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2 Retour sur info - Besançon

La Presse Bisontine n°229 - Juillet 2021

Dans la chambrée d’un soldat de Louis XIV La torche olympique à l’Université de Franche-Comté

L a Citadelle a reconstitué une chambrée de soldats, comme une plongée directe au siècle de Vauban et de Louis XIV. Cette évocation fidèle, avec mobilier et objets d’un intérieur dédié à la vie des soldats du Roi-Soleil permet désormais aux visiteurs de s’im- merger dans leur quotidien et de découvrir une autre facette du site. Dans ce lieu d’expo- sition accessible, également aux personnes à mobilité réduite, les visiteurs pourront vivre une expérience inédite en profitant d’outils de médiation originaux : effets sonores, dis- positif de réalité virtuelle (avec casque permettant de découvrir une chambrée voisine),

essayage de costumes dès que les conditions sanitaires l’au- toriseront… “Les différentes recherches qui ont été effec- tuées nous permettent d’affir- mer que la Citadelle était à l’époque une petite ville, avec la présence de deux auberges, des femmes, des enfants. Il y a même eu des mariages et des baptêmes célébrés dans la chapelle Saint-Étienne” explique Gaëlle Cavalli, res- ponsable de la valorisation du monument Vauban à la Cita- delle. Cette chambrée entière- ment reconstituée où pourtant le seul élément véritablement d’époque est la plaque de che- minée, correspond à un modèle-type qui se développe

La chambrée reconstitue l’univers du soldat de 1700.

durant le règne de Louis XIV. Jusqu’alors, les soldats étaient généralement logés chez l’ha- bitant dans leur ville de garnison. À la fin du XVII ème siècle, sous l’impulsion du Marquis de Lou- vois, ministre de la Guerre et de Vauban, les premières

casernes se nomadisent. La chambrée, qui permettait d’ac- cueillir douze hommes, n’était pas un simple dortoir mais un véritable lieu de vie et d’échanges, servant aux sol- dats pour dormir, cuisiner, se nourrir ou encore se divertir. n n’était pas fini. Grand Besançon Métropole, pilote des travaux, n’avait en effet pas reçu tous les matériaux en raison de la pénurie qui touche notamment le secteur du bois. Depuis la fin juin, ces cyclistes peuvent être rassurés. Le plancher jusque-là provisoire de 350 m 2 a été recouvert d’un platelage en bois définitif fait de lam- bourdes en chêne, de lames en robinier (faux acacia), avec une bande en corindon (minéral antidérapant) à l’image de celui installé quai Veil-Picard. Ce sol, en matériaux naturels, garantit un cheminement sécu- risé pour les usagers. Le bois de robinier est particulièrement adapté aux ouvrages exté- rieurs. Les cyclistes n’ont plus aucun prétexte à rouler sur la partie réservée aux voitures. Ils sont en sécurité sur l’en- corbellement. n

Éric Monnin et Macha Woronoff avec la torche arrivée dans les bagages du vice-président de l’Université le 4 juin dernier.

E n tant que 142 ème relayeur offi- ciel de la flamme olympique, ÉricMonnin aurait dû participer au relais entre Olympie en Grèce et Tokyo au Japon. Après une suspen- sion de la course à cause de la crise sanitaire, l’unique relayeur français a pu rentrer en France avec la torche dans ses bagages. Pour le plus grand plaisir deMachaWoronoff, présidente de l’U.F.C., Éric Monnin a décidé de conserver la torche olympique dans le bâtiment de l’Arsenal où se situe le C.E.R.O.U. (Centre d’Études et de Recherches Olympiques Univer- sitaires). “Durant la crise sanitaire, des organisations sportives comme Campus Sport ont permis à de nom- breux étudiants de maintenir un lien social et de se dépasser. Les Jeux Olympiques, ce sont aussi des ren- contres et de la tolérance entre les différentes nations représentées. Ce sont toutes ces valeurs auxquelles nous croyons au sein de l’Université” rappelle Macha Woronoff. Durant son séjour à Besançon, la

torche a été présentée aux élèves de l’école de la Butte et aux étudiants de S.T.A.P.S. Pour autant, ceux qui auront la chance de la voir ne pour- ront pas la toucher, seuls les relayeurs ayant ce privilège. Interdit également de rallumer la torche pour une démonstration de relais olympique. “La torche des J.O. de Tokyo est un objet d’art très symbolique, explique le relayeur qui est aussi vice-président de l’Université chargé de l’olympisme. Elle représente une fleur de cerisier Sakura avec ses 5 pétales. C’est éga- lement une performance technique puisque la torche a été fabriquée avec une feuille d’aluminium recyclée et sans soudure. La combustion pro- duite à l’aide d’une cartouche d’hy- drogène est double, à la fois ther- mique et catalytique pour lui donner une couleur orangée.” Cette réali- sation d’1,2 kg devrait servir à embra- ser la vasque de Tokyo le 23 juillet et ainsi marquer le début des Jeux Olympiques de 2020 tant attendus depuis un an. n

Pont de Velotte : cette fois, c’est bon, les cyclistes passent en sécurité

P lusieurs lecteurs, adeptes du vélo, nous ont fait part au mois de juin de leurs difficultés à circuler sur le “nou- veau” pont de Velotte fraîche- ment ouvert après plusieurs mois de travaux. Certains s’in-

une piste cyclable directement reliée à l’Eurovélo 6 (côté route de Lyon) et à la liaison cyclable entre Avanne-Aveney et Besan- çon sur la rive droite. Ce qu’ils ne savaient pas, c’est que le pont pourtant inauguré

quiétaient de la dangerosité du revêtement en bois, glissant en cas d’humidité, ou encore d’un trottoir trop haut pour passer à vélo. Il s’agissait ici de poser un encorbellement pour élargir le pont de Velotte afin de créer

La réfection du pont de Velotte a été touchée par la

pénurie de matériaux (photo G.B.M.).

L a capacité de digestion de la maire de Besançon doit être hors norme tant la taille des couleuvres qu’elle a déjà dû avaler depuis le début de sonmandat est énorme. Il y a eu récemment l’affaire de la grande bibliothèque où elle a tenté d’imposer son veto y compris à son propre camp, en vain. La dernière décon- venue en date est bien sûr le camouflet qu’elle a subi fin juin avec l’adoption à une très largemajorité, y compris parmi les élus de laVille et de son propre camp, de la pour- suite des travaux de la R.N. 57 entre Beure et Micropolis. Le dossier est donc validé, mais AnneVignot n’a peut-être pas dit son dernier mot. Et elle est sans doute plus habile que certains voudraient le croire, qui la prennent trop souvent pour une élue un peu naïve. En se résolvant à accepter la poursuite du dossier R.N. 57 - elle n’avait Éditorial Couleuvres

Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser

être en désaccord avec lamaire deBesançon sur la façon dont elle empoigne les dossiers. On peut aussi lui reprocher de botter en touche dès qu’une question la gêne aux entournures. On ne peut pas en revanche lui reprocher de ne pas vouloir bouger les lignes.Avec elle, le consensusmoun’est plus la norme.Elle lâche des bombes à fragmen- tation, attend que la déflagration produise ses effets : grande bibliothèque, R.N. 57, fin programmée de l’éclairage de la Citadelle, parcs publics volontairement laissés en friche, arrêté anti-poids lourds… Ne crai- gnant ni la marginalisation et ne se sou- mettant àaucundiktat, lamairedeBesançon bouscule les codes. Seulement, sur le sujet de la R.N. 57 comme sur tous les autres, le parti écologiste dont elle est issue est loin d’être majoritaire à Besançon, y compris dans son propre camp, et encore moins à l’échelle de G.B.M.AnneVignot devra sans doute encore régulièrementmettre sonpoing dans sa poche. Mais elle est tenace. n

d’autre choix -, la présidente de G.B.M. a assorti cet accord de principe de toute une série de “points d’amélioration” sans doute aussi pour ne pas perdre entièrement la face,mais dans l’espoir aussi que ces points puissent finalement faire achopper le projet. Parmi ces exigences, la recherche d’une réponse améliorée pour limiter la fracture urbaine provoquée par le passage de laR.N. 57 entre le quartier de Planoise et le reste de laville, la recherched’une solutionpérenne de report des trafics de transit des poids lourds.On a vu sa tentative de prendre tout lemonde de cours sur ce sujet avec un arrêté municipal contestable interdisant le transit des poids lourds.Et surtout lamise en place du plan de financement avec une partici- pation de G.B.M. de 25 % “au maximum.” Ces différents “codicilles” ajoutés au contrat moral qui lie désormais tous les élus de G.B.M. risquent peut-être au final de faire capoter le projet. Et Anne Vignot d’avoir gainde cause.Onpeut parfois, voire souvent,

Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. A collaboré à ce numéro : Sarah George. Directeur artistique : Olivier Chavalier. Conception pubs : Alexandra Tattu. est éditée par la société “Publipresse Médias” S.I.R.E.N. : 424 896 645 Rédaction et publicité : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr Crédits photos : La Presse Bisontine, A. Groot, Y. Jeudi - Sosuite, G.B.M., Humanimo, Kunst- museum Basel, Martin P. Bühler, succession Picasso 2021, Paris Musée / Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, Petit Palais. Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Juin 2021 Commission paritaire : 0225 D 80130 Contact publicitaire : Anne Familiari au 06 70 10 90 04

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4 L’interview du mois

La Presse Bisontine n°229 - Juillet 2021

HANDICAP Océanie Craveiro, 28 ans

“J’ai ouvert des portes que l’on pensait infranchissables” Atteinte du syndrome d’Alström, Océanie Craveiro devient aveugle à 8 ans puis malentendante. Au prix d’efforts et de combats, elle obtient un Bac scientifique, une licence, puis intègre le conservatoire. La jeune femme raconte son parcours qu’elle partage auprès d’élèves et de salariés pour faire évoluer la vision sur le handicap.

L a Presse Bisontine :Vous étiez - avec votre chien Miel et la mission han- dicap du C.C.A.S. de Besançon - reçue à l’entreprise Safran de Besan- çon pour évoquer le handicap au travail. Faut-il (encore) rappeler aux valides que les personnes handicapées sont des citoyens comme les autres ? Océanie Craveiro : Plus que jamais ! Je veux que l’on prenne les personnes handicapées comme des citoyens qui méritent d’exister aux yeux des autres, montrer que l’on développe d’autres qualités. J’ai commencé la sensibili- sation dès 2011 dans des lycées, notam- ment à Jules-Haag, avec le Centre communal d’action sociale de Besançon (C.C.A.S.) où j’organisais des ateliers. Les élèves devaient se bander les yeux et se déplacer avec une canne. L.P.B. : Malgré tout, la vision sur le handicap peine à changer. O.C. : Combien d’entreprises embau- chent-elles de personnes handicapées ? On pourrait les compter sur les doigts de la main. Alors que la loi dit claire- ment que le chien-guide est accepté dans tous les lieux publics ou dans les transports en commun, j’ai toujours des “imbéciles” (elle sourit) qui ne veu- lent pas que je rentre ! L.P.B. : Où par exemple ? O.C. : Dans des magasins, à La Poste. Il y a peu de temps, un médecin O.R.L. à Besançon a refusé que je fasse un audiogramme parce que mon chien n’était pas été accepté par ce profes- sionnel aumotif qu’il gênait le passage dans son cabinet pour les autres patients ! C’est honteux. Imagine-t-il tous les obstacles que je franchis chaque jour pour me déplacer ? Et lorsqu’un de ses patients vient en fauteuil roulant dans son cabinet je ne pense pas qu’il lui dise “Lève toi et marche, laisse ton fauteuil ici” (elle sourit). Je vis cela comme des attaques. L.P.B. : N’est-ce pas décourageant ? O.C. : Non. Je fais partie de la commis- sion d’accessibilité à Besançon où j’émets des préconisations pour amé- liorer petit à petit l’accessibilité. Cela n’avance pas vite. Il faut sans cesse répéter pour obtenir des “petites” avan- cées qui comptent beaucoup pour nous. Cela me donne du courage. Je crois qu’il est important de sensibiliser les enfants dès leur plus jeune âge afin qu’ils adoptent les comportements appropriés comme nous le faisons régu- lièrement dans les écoles de Besançon

avec le C.C.A.S. La loi oblige d’intégrer les enfants handicapés dans les écoles. Il faut donc donner les outils aux élèves valides afin qu’ils puissent apporter une fois en classe de l’aide à leur cama- rade. J’ai récemment formé les mani- pulateurs radio car on se rend compte que les professions médicales n’ont pas toujours les bons gestes ou les bonnes attitudes. L.P.B. :À Besançon, quelles avancées pourraient par exemple vous faciliter la vie ? O.C. : Tout n’est pas mauvais mais il reste des chantiers. Je pense aux lignes de bus qui sont accessibles grâce à la synthèse vocale mais il manque à l’ar- rêt de bus une voix pour annoncer l’heure d’arrivée du bus. Il m’est arrivé d’attendre… et le chauffeur ne s’est jamais arrêté. Je viens régulièrement au F.R.A.C. : sans mon chien, je serais perdue. Cela a été pensé par un grand architecte japonaismais c’est compliqué pour les non et malvoyants du fait des couleurs à l’intérieur. Il n’y a par exem- ple pas d’inscriptions en braille sur les portes des salles. L.P.B. : Vous vivez avec ce handicap depuis votre plus jeune âge. À 6 ans, vous avez com- mencé à perdre la vue. Comment la petite fille que vous étiez a surmonté cela ? O.C. : Je suis atteinte du syndrome d’Alström. Je suis aveugle et malen- tendante et j’ai quelques autres soucis

Bio express l Naissance le 1er août 1993 à Besançon l Elle apprend dès l’âge de 6 ans à vivre avec son handicap grâce Creesdev à Besançon l Elle obtient son brevet, entre au lycée Ledoux, obtient en 2016 une licence de musicologie l Inscrite au conservatoire, Océanie se perfectionne au clavecin et à la contrebasse. l Membre de la commission d’accessibilité, elle participe depuis 2011 avec le C.C.A.S. à des missions d’information sur le handicap auprès des élèves et salariés bisontins, dans le privé ou dans les collectivités

Océanie Craveiro et son chien Miel posent devant le conservatoire à rayonnement régional, là où la jeune femme se perfectionne au clavecin.

était oublié. J’ai obtenu mon Bac scientifique (N.D.L.R. : elle fut la première non- voyante de l’académie à obtenir ce Bac S). L.P.B. : Vous êtes musicienne, cava- lière, danseuse, chanteuse…Com- ment faites-vous ? O.C. : Mes parents m’ont élevé comme s’ils avaient une fille valide…avec ma particularité. Grâce à eux, j’ai pu faire dès mon plus jeune âge du théâtre, du cirque, du cheval (elle est galop 2) et sortir de cet endroit (le Creesdev) où je ne côtoyais que des non-voyants. Ils m’ont permis de voir le monde. Je les en remercie. L.P.B. : Vous êtes élève en troisième cycle au conservatoire à rayonnement régional de Besançon. Quel est votre but ? O.C. : Devenir professeur de musique. Lamusique demeure une échappatoire. À la fin de mon Baccalauréat, je voulais déjà faire ça mais j’ai été mal orientée. Un jour, mon père m’a parlé d’une licence de musicologie à Besançon que j’ai pu intégrer. Des camarades m’aidaient pour écrire les cours,me rendre dans les salles…, préparer des chorégraphies. J’ai obtenu ma licence en 2016 et je suis entrée au conservatoire dans la classe de clavecin et de basse conti-

nue. J’aimerais valider mon diplôme d’études musicales pour devenir professeur car j’adore la transmission. J’ai de nombreux projets avec l’aca- démie de musiques anciennes et des concerts prévus du 8 au 13 juillet au clavecin et en chant lyrique à Besançon. L.P.B. :Vous êtes obligée d’apprendre les partitions par cœur. C’est un travail de titan. Comment faites- vous ? O.C. : Nous, les non-voyants, sommes obligés de développer d’autres sens. L.P.B. :Vous avez appris à vivre seule. Les nouveaux appareils connectés sont-ils une révolution ? O.C. : Je peux cuisiner car je possède une balance parlante, un autocuiseur parlant, c’est génial. Mais ce sont des appa- reils très coûteux. C’est incom- préhensible que tout soit aussi cher. Heureusement, des appli- cations sont gratuites notam- ment sur le téléphone pour lire mes S.M.S. mes mails. Lorsque je vivais seule, ma mère préparait mes cachets dans un semainier. Le ménage, c’était mon robot qui le faisait. Tout cela prend beaucoup de temps. Ce tiers-temps que tu as lors des examens, tu l’as toute ta vie lorsque tu es han- dicapé. n Propos recueillis par E.Ch.

car la France - jusqu’en 2008 - refusait de donner un chien- guide aux enfants sous pré- texte qu’un enfant ne pouvait pas s’occuper d’un animal ! On s’est battus. Heureusement à Besançon, il existait à l’époque l’association Mira France qui a financé 25 000 euros pour que je puisse avoir mon pre- mier chien nommé Phlox que j’ai eu à 15 ans. Il venait du Québec.Aujourd’hui, une asso- ciation remet des chiens-guides aux enfants dès l’âge de trois ans. La loi a enfin changé ! L.P.B. : Les évolutions vont donc par- fois dans le bon sens. O.C. : Je suis la pionnière de tout (rires). À chaque fois, j’avais l’impression d’ouvrir une porte comme si personne ne l’avait jamais poussée (rires). On croyait ces portes infranchissables comme inté- grer le lycée. Lorsque j’ai eu mon brevet, mes parents ont milité pour que je puisse inté- grer le lycée Ledoux, le plus proche de chez moi. Avec l’ac- compagnement d’une assis- tante de vie scolaire, je suis entrée en seconde.Tout n’a pas été facile, notamment en classe de première. J’étais une bonne élève, parmi le trio de tête. J’ai été mise un peu de côté par mes camarades qui pensaient qu’il y avait du favoritisme à mon égard. En terminale, tout

de santé liés à ma maladie. Jusqu’à l’âge de 8 ans, je voyais mais je ne dis- tinguais pas les élé- ments en 3 D. Tout était plat pour moi donc je me cognais souvent. J’ai intégré le Creesdev (centre régional d’enseigne- ment et d’éducation spécialisé pour défi- cients visuels) à Bre- gille. C’est là-bas que j’ai appris tout appris avec des profession- nels comme l’écriture en braille, faire mes lacets, savoir manger, couper du pain, la façon de me déplacer avec une canne. L.P.B. : Votre chien n’était pas là pour vous guider ? O.C. : Non. Je l’ai eu assez tardivement

“Il faut sans cesse répéter pour obtenir de petites avancées.”

Besançon 5

La Presse Bisontine n°229 - Juillet 2021

ÉDUCATION

École de l’Helvétie Il offre 30 ordinateurs à l’école, la Ville refuse son don

À la tête de plusieurs magasins dans le Grand Besançon, Jean-Albin Brandon a proposé d’offrir une bonne trentaine d’ordinateurs pour créer une salle informatique à l’école Helvétie. Il s’est vu essuyer un refus. Les ordinateurs partiront donc hors du Grand Besançon. Explications.

U ne bonne action qui fait pschitt… Jean-Albin Brandon n’en revient toujours pas. Alors qu’il change la totalité du parc infor- matique de ses 13 magasins, il a la bonne idée de faire don des anciens ordinateurs à l’école de l’Helvétie à Besançon où est sco- larisée sa fille. Depuis plus de deux ans, l’école est dépourvue

l’adjointe bisontine à l’Éducation, Claudine Caulet, explique clai- rement que “même si cette pro- position part d’une bonne inten- tion, les salles informatiques ne sont plus du tout préconisées par le ministère de l’Éducation natio- nale. Faire de l’informatique pour faire de l’informatique dans des salles entièrement dédiées à cela, c’est une époque révolue. Dans toutes les écoles de la ville, nous répondons aux consignes de l’Éducation nationale avec toutes les classes équipées de

de salle informatique, le don de M. Brandon tombait donc point nommé. Le montant de ce cadeau se monte à plus de 10 000 euros. C’était sans compter sur la posi- tion de la Ville de Besançon qui, au motif que la collectivité ne dispose d’aucun budget pour entretenir le matériel et que la pratique de l’informatique dans

une salle ne correspond plus aux usages d’aujourd’hui, a gen- timent décliné l’offre du dona- teur. “Le directeur de l’école était pourtant ravi de ma proposition d’autant que les élèves n’ont plus d’informatique depuis plus de deux ans. De plus, ces ordinateurs sont pour la plupart dans un état quasi neuf, ils n’ont que deux ou trois ans d’ancienneté. Ce sont des modèles N.U.C. qui présen- tent l’avantage d’une taille très réduite pour une performance optimale, largement assez per- formant pour une utilisation sco- laire. Je suis très désagréable- ment surpris que la Ville refuse mon offre, c’est incompréhensi- ble” s’étonne encore le dirigeant. Il comprend d’autant moins que l’actuelle municipalité a fait du développement durable un des piliers de sa politique : “Notre volonté de recycler le matériel pour ne pas avoir à le jeter me semblait en adéquation avec les idées que prône lamairie” ajoute- t-il. Interrogée sur ce don avorté,

” ajoute Jean-Albin Brandon qui ne comprend toujours pas pour- quoi sa fille, comme tous les autres élèves de sa classe, ne puisse pas comme dans la plu- part des autres écoles de la ville bénéficier d’une salle informa- tique pour débuter sur cet outil “qui est aujourd’hui essentiel à toute activité du collège jusqu’à l’université” estime-t-il. n J.-F.H. La pile d’ordinateurs était prête à équiper l’école de l’Helvétie.

quelques ordina- teurs en fond de salle et pour les plus petits, un P.C. portable et un tableau interactif par classe. Je ne doute pas que ce Monsieur trou- vera à donner ses ordinateurs à une association qui en fera bon usage.” Las, le dirigeant d’entreprise s’est

“Cela me semblait en adéquation avec les idées de la mairie.”

Finalement, c’est le Rectorat qui fera bon usage de ce matériel informatique mais pour des écoles hors G.B.M.

donc tourné vers le Rectorat de Besançon qui a accueilli son geste comme une bénédiction. “Les services de l’Éducation nationale m’ont rappelé pour me remercier de l’utilité et de la per- formance de notre matériel et s’engagent à reprendre l’ensemble de mon parc informatique pour le distribuer aux écoles des com- munes de la périphérie de Besan- çon, mais hors G.B.M. du coup…

6 L’ÉVÉNEMENT

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Sont-ilS deS lanceurS d’alerte ou deS anti-tout ?

De débat, il n’y a bientôt plus. N’importe quel sujet, même le plus basique, divise. C’est soit noir, soit blanc, jamais entre les deux. Santé, environnement, nuisances sonores font partie des thématiques qui suscitent des agacements voire des divi- sions au sein de la population. La Presse Bisontine a choisi quelques sujets clivants qui peuvent paraître légers, certes, mais qui polluent la vie de certains Grands Bisontins à l’image de l’implantation des antennes-relais (notre photo).

l Antenne-relais

Rue des Brosses, chemin des Montarmots Antenne 4 et 5 G : leur manifestation a (presque) payé Les riverains de la rue des Brosses sont pour le coup des lanceurs d’alerte. Leur mobilisation a permis l’organisation d’un rendez-vous avec l’opérateur Free. La Ville va publier sur son site Internet des informations jusque-là confidentielles sur les projets d’implantation à venir. Une forme de transparence.

Rue des Brosses, la pose de trois antennes téléphoniques, dont une 5 G, a suscité une levée de boucliers des riverains.

et ses émissions. Besançon souhaite que le déploiement des réseaux de téléphonie mobile se fasse dans la transparence en tenant compte des préoccupations sani- taires et environnementales des popu- lations en publiant ce D.I.M. sur le site Internet de la Ville comme le font Aix- en-Provence, Nanterre, Clichy-sous-Bois, et d’autres. Quant à inscrire les futures implanta- tions dans le Plan local d’urbanisme intercommunal, cela paraît encore une fois compliqué. Le levier pour contraindre les opérateurs semble faible. À l’image d’autres communes en France, la Ville va travailler une charte avec les opéra- teurs téléphoniques. “Si elle ne nous apporte rien, nous ne la ferons pas” pré- vient la mairie qui se penche sur le dos- sier. Le sujet risque donc de se poser pour de nouveaux quartiers. Seul chan- gement notable : les Bisontins auront accès aux informations. n E.Ch.

à fait entendables, leurs questions légi- times, indique le cabinet du maire. Nous sommes heureux de savoir qu’un dialogue s’est noué avec Free mobile.” À l’heure où nous bouclions ces lignes, le rendez- vous n’avait pas encore eu lieu. Légalement, il est compliqué - pour ne pas dire impossible - de refuser une déclaration d’urbanisme liée à la construction d’une antenne, mis à part dans les secteurs sauvegardés du patri-

E n avril, une trentaine de rive- rains de la rue des Brosses a spontanément manifesté pour dénoncer l’arrivée d’un relais de téléphonie mobile, dont une antenne 5 G, sur le toit d’un immeuble de leur quartier, sans concertation préalable. Même constat unmois plus tard quartier de la Combe Saragosse où un mât de 25 mètres de haut installé par l’opérateur S.F.R. est venu troubler la tranquillité du quartier. Les revendications rue des Brosses sont claires : elles concernent l’exposition aux ondes et les potentielles conséquences sur la santé dans un lieu qui abrite un

parc de jeux.Chemin des Montarmots, les habitants dénoncent l’absence de phase de concertation et regrettent l’im- pact visuel d’un “pylône aussi imposant à quelques mètres d’une zone résiden- tielle.” Une pétition a d’ailleurs été pro- duite, relayée par l’élu d’opposition Lau- rent Croizier (MoDem), qui estime que la Ville peut proposer des lieux d’im- plantation moins gênants sur des bâti- ments communaux. Ce n’est visiblement pas si simple puisque la localisation des antennes répondrait à des conditions techniques.La Ville de Besançon a reçu des représentants de la rue des Brosses et “les arguments des riverains sont tout

moine. La Ville pourrait s’opposer à cette antenne mais sa décision serait aussitôt attaquée au tri- bunal administratif par l’opérateur. Besançon a décidé de ren- dre public le D.I.M., pour Dossier InformationMai- rie, un document qui informe clairement la nature de l’installation, à savoir le type d’antenne

La charte oui, si elle apporte des engagements.

Combe Saragosse, les riverains ont signé une pétition pour dénoncer le manque de concertation et le manque d’esthétisme de l’antenne.

L’événement 7

La Presse Bisontine n°229 - Juillet 2021

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L es pêcheurs sont dans le viseur des membres de la condition animale. Au printemps, une dizaine de membres de l’as- sociation Humanimo a manifesté devant la mairie de Besançon pour demander l’interdiction de la pêche au vif, pratique qui consiste à utiliser un poisson vivant pour attirer brochet, sandre, silure ou perche. Selon eux, les poissons sont “des grands oubliés.” Cette pratique de loisir est interdite dans plusieurs pays tels le Luxem- bourg, la Suisse, l’Irlande, l’Écosse, certaines communautés autonomes

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d’Espagne, la Norvège, l’Allemagne, les Pays-Bas, le Canada. En jeu, la souffrance animale. Elles consistent

tous les pêcheurs du Doubs a décidé de ne pas répondre au motif que ces manifestants représentent des grou- puscules. Le patron des pêcheurs n’élude toutefois pas la condition ani- male et rappelle que de nombreux pas- sionnés pêchent désormais au leurre artificiel. “Je regrette que ces personnes qui manifestent ne soient pas à nos côtés pour sauver nos poissons des pol- lutions, des sécheresses. Je ne les vois pas au bord de l’eau alors que le milieu n’est vraiment pas en bonne santé. Ce sont des idéalistes” dit-il. Le président en veut pour preuve les travaux actuel-

à utiliser un poisson vif, d’accrocher un hameçon à sa bouche, pour qu’une fois dans l’eau il attire un car- nassier. Président de la fédéra- tion de pêche du Doubs, Jean-Claude Cuenot a eu connaissance de ces revendications. L’or- gane qui représente

lement menés par la fédération pour restaurer les milieux aquatiques. Un chantier est en cours à Montferrand- le-Château avec la réfection du ruis- seau de Bénusse qui permettra de res- taurer des zones humides. “C’est un projet qui coûte plusieurs milliers d’eu- ros” tient-il à rappeler. Plus que l’organisation de la pêche, la fédération est devenue un acteur de la biodiversité financé en partie grâce

aux cartes des adhérents. Ils sont aussi les sentinelles d’un milieu toujours plus fragilisé. Dans un grand magasin d’articles de pêche, à Besançon, une militante de la condition animale s’est déjà rendue à plusieurs reprises vers l’aquarium stockant les vifs… pour leur donner à manger. Elle estime qu’ils ne sont pas nourris. Ce qui rend circonspect l’un des vendeurs. n

Le leurre artificiel est devenu la norme.

l Thise L’aérodrome face à des plaintes L’aérodrome s’est doté d’avions plus silencieux Quelques riverains de Chalezeule, Thise et Vaire, jugent que les avions pas- sent trop bas ou qu’ils survolent toujours les mêmes maisons. Les aviateurs répondent. À Thise, ils vont plus loin les normes en vigueur.

Des membres de l’associa- tion Humanimo avaient inter- pellé l’opinion publique à Besançon en demandant l’arrêt de la pêche au vif dans le Doubs (photo Humanimo).

D

ans son bureau situé sur le tarmac de l’aé- rodrome deThise qui fait office de tour de

fois plus qu’il n’en faut, et pour limiter les nuisances sonores bien qu’ils soient largement en dessous des normes. “Pour exemple, nous avons acheté un avion moins bruyant et qui consomme moins dans ce but- là, indique le pilote profession- nel. Sur notre avion de 160 C.V., un Robin, nous avons acheté un silencieux. Son coût : 10 000 euros.” Le club d’U.L.M. a fait de même. Il a acquis un “tracteur” plus silencieux pour tirer les planeurs. Malgré tout, quelques riverains ne semblent pas mesurer les efforts et les effets. Un habitant de Chalezeule a récemment interpellé le maire pour lui indiquer que les avions survolaient de trop près sa maison. Christian Magnin- Feysot est allé le rencontrer “pour calmer le jeu, dit-il. Je lui ai expliqué qu’il y a un plan

de vol qui doit éviter le village, que celui-ci doit être respecté. Je suis d’ailleurs en contact direct avec l’aérodrome.” Et lorsque les concitoyens vont un peu plus loin, il leur rap- pelle “qu’ils font partie du pay- sage, et qu’il est tout heureux de pouvoir les montrer à ses petits-enfants.” Chaque année, l’aérodrome invite les élus à visiter ce site créé en 1933… bien avant que les râleurs ne s’installent. Parmi les “plaintes” cocasses, il y a celle de cette habitante qui estime que les aviateurs ont la fâcheuse habitude de survoler sa terrasse, là où elle bronze. Les pilotes ont certes des yeux performants. Pas sûr toutefois qu’ils puissent voir la couleur du bikini à une hau- teur de 500 pieds. Ce qui les fait sourire… n E.Ch.

contrôle, le pilote professionnel et instructeur Abd El Kader Meddahi pointe du doigt une carte accrochée à un mur. Sur celle-ci, un plan de vol est clai- rement établi. Il informe tous les aviateurs de la démarche à respecter en cas de décollage pour survoler le moins d’ha- bitations possibles sur un péri- mètre allant de Chalezeule à Vaire en passant par Amagney, Roche-lez-Beaupré et Thise. Le survol de Besançon est interdit. Objectif : se faire les plus discrets possibles “alors même que nous avons toutes les autorisations” tient à rap- peler le pilote professionnel. Les passionnés d’aviation pren- nent en effet des précautions pour limiter les plaintes, par-

l Environnement La créosote, interdit, mais toujours présent Le goudron sur un poteau téléphonique l’inquiète

L ors de fortes chaleurs, elle dit sentir cette odeur de goudron depuis sa cuisine. Cette habitante de Palente s’inquiète de la présence de créosote sur les poteaux en bois de sa rue, la créosote étant un mélange d’huiles de charbon et de gou- dron de bois utilisé pour pro- téger les poteaux électriques ou les traverses de chemin de fer. Ce produit est aujourd’hui interdit. Seulement, Enedis nous indique que ceux installés avant la promulgation de la loi en 2019 peuvent rester en place. D’où l’incompréhension de cette Bisontine qui rappelle que des enfants jouent à proximité de ces poteaux. En zone urbaine, leur présence paraît effective- ment plutôt incongrue. n

Abd El Kader Meddahi, pilote professionnel et instructeur à Thise, est installé dans un avion moins bruyant que les anciens.

Un poteau en bois recouvert de créosote, quartier de Palente à Besançon.

8 L’événement

La Presse Bisontine n°229 - Juillet 2021

l Agriculture L’exemple de Marchaux 21 h 30, l’agriculteur coupe de l’herbe, le maire débarque L’élu précise que des administrés étaient surpris par un bruit non familier à une heure tardive. Venu discuter avec l’agriculteur, tout est rapidement rentré dans l’ordre. Au-delà du bruit, les exploitants sont régulièrement interpellés - parfois à tort - sur leurs pratiques.

I l est éleveur de vaches à viande dans la périphérie de Besançon et producteur de céréales, un métier qu’il aime par-dessous tout. Pour- tant, ce paysan ne cache pas sa lassi- tude. Depuis quelques années, il a tota- lement revu ses méthodes de travail pour éviter des prises de bec avec des passants ou les riverains. S’il a le droit de fertiliser ses champs avec des engrais, il use de certains stratagèmes pour éviter de se faire vilipender : “Si je dois travailler dans un champ, je pars tôt le matin, dit-il. Lorsque les gens voient derrière votre tracteur un girobroyeur, ils pensent que vous allez couper des haies. Lorsqu’ils voient un semoir, ils pensent que l’on va désher- ber ! Beaucoup méconnaissent notre travail alors que les pratiques agricoles sont très encadrées. Du coup, lorsque l’on se fait prendre en photo, que l’on se fait accuser de tous les maux, ça passe mal” témoigne ce professionnel. Un autre, dont l’exploitation est collée à Besançon, estime à l’inverse qu’il y a moins de problèmes en première cou- ronne des villes qu’en pleine campagne.

Sur le plateau de Saône, les agriculteurs sont même plus vertueux que les autres : pour protéger la source d’eau d’Arcier, ils ont banni les produits phy- tosanitaires depuis de nombreuses années. L’histoire de cet exploitant interpellé parce qu’il faisait trop de bruit avec ses engins un soir de juin à Marchaux, témoigne d’un climat parfois tendu

Interpellé pour avoir fauché un peu tard.

entre le monde “rural” et les périurbains. “Il était 21 h 30, nous fau- chions de l’herbe pour nos vaches quand le maire est venu nous interpeller. J’ai répondu que l’on faisait ni plus ni moins que notre tra- vail” raconte cet autre exploitant sans polé- miquer. Pour le coup, l’histoire s’est arrêtée là.Maire de Marchaux, Patrick Corne s’ex- plique : “Attention, je ne veux surtout pas empêcher les personnes

“Je ne voulais surtout pas

de travailler ! , coupe-t-il. Simplement, des riverains ont été surpris car d’or- dinaire à cet endroit, les coupes se font plutôt la journée. Le bruit était inha- bituel. Je me suis donc rendu sur place, tout simplement.” Samedi 12 juin dernier, une première nationale a été lancée avec la mani- festation (virtuelle) “Laissez respirer les ruraux” réunissant la F.N.S.E.A. (fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles), la fédération nationale de pêche, celle de chasse. Pour Christiane Lambert, présidente de la F.N.S.E.A., il faut rappeler que

“l’agriculture française mesure les défis environnementaux et de production. Nous voulons les relever. Valorisons ce que nous faisons à l’heure où 1 Français sur 3 vit dans la ruralité et où 92 % des Français affirment qu’ils apprécient la vie à la campagne. Il faut dialoguer” évoque la responsable de la F.N.S.E.A. ÀMarchaux, tout est rentré dans l’or- dre… à moins que la période des regains (N.D.L.R. : deuxième coupe de foin) ne vienne troubler encore la tran- quillité de quelques riverains. Le maire saura cette fois-ci leur répondre. n E.Ch.

les empêcher de travailler.”

Les paysans témoignent d’une certaine lassitude.

10 Besançon

La Presse Bisontine n°229 - Juillet 2021

TENDANCE

Voiturette électrique sans permis

Perte du permis : c’est plus classe avec l’électrique Dépanneur à Besançon, Stéphane Iemmolo propose à la location des voitures électriques sans permis. Une solution à l’heure où le nombre de conducteurs roulant sans permis augmente.

Un avantage : ses deux places assises.

D ans le quartier des Planches- Relançons où il stocke des voi- tures accidentées, le nombre de véhicules abandonnés par leur propriétaire après la perte de leur permis de conduire ne cesse d’augmen- ter. Ce sont souvent des délits de fuite, des personnes qui ont abandonné leur véhicule car il n’était plus assuré. Un phénomène plus développé qu’on veut bien l’imaginer. À Besançon où il réalise environ 900 interventions par an avec ses équipes, Stéphane Iemmolo ne peut plus pousser les murs d’un parking devenu trop petit. En France, selon la Sécurité rou- tière, près de 680 000 personnes roulent sans permis. Le risque pour les contre- venants est énorme. Certains le pren- nent parce qu’ils ont les meilleures raisons du monde comme celui de ne pas perdre son emploi. “Comment font ces gens-là sans permis ? Soit ils roulent quand même, soit ils ont les moyens de

la Tweezy qui ne dispose pas de vraies portières. La Citroën - comme la Renault - se recharge sur une prise normale. Elle dispose de deux places et environ 80 km d’autonomie. Ce quadricycle, écologique et un brin futuriste, ne dépasse pas les 50 km/h. Le loueur a décidé de ne pas les louer aux adolescents. Le propriétaire propose même aux personnes d’installer de la publicité sur les vitres du véhicule… Un vrai véhicule de société écolo et innovant. n E.Ch. Renseignements : www.ami-loc.com, au prix de 167 euros hors taxes) la semaine, kilométrage illimité. Recharge en 3 heures. 80 km d’autonomie. 06 73 58 95 76

louer un chauffeur, soit ils prennent une voiturette…mais quand ils arrivent à un rendez-vous, on se moque d’eux. J’avais envie de les aider” pose Sté- phane Iemmolo. Face à ce constat, il a eu l’idée d’acheter six voiturettes électriques de lamarque Citroën, des e-Ami, pour les louer plu- sieurs jours, plusieurs semaines voire plusieurs mois. Il n’est pas possible d’en louer une à la journée. Le chef d’entreprise, qui les a testées, est conquis : “Ce ne sont pas des voiturettes dans le look. Elles se stationnent par- tout, ne mettent que 3 heures pour se recharger, et surtout vous êtes à l’abri des intempéries à l’inverse des scooters ou d’autres véhicules de ce type. Vous pouvez arriver tranquille à votre ren- dez-vous” sourit le chef d’entreprise qui peut même proposer une livraison au domicile des personnes si elles n’ha- bitent pas Besançon. Il pense évidem- ment à la concurrente de chez Renault,

Stéphane Iemmolo présente une Citroën électrique sans permis.

ÉCONOMIE

Un club 100 % féminin

Vis ma vie d’entrepreneure Le réseau entrepreneurial féminin, “Bouge ta Boîte”, arrive à Besançon avec un cercle de onze entrepreneures. Objectif : développer leurs entreprises et leur leadership sur le territoire.

Les “bou- geuses” bisontines ont

P arce qu’entreprendre se conjugue de plus en plus au féminin, une Rennaise a voulu davantage rendre visible les dirigeantes en leur proposant un réseau business propre. “Elle est partie du constat que trois quarts des femmes entrepreneures n’arrivent pas à vivre de leur activité. Ce qui n’est pas normal. C’est sans doute parce qu’elles osent moins parler d’argent que les hommes et faire jouer leurs relations. Bouge ta boîte doit faciliter cela” , explique Cécile Nantillet, décoratrice d’intérieur à Châ- tillon-le-Duc. Trois ans après sa création, ce réseau a déjà accompagné plus de 3 000 femmes dans toute la France. Ses adhé- rentes appelées “bougeuses” se retrou- vent tous les quinze jours. “Nous affi- nons notre stratégie et notre clientèle ensemble. Le but est que chacune prenne

la parole pour pouvoir se recommander ensuite et créer un réseau. On fait éga- lement remonter ses problématiques” , résume Cécile. Arrivée à Besançon il y a quelques années, cette cheffe d’entreprise qui ne connaissait personne a testé diffé-

jusqu’ici échangé par visio tous

rents clubs avant cela, “mais l’approche était soit trop masculine, soit s’ap- parentait plus à un salon de thé.” De bouche-à-oreille, elle a finalement entendu parler de “Bouge ta boîte” : “Un réseau efficace et bien- veillant avec une cotisation modérée.” Mais le cercle le plus proche se trouvait à Dijon. “J’ai contacté le collectif qui m’a dit de me lancer, en fonction de la dyna-

les 15 jours.

“Ne plus être seule dans son coin.”

mique locale.” Et les dirigeantes bison- tines ont répondu présentes ! Officiel- lement lancé depuis un mois, le cercle bisontin regroupe une photographe, une conseillère immobilière, une experte-comptable, une coach en gestion du stress, une directrice d’agence ban- caire… “J’ai reçu aussi beaucoup d’ap- pels de femmes qui se lancent, mais Bouge ta boîte s’adresse à celles qui

sont déjà en place : cheffes d’entreprises ou salariées à responsabilité.” Chaque nouvelle candidature est soumise à un vote avec un maximum de 25 partici- pantes (sans concurrence métier). “Au- delà, le réseau incite à créer d’autres cercles pour rester à taille humaine”, précise Cécile. Désignée “boosteuse” durant 6 mois, elle est chargée d’animer le groupe.

“On organise aussi des rencontres à deux et diverses formations sont pro- posées par le réseau.” Un lieu de réunion physique devrait être arrêté d’ici sep- tembre, avec l’organisation parallèle d’un atelier par mois. “Le but est de ne plus être seule dans son coin. Avoir un regard extérieur aide beaucoup” , conclut Cécile. n S.G.

Besançon 11

La Presse Bisontine n°229 - Juillet 2021

ESPACES VERTS

Une nouvelle méthode d’entretien

La Ville laisse-t-elle en friche ses espaces verts ? C’est la question que se posent les riverains du parc municipal Buffon dans le quartier Saint-Claude. La Ville défend ses nouvelles méthodes d’entretien.

D e l’herbe jusqu’aux genoux (qui au passage dissimulent bien les déjections canines), des jeux pour enfants et des bancs qui ne sont plus fréquentés. Les riverains du parc Buffon (entre la rue de Trey et la rue du Tun-

nel), un des nombreux espaces verts gérés par la Ville, déses- péraient de voir “leur” parc “à l’abandon” note Simone Leton- dal, riveraine : “Depuis plusieurs mois, c’était la jungle. Nous sommes écœurés de voir l’état de délabrement de ce parc munici-

pal. On n’y emmène même plus nos petits-enfants” se désole cette habitante d’une des résidences jouxtant le parc Buffon. Un autre riverain enchérit, poin- tant du doigt l’incohérence de la politique municipale enmatière d’espaces verts : “Comment une

Après des semaines sans entretien, le parc Buffon a été défri- ché le 10 juin dernier au grand soulagement des riverains.

bisontine. Cette flore spontanée participe- rait ainsi selon M me Brauchli “à la bonne qualité de l’environne- ment urbain tout en apportant abri et nourriture aux insectes. Elle crée un corridor végétal entre les jardins et les parcs et participe au fleurissement naturel. Cette expérience permet également de réduire la consommation de gaz des désherbeurs thermiques et d’essence via les débroussail- leuses. L’ensemble de ces dispo- sitifs sont mis en place dans un souci d’équilibre entre accueil du public, développement de la bio- diversité et préservation des res- sources naturelles” ajoute-t-elle. La Ville de Besançon reconnaît dans le même temps avoir été un peu dépassée par les condi- tionsmétéorologiques de ce prin- temps avec un mois de mai par- ticulièrement arrosé qui a favorisé la pousse et empêché les équipes municipales d’inter- venir. À tel point qu’elle a dû faire appel à un prestataire privé (la société I.D.Verde) pour venir en appui des équipes munici- pales. “La crise sanitaire du prin- temps n’a rien arrangé puisque les jardiniersmunicipaux étaient mobilisés sur d’autres tâches comme la tenue du centre de vac- cination” ajoute Fabienne Brauchli. n

collectivité peut-elle mener de front une campagne de prévention contre les piqûres de tiques et laisser en friche l’ensemble de ses espaces verts, y compris les parcs et jardins ouverts au public ?” interroge-t-il. Après des semaines sans entre- tien, le parc Buffon a enfin été défriché le 10 juin dernier. Loin de nier la réalité, la Ville de Besançon apporte ses explica- tions par l’intermédiaire de Fabienne Brauchli, l’adjointe en charge des espaces verts. “Ce parc, comme aucun autre de la ville, n’est pas à l’abandon. Nous y appliquons une gestion diffé- renciée. Cela signifie qu’au prin- temps, nous avons décidé de lais- ser fleurir les fleurs sauvages afinde favoriser les pollinisateurs. Lorsque nous entretenons un espace vert, nous fauchons des

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La Ville a choisi d’appliquer une “gestion différenciée.”

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EN BREF

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Art contemporain Un fonds exceptionnel d’acquisition d’œuvres d’art contemporain voit le jour à Besançon. Le contexte sanitaire, qui a privé les artistes des expositions et aux sources de revenus qui y sont associées, a conduit la Ville de Besançon à créer ce dispositif de soutien aux arts plastiques. Ce fonds vise à soutenir et relancer la vie artistique et culturelle locale en apportant une aide exceptionnelle aux artistes plasticiens professionnels. Doté d’un budget exceptionnel de 50 000 euros, il permettra l’acquisition d’œuvres et la constitution d’une collection publique qui sera ensuite exposée dans des lieux publics ou privés (écoles, maisons de quartier, E.H.P.A.D., hôpitaux…). Plus de renseignements au 03 81 87 80 67. 52, Battant Après la boutique éphémère de Noël, le 52 (52 rue Battant à Besançon) a lancé un nouvel appel à projet pour une prochaine boutique spéciale illustration. Six artistes illustrateurs, tous de la région Bourgogne-Franche-Comté y exposent leurs œuvres jusqu’au 10 juillet. Une opportunité pour eux de tester la vente directe.

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13h30 à 18h00

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12 Besançon

La Presse Bisontine n°229 - Juillet 2021

MÉDIAS Les 40 ans des radios associatives Ces radios qui gardent leur âme Président des radios associatives régionales et fondateur de Radio Campus à Besançon, Martial Greuillet est chargé de porter l’arrivée de la radio numérique terrestre prévue en fin d’année à Besançon.

M artial Greuillet n’était pas au lancement de la première radio libre à Besançon, à savoir Radio Bip - devenue édia 25 - officiellement créée en 1981. Mais avec d’autres bénévoles, il fut à la création de Radio Campus Besançon, une radio arrivée sur le 102.4 F.M. en 1997 depuis une chambre du C.R.O.U.S. à la Bouloie. “Au début, nous émettions à 100 watts six mois dans l’année, d’oc- tobre à avril. À la sortie du campus, on ne captait déjà plus la fréquence” sourit l’actuel directeur de la station basée à la Maison des étudiants. Depuis 24 ans, Radio Campus Besançon n’a évidemment plus rien à voir avec ses débuts. Elle diffuse en direct, 24 heures sur 24, et revendique près de 3 000 auditeurs quotidiens. Plusieurs étapes ont marqué son his- toire. 2002 avec l’organisation du fes- tival Herbe en Zik, 2007 avec l’obtention

Martial Greuillet, directeur et fondateur de Radio Campus à Besançon.

de la puissance de 1 Kwatt qui lui per- met d’émettre à 25 kmautour de Besan- çon, 2006 avec son déménagement au deuxième étage de la Maison des étu- diants, 2011 avec l’arrivée de la régie mobile lui permettant de délocaliser des plateaux hors les murs et en direct, 2017 avec le renouvellement de l’au- torisation d’émettre pour les 15 pro- chaines années via le C.S.A., 2018 avec l’obtention du Grand prix national de la meilleure radio locale ou régionale.

Ce nouveau signal de diffusion doit offrir de nouvelles perspectives à ces radios “proches de leur public, ce qui fait leur force” de l’avis du directeur. ÀBesançon, les cinq radios associatives pèsent “environ 10 000 auditeurs par jour” calcule Martial Greuillet. Cer- taines à l’image de Média 25 se sont

doit mettre en place le chantier lié à l’arrivée de la radio numérique terrestre prévue en fin d’année à Besançon. Pour cela, le directeur de Radio Campus doit convaincre les douze autres radios de participer au financement d’un nou- vel émetteur à Bregille (50 000 euros), le D.A.B. + pour digital audio broad- casting, le successeur numérique de la F.M. Pour le moment, neuf ont donné leur accord. Elles pourront étendre leur zone d’émission sur un rayon de 30 km autour de Besançon et obtenir une qualité d’écoute plus dynamique d’ici la fin de l’année.

développées dans la vidéo, d’autres sur le Net. Radio Campus poursuit son évolution avec l’arrivée cette année d’un nouveau site Internet, plus pro- fessionnel et dirigé vers le web avec la production de podcasts. Ces derniers s’écoutent en ligne directement depuis la plateforme. n

Composée de 70 béné- voles, de trois journa- listes professionnels, Radio Campus a été dési- gnée pour présider la fédération des radios associatives de Bour- gogne-Franche-Comté, au nombre de treize. À la tête de cette associa- tion, Martial Greuillet

Pour une diffusion à 30 km autour de Besançon.

Les radios associatives concernées par le D.A.B. + : Radio Bip, Radio Campus, Radio Sud, Villages F.M., Plein Air, P lein Cœur, Radio Shalom, Magnum radio, Pitchoune, Chérie F.M., Radio Oméga, Capsao

EN BREF

QUARTIERS Dernière phase de démolition des 408 Les commerces, eux, tiennent plus que jamais debout Le quartier des 408 n’est plus que l’ombre de lui- même. La dernière phase de démolition des deux derniers bâtiments entre dans sa phase active.

Bar Le Restaurant Bar Scène Culturelle Le Qinzé a ouvert ses portes à la Citadelle de Besançon sur la prestigieuse Terrasse de Vauban. Le Qinzé se veut un espace de vie dédié à la passion du beau et du bon. Tout au long de la saison, il sera donc possible de déguster des plats créations, des cocktails, des boissons locales de nos talents régionaux, profiter de concerts en plein air. Le Qınz sera ouvert jusqu’au 2 octobre, 7 jours sur 7 de 15 heures à minuit. renseignements au 03 81 49 75 11. Concert-test La Rodia organise un concert test jeudi 8 juillet avec le groupe Tagada Jones. Basé sur le volontariat du public, sur réservations avec un protocole particulier. Il sera demandé au public de présenter un Q.R. Code avec un test P.C.R. (ou test antigénique) négatif de moins de 48 heures ou un schéma vaccinal complet. Fermée au public depuis octobre 2020, la Rodia a rouvert ses portes le 10 juin et propose une programmation estivale de 19 dates. S’ensuivront une trentaine de dates sur l’automne. www.larodia.com ce concert debout et masqué sera gratuit

Les commerces, malgré la baisse de population, ne souffre pas d’une baisse de clientèle.

D ire que 1 130 habitants ont cohabité dans le quartier des 408 à Besançon au moins jusqu’en 2015, un peu moins après. Depuis quelques mois, cet espace sonne creux. Il est vide depuis les démolitions suc- cessives de deux premiers bâti- ments, le 13 et le 29 entre 2018 et 2019, puis le 15 et le 27, donc les cages A et B actuellement en phase de déconstruction ainsi que la chaufferie et le parking souterrain. Les pigeons et les hirondelles ont investi l’un des derniers bâtiments restés sur pied : celui proche du tramway et de la route. Du coup, le chan-

de cette opération de requali- fication urbaine : 26 millions d’euros, financés par les bail- leurs, l’Agence nationale de rénovation urbaine, Grand Besançon Métropole, la Ville. Relogés dans d’autres quartiers, les habitants sont partis mais pas les commerces jouxtant la place centrale. Paradoxalement, ni la pharmacie, ni le magasin ÉcoMarket n’ont pâti de l’exode. Leur clientèle - pas uniquement bisontine - demeure fidèle. Pro- priétaire de la pharmacie de la Grette,Maryse Boisnard-Pépin va remettre son officine. L’accès, facilité par les places de par- kings, est un atout. n

tier est retardé pour laisser les oiseaux nidifier en toute tran- quillité. Grand Besançon Métropole a précisé le planning de la fin de démolition : après le curage, le

désamiantage, la démolition et le concassage sur place, les terrains seront restitués en mars 2022. Pour quel devenir ? À l’heure actuelle, rien de précis si ce n’est un éventuel projet immobilier dans un espace proche du centre-ville et du tram. Coût total

Pour 26 millions d’euros.

En mars 2022, la Grette aura fait place nette.

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