La Presse Bisontine 229 - Juillet 2021
Le dossier 25
La Presse Bisontine n°229 - Juillet 2021
l Agence Dans l’ancien Une hausse des prix de 10 % en un an Les agences immobilières de Besançon confirment cette tension sur le marché immobilier local des transactions. La hausse est plus forte ici que la moyenne française. Exemple chez Office Immobilier.
“U ne très forte demande, donc un déficit d’of- fres.” Le constat dressé par Mathieu Ardenghi, co-gérant de l’agence Office Immobilier à Besançon est on ne peut plus clair. Comme la plupart des agences bison- tines, Office Immobilier n’a même pas de listing de biens à vendre à montrer à leurs clients potentiels. Les produits mis à la vente sont écoulés quasi immédiatement. À l’image de cette maison vendue récemment dans le quartier Saint-Ferjeux
s’achète pas à n’importe quel prix contrairement à 2007-2008. “Les vendeurs adaptent tout de même leur prix par rapport aux exigences des acheteurs qui ne sont plus les mêmes qu’il y a 15 ans. Mais dès qu’un bien corres- pond à leurs attentes, ils l’achè- tent. Souvent les vendeurs peu- vent donc mettre la barre assez haut” développe Benoît Conda- mine. Et comme pour un bien il y a souvent plusieurs acqué- reurs sur les rangs, souvent le vendeur n’a même pas à modi- fier son prix. “Forcément en période de pénurie, la tendance
plus de 300 000 euros, en moins de deux semaines. La situation est un peu similaire à celle connue il y a une petite quinzaine d’années (2007-2008), à la différence près que les taux d’intérêt sont encore plus attrac- tifs en ce moment. “L’autre dif- férence majeure, c’est que le Covid est passé par là. Certains ache- teurs potentiels ont pu économi- ser pendant cette période et on sent un vrai besoin d’espace chez les acquéreurs.” Une autre nuance est à signaler qui diffé- rencie l’actuel boom de l’immo- bilier à Besançon : tout ne
Benoît Condamine et Mathieu Ardenghi, gérants d’Office Immobilier à Besançon.
l’ancien tient également au fait que les personnes d’un certain âge disposant d’un pouvoir d’achat solide préfèrent investir dans la pierre, valeur-refuge, que de risquer de perdre une épargne à cause d’une inflation que tous les indicateurs annon- cent pour les prochains mois. “Cette démarche patrimoniale fait également augmenter les prix actuellement, c’est indénia- ble” concluent MathieuArdenghi et Benoît Condamine. Les deux associés ont vendu en quelques semaines dans le sec- teur de Besançon deux maisons coup sur coup à plus d’1 million d’euros. Du jamais vu. En juin 2021, l’agence avait déjà dépassé son chiffre d’affaires de toute l’année 2020. n J.-F.H.
pourtant pas le même engoue- ment. Si les maisons et les appartements fonctionnels de taille moyenne s’arrachent, ce n’est plus le cas en ce moment des grands appartements de centre-ville souvent jugés peu
est à la hausse des prix” résume Mathieu Ardenghi. Les professionnels d’Office Immobilier estiment ainsi que les prix ont grimpé de 10 % depuis le printemps 2020 et le début de la crise sanitaire.Alors que la hausse moyenne sur le plan national n’est “que” de 6 %. Cette hausse significative est le lot de la plupart des villes moyennes en France : Angers par exemple affiche un +12 % sur la même période. “Cette hausse assez sensible s’explique aussi par le fait que dans ces villes moyennes, les prix étaient jusque-là abordables. À 2 000 euros le mètre carré dans l’ancien, une hausse de 10 % ne rend pas le bien inabordable” observe Benoît Condamine. Tous les biens ne connaissent
fonctionnels, “et souvent sans ter- rasse ni balcon” ajoutent les deux profession- nels. “Les acqué- reurs acceptent d’acheter plus vite et plus cher, mais cela ne se fait plus au détriment de la fonctionnalité.” La bonne tenue du marché bisontin dans
Deux maisons coup sur coup à plus d’1 million d’euros.
Les beaux biens fonctionnels trouvent preneurs sans délais actuellement.
Beaucoup plus d’acheteurs depuis le confinement l Analyse L’agence Brulebois Bobba Immobilier
“Récemment, nous avons mis trois jours pour vendre une maison. Ce n’était même pas dans la première couronne bisontine mais du côté de Valdahon” note Gabriel Brulebois qui estime lui aussi la hausse des prix à “au moins 10 % sur la dernière année.” Les petites surfaces n’échappent pas à la règle. S’il était encore possible de trouver à acheter un studio à Besançon pour 55 000 euros il y a encore un an et demi, le moindre studio se paie actuellement “entre 60 000 et 70 000 euros” à Besançon. À tel point que quand des agences rentrent un bien, elles ne prennent parfois même pas la peine de le publier. “Si je le publiais, j’aurais 40 appels par jour. Je commence donc à la proposer à des clients qui sont en attente, et en général le bien part rapidement.” Pour les professionnels de l’immobilier à Besançon, “la période est difficile, mais en même temps elle est favorable. Quand on a un bien à vendre, c’est facile, mais il est difficile d’avoir un bien” résume M. Brulebois. Pas sûr
La crise sanitaire n’est pas étrangère au boom actuel de l’immobilier. Les maisons dans la couronne bisontine sont particulièrement prisées.
G abriel Brulebois et Chris- tophe Bobba ne sont pas des nouveaux venus dans l’immobilier. “À nous deux, nous avons 50 ans d’immobilier derrière nous” sourient les deux associés qui viennent d’ouvrir leur agence au 10, rue du Bougney à Besançon (quartier de la Butte). Ils constatent eux aussi que “depuis la crise sanitaire, nous avons vu arriver de nombreux acheteurs.” Le phénomène sans doute nouveau qu’ils constatent aussi, c’est “une augmentation des demandes en provenance de l’extérieur, des gens de Paris notamment qui savent que Besançon est à deux heures de la capitale et qui ont peut-être été convain- cus par certains articles de presse récents qui vantaient la qualité de vie bisontine” avance aussi Gabriel Bru-
lebois. Résultat : au lieu d’avoir une quinzaine de mandats exclusifs chacun, en ce moment, c’est une dizaine de mandats pour toute l’agence. Et c’est
le lot de la plupart des agences bisontines, cer- tains agents rongeant leur frein dans l’attente d’un mandat. Dans le réseau informatique qui regroupe les mandats exclusifs de toutes les agences de la place, il n’y a en ce moment pas plus de deux ou trois publications par jour. Les deux professionnels bisontins estiment que l’engouement est plus fort encore que dans les années 2007-2008.
“Si je le publiais, j’aurais 40 appels par jour.”
Gabriel Brulebois (assis) et Christophe Bobba viennent de créer leur agence “Brulebois Bobba Immobilier” à Besançon.
période d’engouement - s’en sortent tous… n J.-F.H.
que dans ce contexte, tous les agents immobiliers - en tout cas ceux qui n’ont pas assis leur réputation avant cette
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