La Presse Bisontine 226 - Mars 2021
Le Grand Besançon 33
La Presse Bisontine n°226 - Mars 2021
et des personnels. “C’est pour qu’on s’en rende compte que j’amène le plus grand nombre à témoigner sur les réseaux sociaux.” Son interpellation au président de la République et aux autorités locales est pour l’instant res- tée sans réponses. Seule l’Agence régio- nale de santé a fait savoir qu’elle ouvri- rait une enquête. n S.G. Plus de 80 000 passages sont enregis- trés chaque année au service des urgences adulte. "La prise en charge d’un patient peut s’avérer parfois longue notamment en cas de forte affluence, dans ce cas une priorisation est effec- tuée." Un circuit dédié permet aussi la prise en charge des patients Covid sans influer sur le fonctionnement habituel des urgences. Pour améliorer les condi- tions d’attente, l’accueil des urgences fait par ailleurs l’objet de travaux depuis la mi-octobre. "La nouvelle entrée et la salle d’attente seront mises en service début mars." n Plus de 80 000 passages par an Interrogé, le C.H.U. Minjoz confirme que ce patient a bénéficié d’une prise en charge médicale conforme aux bonnes pratiques. "Son état de santé a été jugé compatible avec un retour à domicile" , nous précise-t-on. "Environ un tiers des admissions aux urgences engendrent une hospitalisation" , rappelle le service communication.
SANTÉ
Conséquence des choix budgétaires ? “Viré des urgences” en pleine nuit avec une embolie pulmonaire bilatérale
Une habitante de Tallenay dénonce dans une lettre les dysfonc- tionnements du système hospitalier, après le passage de l’un de ses proches aux urgences du C.H.U. Minjoz à Besançon.
P our Noémie Paya, c’est une évi- dence. “Nos services de santé sont défaillants et l’épidémie de Covid-19 ne peut pas être la seule explication, elle en est seulement le révélateur.” La mauvaise expérience qu’elle a vécue et les différents témoi- gnages qui lui sont parvenus en retour des quatre coins de la France, en font la preuve. Sa démarche est semblable à celle d’un lanceur d’alerte. “On a tous tendance à faire le dos rond et je trouve que ce n’est pas normal. Il y a des consé- quences dangereuses et concrètes aux décisions qui sont prises depuis plu- sieurs années dans le secteur de la santé.Mon père s’en est sorti, mais com- bien n’ont pas cette chance.” Il s’agit selon elle “d’une question de vie ou de mort.” Tout a commencé un après-midi de la fin décembre. Son père, sur prescription de son médecin généraliste, doit être emmené rapidement aux urgences. “Il m’a dit qu’en contactant le 15, cela ris- quait de prendre trop de temps. Je l’y ai donc conduit. Une fois sur place et
malgré la lettre du médecin qui sus- pectait une embolie pulmonaire bila- térale, on nous a demandé d’aller à l’accueil pour ouvrir un dossier d’hos- pitalisation !” , s’étonne encore Noémie. Une procédure qui n’aurait sans doute pas été appliquée s’il était arrivé avec le S.A.M.U., la jeune femme en a conscience. Mais ce ne sera que sa première déconvenue. “Ils ont mis 1 h 30 avant de commencer à le regarder et une fois le scanner passé, il a attendu 7 heures sur un brancard, sans qu’on lui remplace les masques contre la Covid-19.” L’hôpital le laissera finalement rentrer chez lui à 2 heures du matin par ses propres moyens, faute de place disponible, avec un traitement anticoagulant. “Je l’ai retrouvé assis seul sur un banc, sans personnel pour me renseigner. Cela donne l’impression qu’il a été viré des urgences” , fulmine Noémie. “L’infir- mière qui était censée m’appeler ne l’a pas fait. On n’a eu aucune information sur les éventuelles complications. Ni de
Les urgences du C.H.U. bisontin “ne sont pas plus à décrier qu’ailleurs”, d’après Noémie Paya.
ou d’accabler les soignants” , insiste-t- elle. “La situation est la même partout et je sais à quel point ils exercent leur métier dans des conditions extrêmement difficiles.” C’est le dysfonctionnement du système de santé dans son ensemble que cette Grand Bisontine pointe du doigt. “L’exé- cutif y porte une large responsabilité” à son sens, avec la réduction des crédits
contact référent à appeler.” Au-delà de l’absence complète de com- munication et du temps de prise en charge “alors que ce jour-là, le service n’était pas saturé” , Noémie dénonce surtout l’absence de médecin respon- sable. “Le protocole de soins a reposé uniquement sur les décision d’internes et d’infirmières.” Mais l’idée n’est pas non plus “d’incriminer le C.H.U.Minjoz
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