La Presse Bisontine 231 - Septembre 2021
Le dossier 25
La Presse Bisontine n°231 - Septembre 2021
Des accidents mortels en dents de scie depuis 2014 l Accidentologie Des hauts et des bas
L’année noire sur les routes du Doubs remonte à 2018 où 35 personnes ont perdu la vie. Des chiffres qui n’ont toutefois rien à voir avec 2004 où l’on dénombrait 56 morts sur nos routes.
Doubs Accidents et nombre de tués depuis 2004
L e bilan de la sécurité routière dans le Doubs alterne le bon et le moins bon. L’année 2015 fut une année de référence avec “seule- ment” 25 personnes décédées, ce qui correspondait à 17 décès de moins com- paré à 2014. En 2014, jamais le Doubs et plus précisément l’arrondissement de Pontarlier n’avaient payé un si lourd tribut à la route. Les automobilistes décédés avaient entre 25 et 44 ans et résidaient pour 15 d’entre eux dans le Haut-Doubs. Sur les 18 personnes qui trouvèrent la mort, toutes étaient des hommes dont la particularité était d’avoir 12 points sur leur permis de conduire. L’explication donnée à l’époque par le sous-préfet de Pontarlier Bruno Charlot : “Un relâchement des comportements caractérisé par la vitesse et l’alcool.” Plusieurs opérations notam-
ment en direction des frontaliers furent menées aux Hôpitaux-Neufs ou du côté de Morteau mais aussi dans l’ag- glomération du Grand Besançon. La pression du groupe de sécurité rou- tière de la gendarmerie, des compa- gnies, des radars mobiles, a semble-t-
l 2004 : 56 tués l 2009 : 39 tués l 2010 : 44 tués l 2011 : 39 tués l 2012 : 40 tués l 2013 : 36 tués
Les services de la sécurité routière rappellent que les statistiques peuvent être faussées en cas d’accidents impliquant des transports collectifs (photo archive L.P.B.).
il permis d’enrayer ces mauvais chiffres dès 2015 avec 4 décès, soit 14 vies épargnées par rapport 2014. Malgré tout, le Haut- Doubs paie toujours un lourd tribut à la route puisque la moi- tié des décès y sont recensés. Le comman- dant de l’escadron de la sécurité routière pour le Doubs
En 2014, 18 jeunes du Haut-Doubs avaient trouvé la mort.
l 2014 : 36 tués pour 177 accidents l 2015 : 23 tués pour 164 accidents l 2016 : 28 tués pour 148 accidents l 2017 : 28 tués pour 132 accidents l 2018 : 35 tués pour 168 accidents l 2019 : 25 tués pour 196 accidents l 2020 : année Covid qui ne permet pas d’obtenir de statistiques fiables
(E.D.S.R.) FabriceAstié y voit plusieurs explications : la vitesse, évidemment, et l’alcool. “Dans le Haut-Doubs, une partie des jeunes n’a pas encore intégré le fait qu’on ne prend sa voiture après avoir consommé de l’alcool” commente le gendarme. Dans le Grand Besançon, ces jeunes ont également plus de facilité à trouver un taxi voire un moyen de transport public.
L’année 2020 n’est évidemment pas une année de référence. Covid oblige, de nombreuses vies ont été épargnées. Les accidents mortels ne sont pas la meilleure explication des conduites dangereuses sur la route. Un seul acci- dent avec plusieurs personnes décédées peut rapidement faire infléchir de bons chiffres. n
Une nécessaire clarification des objectifs d’implantation des radars l Cour des comptes Un rapport sur les radars La Cour des comptes a émis des recommandations qui vont de la recherche d’une plus grande adhésion de la population à des actions de communication visant à modifier les comportements comme l’ont fait les pays scandinaves. Elle demande la création de nouveaux indicateurs comme l’intégration des blessés graves dans les statistiques, la clarification des objectifs d’implantation des radars, en les associant par exemple avec les acteurs locaux, ou encore de compléter les plans des contrôles effectués par les forces de sécurité intérieure par un volet décrivant leur participation aux actions de prévention.
l Anecdote
Elle reçoit les P.V. sept mois après
Flashée 33 fois par le radar- tronçon des Mercureaux La jeune conductrice ignorait son fonctionnement et a reçu les contraventions sept mois après les faits. Cette histoire racontée cet été par le quotidien régio- nal a montré qu’elle n’était pas la seule dans ce cas. F reiner un peu avant le radar, accélérer après, qui ne l’a pas fait ? Entre le 13 et 16 juillet, 37 P.V. sont arrivés au domicile fami- lial. Ils avaient entre sept et dix mois de retard pour des infractions commises en octo- bre dernier ! La famille a dénoncé ce temps de réaction et la note (environ Quand il s’agit d’un radar-tron- çon, le stratagème se retourne contre vous. Une jeune conduc- trice bisontine l’a appris à ses dépens comme l’a révélé L’Est Républicain aumois de juillet. Elle ignorait le fonctionnement d’un radar-tronçon : les P.V. reçus dans sa boîte aux lettres lui ont rappelé le fonctionne- ment et le Code de la route. 2 500 euros)…D’autres conduc- teurs à qui il est arrivé lamême mésaventure se sont également manifestés. Sur les réseaux sociaux, les commentaires ont fleuri. n
l Doubs
l Contestation Radars vandalisés
Quel radar flashe le plus ?
Le hit-parade des radars
Ces radars du Doubs hors-service n 2018, au moment du mouvement des Gilets jaunes et peu après la mise en place des 80 km/h, la moitié des 3 200 radars automatiques du pays étaient aujourd’hui hors-service. Le Doubs et le Grand Besançon n’ont pas été épargnés. Si la préfecture n’a jamais souhaité communi- quer pour éviter toute surenchère, les trois- quarts d’entre eux étaient hors-service : brû- lés, plastiqués, ou recouverts de peinture comme les radars fixes (oumobiles) deMami- rolle, rue de Dole (2 x 2 voies), du radar tron- çon des Mercureaux, de la descente de Lar- nod. Trois ans plus tard, le phénomène s’est estompé mais n’a pas disparu. La dernière victime est un radar-tourelle scié à sa base à hauteur de Montbenoît dans le Haut- Doubs. Il a été réparé le 17 août dernier. n E
Ceux des Mercureaux et de Besançon- Planoise sont les plus prolifiques.
taine-Écu, 4 fois pour celui de Beure, 3 pour celui d’Amagney. En 2010, on notait 84 322 flashs enre- gistrés grâce à 16 radars fixes et 10 mobiles. Dix ans plus tard, le nombre de radars est passé à 30 (en comptant les radars-chan- tiers). n
L
es chiffres ne sont pas récents. D’après une étude de “Cara-
limité à 70 km/h flashe en moyenne 32 fois par jour, 27 fois pour celui de la rue de Dole (sens Dole-Besan- çon), 10 fois pour celui à 50 km/h installé à Fon-
disiac.com” menée il y a quelques années, le radar- tronçon des Mercureaux
La carte des radars automa- tiques
Le radar-tronçon des Mercureaux est d’ailleurs celui qui flashe le plus dans l’arrondissement de Besançon.
pour le Doubs.
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