La Presse Bisontine 237 - Mars 2022

12 Besançon

La Presse Bisontine n°237 - Mars 2022

CIRCULATION

Polémique autour de la fermeture Ce n’est plus le pont de la discorde

Le pont de la République est fermé aux voitures depuis le 14 février, jour de la Saint-Valentin. Une preuve d’amour pour les modes doux et un divorce pour la co-construction revendiquée par la maire.

P ar définition, un pont per met de franchir l’obstacle. Il rapproche, il unit. À Besançon, celui de la République divise deux mondes. Celui qui prône sa fermeture aux bagnoles depuis belle lurette, comme le demande l’as sociationVélo Besançon, et l’au tre monde composé des commer çants et automobilistes qui voient un frein supplémentaire à l’accès au centre-ville. “Le fer mer, c’est un symbole, admet le conseiller municipal Benoît Cypriani (E.E.L.V.). C’est un choix en direction des modes doux tout en laissant de la place aux voitures ailleurs dans la

sur les projets 2022 de la Ville. Anne Vignot les a écoutés mais n’a pas changé d’avis. Ses argu ments sont entendables : la coha bitation piétons-cyclistes-tram est difficile “voire dangereuse sur le pont de la République” estime Marie Zéhaf, vice-prési dente chargée des transports au Grand Besançon. “Nous sommes déjà passés tout près de graves accidents, assure-t-elle. Nous recevons, en mairie, de nombreuses lettres de piétons qui ont failli être percutés par un vélo qui se rangeait sur le trottoir pour laisser passer le tram. Des nombreux freinages d’urgence ont été notés pour le tram” dit cette dernière. L’ar gument est recevable. La méthode, elle, interroge. “Pas de concertations” clament les commerçants, ce que réfute la Ville qui assure avoir pris attache, dès décembre, avec l’Union des commerçants. Cette dernière dit l’inverse. Le sujet devenu politique a permis à l’op position de s’engouffrer dans la brèche, une opposition qui ne peut toutefois plus taxer Anne

ville. D’ailleurs, les clients du centre-ville sont autant les pié tons, les cyclistes, que les auto mobilistes… Je pense que les commerçants en sont conscients.”

L’élu argumente car il sait le sujet brûlant. La maire a orga nisé deux réunions avec des commer çants mécontents et l’U.C.B. après que ceux-ci ont découvert la fer meture du pont au lendemain d’une conférence de presse organisée

“Dans quelques semaines, on en parlera plus.”

Depuis le 14 février, aucune voiture ne circule sur le pont.

La voie sera réservée aux cyclistes.

Réglage des phases des feux Une phase de feu tricolore sera supprimée au niveau de l’avenue de l’Helvétie. Du temps supplémentaire devrait être donné au feu situé au niveau du pont Robert-Schwint. Le cabinet d’études (payé 50 000 euros) qui avait déjà travaillé sur cette question pourrait apporter de nouvelles modifications après avoir analysé les consé quences de la fermeture du pont de la République. La partie du pont entre le secteur Cusenier et l’Île Saint-Pierre restera accessible aux ayants-droit du port fluvial du moulin Saint-Paul. n

Les beaux jours arrivent avec son lot de poussettes, cyclistes et marcheurs. Tout ce petit monde pourra tranquillement transiter du parc Micaud au centre de la Boucle et inverse ment. N’est-ce pas le message à distiller ? À savoir “venez déambuler dans notre centre ville apaisé” … n E.Ch.

et il y en aura davantage. “En revanche, je fais le pari que dans quelques mois, on n’entendra plus parler du pont de la Répu blique car il n’est pas un axe majeur. Le constat ne serait pas le même si nous fermions le pont Robert-Schwint (1 500 véhicules en heure de pointe) ou celui de Bregille” analyse un chef de ser vice.

Vignot de refuser de trancher. Le pont de la République n’est pas le dossier du siècle mais il va, c’est certain, changer la vie puisqu’en heure de pointe, “ce sont 300 voitures qui transitent sur l’ouvrage, 700 piétons, 150 cyclistes, et 1 200 voyageurs dans le tram” calcule le service voirie du Grand Besançon. Des bouchons, il y en a déjà…

EN BREF

ÉDUCATION

Qualité de l’air Des capteurs CO² dans les écoles bisontines

Roche d’Or Suite à une donation, le foyer de la Roche d’or propose à la vente un ensemble rare de jouets et de poupées anciennes ainsi que de nombreux objets ayant trait à l’environnement de la poupée pour une vente exceptionnelle, qui aura lieu les samedi 19 et dimanche 20 mars de 9h à 18h à La Roche d’Or, 1 chemin du Muenot quartier de Velotte à Besançon. Ces journées sont ouvertes à tous. Rens. au 03 81 41 47 47. Johnny Concert hommage à Johnny Hallyday par le Cadillac Band vendredi 4 mars à partir de 20 heures au Grand Kursaal de Besançon. Entrée 10 euros. Points de vente : Cultura et office de tourisme de Besançon. Organisé par le Lions Club Besançon-Lumière au bénéfice du don du sang et des étudiants de la Bouloie à Besançon. Fibre S.N.C.F. Réseau réalise actuellement la mise en place de câbles de fibre optique sur 13 km entre Mouchard et Besançon pour 2,3 millions d’euros. Ces travaux se déroulent de nuit

Besançon fait partie des villes qui ont choisi d’équiper leurs écoles de capteurs CO² pour prévenir la propagation de la Covid 19. Distribués à la mi-janvier, ils tournent depuis dans les classes.

L a mesure, qui doit per mettre d’améliorer la qualité de l’air intérieur, est encouragée et rem boursée partiellement par l’État (via la création d’un fonds de 20 millions d'euros dédié à cet achat, à l’automne dernier). “Ces capteurs permettent de mesurer le taux de CO² contenu dans l’air et d’alerter les ensei gnants par un affichage simple (rouge, orange, vert) quand la quantité dépasse la limite auto risée, ce qui est propice à la dif fusion du virus” , explique Clau dine Caulet, adjointe à l’éducation à Besançon. “Le but est vraiment d’objectiver le temps au bout duquel il faut aérer.” Même si le bon sens peut également suffire, reconnaît l’élue, “il y a un côté rassurant et un gage d’efficacité apporté par ce type d’équipement.” Car selon les directives changeantes et la configuration des établis sements (taille de la salle de classe, nombre d’élèves, pré sence de fenêtres…), il ne serait pas toujours facile de s’y retrou

d’autres services avec accueil du public. Le fait qu’il n’y en ait qu’un par établissement “ne pose pas problème” , selon Karine Laurent, “dans la mesure où ils sont mobiles et peuvent tourner dans les classes. L’utiliser sur quelques jours consécutifs suffit pour se rendre compte. La situation est lamême tous les jours et peut être com plétée par des relevés ponctuels.” Elle ne comprend pas en revanche que l’État fasse “repo ser cette responsabilité sur les collectivités locales qui n’ont pas toujours les moyens de s’équiper” dit-elle. “Pour nous, c’était une question de santé publique” , conclut Claudine Caulet qui juge l’investissement raisonnable. “On les paye 158 euros pièce et on devrait retoucher 50 euros de subven tion.” Leur utilisation ne s’ar rêtera également pas à la fin de l’épidémie. “On sait qu’une forte concentration de CO² est nocive et peut générer maux de tête et perte d’attention.” n S.G.

ver. Karine Laurent, co-secrétaire départementale du syndicat SNUipp - FSU (pour les pro fesseurs des écoles) juge ces capteurs utiles. “Cela fait partie des choses qu’on demandait au Ministère. On ne sait pas vrai ment quand il faut ouvrir les fenêtres, ni combien de temps, et d’une région à une autre, nous n’avons pas les mêmes contraintes de températures.” À l’utilisation, certains ensei gnants ont ainsi constaté qu’ils n’aéraient pas suffisamment. “Bien sûr, l’hiver nous limite,

mais cela aide à y penser” , note t-elle. La Ville qui a commandé 80 capteurs, en a fait distribuer un par école, soit 64. Le restant est destiné à remplacer les appareils en panne, ou pourra équiper

Certains ont constaté qu’ils n’aéraient pas assez

de janvier 2022 à février 2023.

Les capteurs garderont leur utilité y compris après l’épidémie. ( Photo : Eric Chatelain)

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