La Presse Bisontine 231 - Septembre 2021

28 Le dossier

La Presse Bisontine n°231 - Septembre 2021

l Facebook Partenaires de la sécurité routière Info Routes 25 : l’info en temps réel qui cartonne

confirme Pierre. Hyper-réactive comme tout réseau social, la page Facebook sert même de source d’informa- tion régulièrement aux médias locaux quotidiens, presse écrite ou télévisée. “On nous a même proposé de nous racheter, mais comme nous ne sommes pas organisés en société, finalement, ça ne s’est jamais fait.” Se considérant comme “des par- tenaires de la sécurité routière” , les animateurs de la page Info Routes 25 se sont fixé une règle de conduite basée sur la loyauté : “Nous ne signalons jamais les contrôles des douanes par exem- ple, par déontologie. Nous nous considérons comme un site col- laboratif et citoyen” note Pierre qui affirme n’avoir “jamais eu de souci” avec la gendarmerie. Au contraire, les gendarmes reconnaissent le sérieux de leur travail. “Nous floutons toujours les plaques d’immatriculation ou les visages. Nous n’avons jamais incité qui que ce soit à

Créée bénévolement par un jeune du Haut-Doubs en 2014, la page Facebook Info Routes 25 séduit de plus en plus d’automobilistes. Ils sont désormais plus de 80 000 à s’y informer.

P résence de zones à risques (autrement dit radars…), survenue d’un accident de la route, bouchons sur la route des frontaliers, chaussées enneigées, et même feux de fermes ou images plus insolites, la page Facebook baptisée Info Routes 25 est devenue enmoins de sept ans une référence en matière d’information routière. Les abon- nés eux-mêmes sont des contri- buteurs réguliers de la page, postant des informations en temps réel, vérifiées par une petite brigade de fondateurs venus en appui du fondateur. “La page a pris une telle ampleur que rapidement je n’ai plus pu la gérer tout seul. Nous sommes désormais quelques copains à

alimenter la page et nous sommes maintenant épaulés par un petit groupe de bénévoles avec lesquels nous communiquons tous les jours via Messenger, une de ses personnes étant à chaque fois volontaire pour vérifier les informations

qu’on nous envoie et les publier” résume Pierre (*prénom d’em- prunt), le jeune créateur d’Info Routes 25. Le tra- vail de ces “Bisons futés” locaux est entiè- rement bénévole, “je n’ai jamais gagné un centime avec cette page”

“Nous avons plutôt un

rôle positif en matière de sécurité routière.”

Les fonda- teurs d’Info Routes 25 qui ont d’au- tres activités profession- nelles en parallèle tiennent à garder leur anonymat.

La page Facebook compte plus de 80 000 abonnés.

taliers. L’audience de certaines vidéos postées sur la page Info Routes 25 a même dépassé l’entende- ment. Comme cette publication montrant une Audi A 4 en train de tracter un camion devant un magasin à Morteau : elle a atteint 2,8 millions de vues à travers le monde. Le concept Info Routes 25 peut- il se professionnaliser ? “Nous

rouler vite, j’estime que nous avons plutôt un rôle positif en matière de sécurité routière.” La notoriété du site a été boostée à plusieurs reprises par des reportages sur des médias natio- naux comme l’a fait par exemple l’émission Quotidien (T.M.C.) à l’occasion du premier confine- ment et des bouchons-monstres qui se formaient à la frontière à l’aller ou au retour des fron-

pourrions, mais il faudrait y passer tout notre temps et vendre des abonnements aux utilisa- teurs. Ce n’est pas notre objectif, nous avons tous un métier en parallèle” observe Pierre qui n’exclut pas qu’un jour une entreprise privée ou un média fasse des propositions pour racheter ce concept au succès local impressionnant. n J.-F.H.

Où va l’argent des radars ? l Argent 864 millions d’euros en 2018 Il sert pour 20 % à financer le désendettement de l’État. Sa mission prioritaire demeure le financement des infrastructures, les collectivités territoriales et la sécurité routière pour “seulement” 30 %.

L’argent des radars automa- tiques - à l’image de celui du Boulevard Blum à Besançon - sert pour un

À quoi ont servi concrè- tement les recettes des amendes radar en 2018 ? Hormis les 20,9 % affectés au désendette- ment de l’État, les recettes géné- rées par les radars sont réparties entre trois destinataires : l’Agence de financement des infrastructures de transports de France (A.F.I.T.F.), les col- lectivités territoriales, la Délé- gation à la sécurité routière (D.S.R.). En 2018, ces trois ins- titutions ont reçu respective- ment 243,1 millions d’euros, 171,3 millions et 269,6 mil- lions.Selon un rapport publié par le gouvernement en marge du projet de loi de finances 2020, le montant des amendes issues des infractions de la route s’élève à 1,75 milliard d’euros en 2018.

Près de la moitié des recettes (49,4 %) provient des radars automatiques, le reste provenant des contrôles de police. Les 4 700 radars automatiques français ont rapporté 864,35mil- lions d’euros à l’État en 2018 (dont 181,7 millions d’amendes

considération d'intérêts finan- ciers, mais uniquement pour contribuer à la réduction des morts et des blessés sur nos routes” indique le rapport du ministère de l’Intérieur. Selon, le document de politique transversale relatif à la sécurité routière, l’État a consacré en 2018 plus de 3,7millions d’euros à la politique de sécurité routière et le coût total des 58 352 acci- dents corporels survenus l’an dernier est estimé, quant à lui, à 33,4 millions d’euros. Où va l’argent ? Les recettes engen- drées par les amendes des radars forfaitaires et majorées en 2018 ont profité à la sécurité routière à hauteur de 269,6 mil- lions d’euros (soit 31,2 %). L’as- sociation 40 millions d’automo- bilistes qui a décrypté ces

tiers à la sécurité routière.

majorées). Si le chif- fre est en baisse par rapport à l’année précédente (1,013 milliard d’eu- ros en 2017), c’est en grande partie à cause de la crise des Gilets jaunes. Les contrôles automati- sés restent très ren- tables mais “la déci- sion d’implanter ou d’utiliser des radars n’est jamais prise en

269 millions d’euros dévolus à la sécurité routière.

chiffres estime que la majeure partie de l’argent issu des radars ne sert pas la sécurité routière, encore moins à la prévention. L’État s’en défend en rappelant qu’il engage 370millions d’euros dans le bitumage du réseau national en 2021. La réalisation d’aménagements découlant des démarches relatives à la sécurité des usagers a coûté 20 millions d’euros.L’argent des radars sert

à également financer l’entretien des cabines radars, les cam- pagnes de communication et à l’envoi des lettres aux contre- venants.Un peu plus de 243mil- lions d’euros (soit 28,1%) étaient destinés à l’Agence de finance- ment des infrastructures de transport de France (A.F.I.T.F.), qui s’occupe de l’entretien et de la sécurisation du réseau routier. Quant aux collectivités territo-

riales, elles ont récolté 171,3mil- lions d’euros (soit 19,8 %) pour la création de parcs de station- nement, l’aménagement de car- refours et le développement des transports en commun. Le der- nier quart - qui représente tout de même 180,4 millions d’euros en 2018 (soit près de 21 %) - a été utilisé pour le désendette- ment de l’État. n E.Ch.

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