La Presse Bisontine 229 - Juillet 2021

20 Besançon

La Presse Bisontine n°229 - Juillet 2021

Dans le centre de valorisation du Sybert à Besançon, le processus de tri est en grande partie automatisé. Malgré tout, une vingtaine d’agents en insertion ont la responsabilité de retrier les déchets qui ont échappé au tri automatique.

PROPRETÉ 25 % de mauvais gestes Les erreurs de tri sont en augmentation constante

P our une bonne prise de conscience, tous les habi- tants du Grand Besançon devraient pouvoir au moins une fois dans leur vie visi- ter le centre de valorisation des déchets géré par le Sybert rue Einstein à Besançon, non loin de l’usine d’incinération. Une manière pour eux de prendre conscience du volume de déchets que chacun produit chaque jour. “Nous recevons chaque jour entre 15 et 20 camions, soit 60 tonnes de déchets recyclables par jour” indique Alexandre Piton, le directeur du pôle industriel au Sybert, le syndicat qui gère le traitement des déchets de 220 communes autour de Besançon, soit 225 000 habitants. 60 tonnes par jour, ce sont donc 5,2 tonnes par heure qui défilent sur les tapis du centre de valorisation. Tous les ans, le Sybert traite ainsi plus de 15 000 tonnes de déchets qui sont jetés dans la

Jeter dans la poubelle jaune des sacs-poubelles remplis d’ordures ménagères, ou y déverser des objets en métal, des liquides ou tout autre objet malvenu est considéré comme une “erreur de tri”

qui compte cher à la collectivité, donc au contribuable bisontin.

poubelle jaune destinée au tri et au recyclage. Seulement, le civisme des usa- gers n’est pas toujours parfait et les “erreurs de tri”, volontaires ou pas, sont en augmentation constante. L’année 2020, celle du confinement, a été particu- lièrement marquante avec une augmentation notable de ces erreurs de tri, qui ont atteint près de 25 % des objets jetés. Une sensible hausse par rapport à l’année précédente où le taux d’erreur était de 19 %. “Et cette hausse tend à se poursuivre en 2021” note Cyril Devesa, le pré- sident du Sybert. Plus de la moi- tié de ces erreurs de tri est liée à la présence de sacs d’ordures ménagères déposées dans le bac jaune. 7,5 % des erreurs de tri sont liées à des déchets emboîtés l’un dans l’autre, ce que les spé- cialistes nomment les “imbri- qués”. D’autres usagers encore moins scrupuleux n’hésitent pas à jeter dans leur poubelle jaune des appareils électroménagers, des encombrants ou des objets en ferraille (5 % des erreurs de tri). Les piles et batteries se retrouvent aussi régulièrement dans le bac jaune. “Elles peuvent créer des départs de feu, voire des explosions, comme ce fut le cas l’an dernier au centre de tri” animaux sont trappés, emmenés par des bénévoles chez les vété- rinaires, puis identifiés et stéri- lisés.” Cette campagne se déroule dans six quartiers bisontins : Saint-Ferjeux, Saint-Claude,Til- leroyes et Orchamps jusqu’au 6 juillet, Planoise jusqu’au 11 juillet et Cras-Palente de juil- let au 24 septembre. Sur le terrain, la capture ne sem- ble pas si aisée pour les bénévoles de la S.P.A., ces animaux étant devenus pour certains assez craintifs.Nés en liberté, “ils n’ont pas été sociabilisés ou ont subi de la maltraitance, d’où leur craintivité” émet l’élue. Le coût de la stérilisation est farami- neux : 100 euros par chat (un peu moins pour les mâles). L’as- sociation 30 Millions d’Amis prend en charge les 50 premiers chats et la moitié des frais ensuite. “On ne réglera pas la prolifération en un an” admet Marie-Thérèse Michel. Ne faut- il tout simplement pas interdire

ritaire et sanitaire.” L’année 2020 a également révélé de nombreux risques pour les agents de col- lecte de G.B.M. et la quinzaine d’agents en insertion mis à dis- position du Sybert par le Gare- B.T.T. pour procéder au tri final. “Les agents trouvent dans les poubelles jaunes de nombreux masques, des mouchoirs usagers et parfois même des seringues. Nous avons relevé huit piqûres l’an dernier, heureusement sans gravité” souligne Alexandre Piton. Le Syberten en appelle donc à la vigilance de chacun : un déchet mal trié est un coût sup- plémentaire pour la collectivité et au final, pour l’usager. n J.-F.H.

note le Sybert. Qui dit erreur, dit refus de tri, c’est-à-dire que les objets récoltés qui n’ont rien à faire dans la poubelle jaune ne peuvent pas repartir en filière de recyclage

Les plastiques et cartons sont compactés et repartent pour être valorisés en filière de recyclage.

et son directe- ment conduits à l’incinération. “Depuis mars 2020, les refus de tri sont en constante aug- mentation. Quel qu’il soit, un déchet mal trié a des conséquences qui peuvent être de différents ordres : technique, économique, sécu-

De nombreux risques pour les agents de collecte.

Voilà ce que retrouvent

régulièrement les agents de collecte dans les poubelles jaunes des Grands Bisontins. Ce qu’on appelle pudiquement des “erreurs de tri”.

ANIMAUX Campagne de stérilisation Ces chats errants à qui il faut donner une identité Besançon a lancé la première campagne de stérilisation et de puçage des chats errants pour limiter la prolifération de ces animaux. Coût : 100 euros par félin ! Une partie est prise en charge par 30 Millions d’Amis.

Chaque propriétaire de chat a l’obligation de l’identifier.

D ans le quartier de Palente, à Besançon, les gamelles posées à même le sol font office de garde- manger à ciel ouvert. Un jour des restes de viande, le lende- main des croquettes. Posés devant un immeuble de cinq étages, à côté d’un parc pour enfants, ces récipients offrent une vue peu ragoûtante. Les chats, eux, adorent. Une partie d’entre eux n’appartiennent à personne. Ce sont des chats errants qu’une mamie dit “soi-

gner” quotidiennement. Sauf qu’elle est dépassée. Ici, le nom- bre de chats a explosé. Même constat aux Orchamps, à Pla- noise ou dans d’autres quartiers. LaVille confirme que “cela engen- dre divers problèmes sanitaires comme lamalnutrition, lamala- die et des nuisances comme le marquage urinaire, des miaule- ments, bagarres, destructions de poubelles.” Adjointe en charge de la condi- tion animale, Marie-Thérèse Michel a lancé pour la première

fois à Besançon une campagne de stérilisation et d’identification, lesmoyens les plus efficaces pour gérer les colonies de chats libres et domestiques. “L’opération

démarre, indique l’élue. Nous tra- vaillons en colla- boration avec 30 millions d’Amis, la S.P.A., N.M.C., et deux cli- niques vétéri- naires (Pirey et les Tilleroyes). Les

aux habitants de nourrir ces ani- maux ? “Ce n’est pas si simple. Il faut trouver un consensus avec ces personnes, leur demander par exemple de ne mettre que des croquettes et pas autre chose, pour des raisons de salubrité” répond M me Michel. Durant cette période, il est

demandé aux propriétaires de chats de ne pas les laisser sortir. Pour rappel : depuis 2012, chaque propriétaire a l’obligation d’iden- tifier son chat, sous peine d’amende. LaVille vient d’éditer un “guide des bonnes pratiques de l’animal à Besançon”. n E.Ch.

Interdire de les nourrir ? Pas si simple.

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