La Presse Bisontine 236 - Février 2022

24 Le dossier l Environnement Urbanisme “On leur demande

La Presse Bisontine n°236 - Février 2022

Besançon Métropole, “la majo- rité des entrepreneurs ont conscience de cela. Ils ont mesuré les défis à relever.” Le premier : consommer moins d’espace. “Il ne s’agit plus de faire comme avant en matière d’installation mais on répète que nous sommes prêts à accueil- lir des entreprises sur notre ter- ritoire. Par le passé, beaucoup achetaient une grande parcelle sur laquelle elles se réservaient une emprise en cas d’agrandis- sement. Certaines n’ont jamais l’agrandissement prévu. On peut, quand cela est possible, deman- der plusieurs niveaux par exem- ple, présente-t-elle. On peut éga- lement mutualiser les parkings, demander de la sous-location dans des bâtiments, développer des villages d’artisans.” Concer- nant les parkings, la priorité sera donnée aux sols absorbant - en partie - l’eau. Au mois de février, Grand Besançon Métropole provoque une réunion avec les donneurs d’ordres du monde économique, architectes, pour travailler à l’élaboration d’un document “des bonnes conduites” en matière d’urbanisation des prochaines zones économiques. “Encore une fois, on dit à tous les entrepre-

de construire différemment” Des parcelles plus petites, des parkings mutualisés, de la sous-location, voire des constructions sur plusieurs niveaux, des villages d’artisans, voilà ce que va demander G.B.M. aux donneurs d’ordres dans une réunion prévue en février.

Catherine Barthelet, vice- présidente de Grand Besançon Métropole, en charge du projet de territoire.

I l ne s’agit plus de construire des entreprises comme avant, d’étaler les cellules ou de bitumer un grand parking pour seu- lement quelques voitures sta- tionnées par jour devant l’en- treprise. Facile à dire, plus difficile à faire admettre aux gérants qui préfèrent garder une réserve foncière en cas de développement d’activité. Pour- tant, comme l’admet Catherine Barthelet, qui anime le comité de pilotage relatif au devenir des zones au sein de Grand

rain de 8 000 m 2 , et enfin ce futur contrôle technique de 1 200 m 2 sur 9 740 m 2 . Trop de contraintes peuvent- elles freiner de futures instal- lations ? Le Grand Besançon ne fait qu’appliquer, ou tout du moins anticiper, la loi “Climat et résilience” qui intègre la lutte contre l’artificialisation des sols. n E.Ch.

neurs : venez !” C’est ce qu’a choisi de faire l’entreprise Franche-Comté Signaux, basée à Rurey, qui a réservé un terrain sur la zone de l’Échange à Che- maudin-et-Vaux pour s’y ins- taller en 2023, ou encore cette entreprise dont le siège social est basé à Nice qui a obtenu le 24 septembre dernier un permis de construire pour créer 1 540 m 2 de bureaux sur un ter-

En bordure de la forêt de Chailluz, la Ville ne souhaite plus urbaniser ces terrains agricoles.

l Aménagement À côté de chez nous Les voisins ne se posent pas de question Belfort et Montbéliard ont lancé près de

l Rénovation Zone Besançon-Thise-Chalezeule Gommer cette image vieillotte

rieures. Belfort n’est pas en reste avec la Jonxion (gare T.G.V.) où 150 hectares sont ouverts aux investisseurs, sans compter la zone de l’Aéroparc de Fontaine. Malgré une levée de boucliers de centaines d’opposants, le géant Amazon s’est installé sur 10 000 m 2 en novembre dernier là-bas, à quelques pas de l’Alsace. Revers de la médaille, la circulation devient difficile pour des villages comme Frais, Fontaine, en rai- son du trafic des camions. Le Conseil départemental duTer- ritoire de Belfort a voté pour 2022, une enveloppe totale de 20 millions d’euros, destinée à désengorger la Z.A.C. ! Deux routes vont être construites : une de 2,2 km et une autre d’1,4 pour permettre de rejoin- dre l’A 36. Cela fait cher l’ins- tallation ! À noter que Vesoul et Rioz lancent aussi de nou- velles zones. n

320 hectares à eux deux quand Vesoul, Dole et le sud Jura engagent de nouvelles zones. Ce qui pose parfois quelques soucis.

E n 2020, La Presse Bisontine s’est rendue à Dole pour compren- dre pourquoi une entreprise née à Besançon grâce à des compétences locales, s’était expatriée à Dole. Tout simplement parce que le Grand Besançon n’a pu pro- poser àAfuludine un bâtiment de 1 000 m 2 dans un temps rapide. C’est pourtant à Besançon qu’un enseignant-chercheur à l’I.U.T. de Besançon-Vesoul, un autre de l’Institut Femto-S.T. et un dernier d’Utinam ont mis au point une technique révolutionnaire dans le monde des lubrifiants. Née à l’incu- bateur de Franche-Comté à Besançon, la start-up devenue une aventure industrielle col- labore désormais avec des firmes comme Airbus, Alstom, Brandt, des pays comme la Chine, des pays du nord de l’Europe ou encore l’équipe cycliste Groupama-F.D.J. Ce constat montre à quel point la concurrence entre territoires est rude. Si cet exemple fait partie du passé, certaines voix s’élèvent dans le Grand Besan- çon pour dire que nous n’en- voyons pas de bons signaux au monde économique. “Si demain une grande entreprise médicale veut venir s’installer à Témis-Santé pour créer un

laboratoire ou une plate-forme de médicaments, nous n’aurons pas la place” dit un dévelop- peur économique. Belfort-Montbéliard - qui dis- pose pourtant de nombreuses friches industrielles - continue de se développer sur des ter- rains agricoles. Après Techno- land 1 (300 hectares, 200 entre- prises) en bordure d’autoroute côté Étupes, c’est Technoland 2 (16 entreprises) et ses 177 hectares qui poursuit son agrandissement avec 85 hec- tares cessibles au global dont immédiatement 15 hectares, 20 hectares commercialisés ou en cours de commercialisation et enfin 50 hectares sur les phases d’aménagement ulté-

Une rue récemment rénovée de la zone de Besançon- Thise- Chalezeule.

L a zone industrielle de Besançon-Thise-Cha- lezeule (B.T.C.) accueille tout de même 255 entreprises, dont le siège d’une grande multinationale, qui va la quitter d’ici un an pour la zone de Témis. Cette entre- prise, c’est Grupo Antolin, spé- cialisée dans le domaine des systèmes d’éclairage pour les constructeurs automobilesmon- diaux. “Lorsque nous recevons La zone de Besançon- Thise-Chalezeule va être rafraîchie pour la rendre “désirable”.

“une grande réflexion pour B.T.C. car elle a besoin d’un rafraîchissement pour la rendre désirable” annonceMarcel Felt, conseiller communautaire délé- gué chargé de l’économie. Ce n’est malheureusement pas là-bas que de grandes enseignes pourront s’installer puisque les possibilités foncières sont limi- tées. “On va revoir les voies d’ac- cès, annonceMarcel Felt, et créer un règlement de publicité dont la zone n’est pas dotée.” Des tra- vaux ont été engagés pour moderniser la voirie. À noter qu’en face de cette zone, le site commercial des Marnières se développe. Le chantier de la création d’un complexe de loisirs a débuté en janvier. n

des grands donneurs d’ordres dans nos locaux grisâtres de la zone, nous faisons profil bas. Avec notre nouvelle usine, nous pourrons mettre en avant notre savoir-faire” expliquait le direc- teur du site de Témis lors de la pose de la pre- mière pierre.

Un règlement de publicité.

Autre point : les visiteurs ne se perdront plus dans cette zone, véritable laby- rinthe divisé sur trois communes puisqu’une nou- velle signalisation va être engagée. Grand Besançon Métropole lance

La zone de la gare de Belfort-Montbéliard se développe.

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