beaucoup quittent l’autoroute à Poligny et se retrouvent sur cette voie alors qu’ils n’ont rien à y faire. On va faire porter un investissement lourd à la collectivité pour que les transporteurs internationaux puissent éviter l’autoroute. On réitère les erreurs du passé” , conclut Cyril Amourette. n S.G.

Aline et Cyril du collectif

d’opposants “R.N. + 5,7° Pour

une autre mobilité”.

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