La Presse Bisontine 237 - Mars 2022

Besançon 11

La Presse Bisontine n°237 - Mars 2022

PATRIMOINE

Les 20 ans de l’I.N.R.A.P. Sous terre, plus de trente siècles nous contemplent

Besançon est (avec Autun) sans doute le plus beau “spot” archéologique urbain de toute la région Bourgogne-Franche-Comté. Le point avec le directeur régional de l’I.N.R.A.P. qui fut longtemps archéologue à Besançon, Laurent Vaxelaire.

L’ Institut national de recherches archéologiques préventives (I.N.R.A.P.) fête ses 20 ans en ce mois de février. À sa tête, aurent Vaxelaire. Celui qui fut long temps archéologue à Besançon résume l’activité de l’institut dans toute la région : entre 2002 et 2021, les archéo logues de l’I.N.R.A.P. ont réalisé 2 122 diagnostics et 277 fouilles archéolo giques. 78 fouilles et 1 009 diagnostics concernent la Franche-Comté. C’est sans doute à Besançon que cet archéologue a vécu ses plus belles découvertes, avant même la création de l’I.N.R.A.P. “L’archéologie dite pré ventive a commencé à vraiment exister dans les années soixante-dix et s’est structurée au plan national par la grande loi de février 2002 créant les I.N.R.A.P. La mise en place des diag nostics archéologiques avant fouille avait notamment pour but de ne pas ralentir les grands chantiers de travaux” rappelle LaurentVaxelaire.Aujourd’hui encore, l’archéologie préventive (une centaine d’archéologues sont rattachés à l’I.N.R.A.P. Bourgogne-Franche Comté) est financée par une taxe pré levée sur chaque permis de construire ou déclaration de travaux déposés par

parmi les plus importants au tournant des années quatre-vingt-dix et deux mille. “À Besançon, les premiers chan tiers d’ampleur ont commencé aumilieu des années soixante-dix avec la décou verte notamment de la mosaïque de Neptune suite aux travaux d’E.D.F. puis du collège Lumière. D’autres décou vertes ont été mises au jour en 1989 avec les travaux du parking de la Mai rie. Puis à la fin des années quatre vingt-dix avec le chantier Marché-Beaux arts, remparts dérasés (avec la décou verte du mur gaulois et du cimetière de l’ancien hôpital du Saint-Esprit), et Palais de justice, des opérations que j’ai dirigées” note M. Vaxelaire. Dans les années 2000, l’I.N.R.A.P. sera sol licitée pour le grand chantier de l’îlot Pasteur. “La Z.A.C. Pasteur a été la première opération de collaboration entre l’I.N.R.A.P. et le service archéologie de laVille qui depuis gère les principaux chantiers de fouilles à Besançon.” Le chantier du tram, puis celui de la gare Viotte ont ensuite occupé les archéo logues municipaux avec l’I.N.R.A.P. en support. Le prochain chantier important de fouilles à Besançon concernera le site Saint-Jacques. Si des diagnostics ont

les particuliers ou les collectivités. “Sur chaque permis de construire ou décla ration de travaux déposés, la taxe archéologie est de 60 centimes par mètre carré” précise Laurent Vaxelaire. Cette taxe prélevée par l’État est redistribuée aux différents I.N.R.A.P. régionaux ou aux services d’archéologie des collec tivités publiques agréés pour remplir ces missions. C’est notamment le cas à Besançon qui possède désormais son propre service d’archéologie préven tive. Tous les chantiers ne donnent pas lieu à des fouilles archéologiques, loin de là. “8 % des permis de construire ou

Laurent Vaxelaire, directeur régional de l’I.N.R.A.P. (photo G. Pertuisot).

d’aménager vont donner lieu à un diagnostic et sur ces 8 %, 20 % débouchent sur des fouilles” détaille Laurent Vaxelaire qui rappelle ses années d’ex périence à Besançon. “C’est une ville qui coche toutes les cases. À Besan çon, la question n’est pas de savoir si on va trouver quelque chose en creusant, mais ce qu’on va trouver” indique celui qui a mené des travaux comptant

Seulement 2 % du sous-sol du centre-ville explorés.

avant J.-C.) à l’ère moderne en passant par la période gauloise, romaine et médiévale, plus de trente siècles d’ha bitat se superposent. Les archéologues ne sont sans doute pas au bout de leurs surprises : Laurent Vaxelaire estime que “sur les 120 hectares que compte le cœur historique de Besançon, à peine 2 % ont été explorés !” n J.-F.H.

été déjà réalisés, le calendrier du chan tier de fouilles n’est pas encore calé, le chantier étant encore aux mains des politiques. Le sous-sol bisontin est loin d’avoir livré tous ses secrets.Tel unmillefeuille, les couches de constructions successives dans le sous-sol de la Boucle atteignent 6 mètres. Des premières traces d’ur banisation datant duNéolithique (3 500

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