La Presse Bisontine 226 - Mars 2021
26 Le dossier
La Presse Bisontine n°226 - Mars 2021
l Carrosserie Une reprise en couple Le carrossier se lance en terrain “conquis” Stéphane Picard a repris en octobre
l’entreprise pour laquelle il collaborait. La crise sanitaire a peut-être retardé de quelques mois l'aboutissement de son projet mais n’a pas entamé sa volonté de servir le client.
S téphane Picard n’a pas besoin de prendre ses marques dans l’atelier, situé 12, route de Lyon à Beure. Il est comme chez lui et opérationnel dans ce garage qu’il connaît bien. Depuis octobre dernier, le professionnel est le gérant de Pic’Carrosserie, ex- carrosserie Racine-Décaboss pour laquelle Stéphane travail- lait depuis 2012.Avec sa femme Marie qui gère l’administratif
et la comptabilité, le carrossier- peintre n’a pas hésité à repren- dre l’activité lancée par Patricia
et Ludovic Racine, ses anciens patrons avec lesquels il a gardé d’excellentes relations. La Covid a tout de même bousculé cette reprise : “Notre projet tenait la route mais le pre-
“Des personnes ont cru en nous.”
Marie et Sébastien
Picard, dans un des trois ateliers.
prises, en cas de coup de dur. Car qui dit confinement dit moins de voitures qui circulent, donc moins d’accrochages, donc moins de travail. Mécanique. Si le mois de décembre a été calme - les personnes ont retardé les travaux à faire sur leur véhi- cule -, l'activité a bien repris. Le carrossier se veut réactif. Il dispose de trois véhicules de prêt. Expertise, devis, répara-
tion, peinture, ils travaillent sur tous les modèles de voitures, les motos également. Pour les anciens clients, pas de change- ment, c’est toujours Stéphane qui réceptionne, conseille, répare. Pour le couple, cette reprise est aussi un nouveau projet de vie. Marie et Chris- tophe ont le sourire : ça se res- sent dans leur garage. n E.Ch.
mier confinement amis en stand- by l’avancement… On traitait tout par téléphone. C’était com- pliqué… Nous nous sommes découragés un temps, notam- ment cet été quand nous rencon- trions des difficultés pour obtenir un K-bis en raison des vacances, mais des gens se sont battus pour nous ! Je pense à la Banque Populaire et Initiative Doubs qui nous ont été d’un grand
secours ainsi que notre famille… ” témoigne le couple Picard. Ces “soucis” sont aujourd’hui derrière eux même si la crise sanitaire les a obligés à revoir certains points. Il a notamment fallu provisionner davantage de trésorerie pour pallier un éventuel reconfinement. Pour cela, les entrepreneurs ont obtenu un prêt de 5 000 euros dans le cadre des jeunes entre-
Stéphane Picard est carrossier-peintre depuis 1998.
l Restauration Pas sûr de tenir La galère d’un restaurateur du centre-ville
Vidé de ses clients quelques jours après son ouverture, le restaurant italien “Le Cusenier” tente tant bien que mal de garder la tête hors de l’eau avec la vente à emporter. Il espère surtout une réouverture prochaine.
S on emplacement au 19 de la rue Cusenier, juste à côté du marché Beaux-Arts et en face du parking du même nom, devait en faire une adresse privilégiée. C’est d’ailleurs ce qui a décidé Gianni Cosma et Khodja Zouaoui à se lancer dans l’aventure, pour faire de l’ancien “Insolito”, un restaurant italien cosy. “C’est un emplacement que je voulais depuis longtemps. Je n’ai pas hésité quand j’ai su que cela se vendait” , indique Gianni Cosma, qui se retrouve aujourd’hui au chômage partiel comme les quatre autres salariés. L’homme n’en est pas à sa première expérience. Ex-gérant de trois restau- rants à Vesoul et à l’origine de l’ouver- ture du “Cosy” à Besançon en 2005, Gianni Cosma a cédé le fonds de com- merce de la Villa Blanche, à Chalèze, qu’il tenait depuis 10 ans, pour ouvrir ce restaurant “Le Cusenier” en centre- ville. “Mon père était pizzaïolo et à force d’aller l’aider en étant petit, j’y ai pris goût.” En ouvrant cette nouvelle affaire avec son associé le 12 octobre dernier, il
n’avait pas imaginé la tournure qu’al- laient prendre les choses. “On avait un bel afflux de clientèle. Jusqu’à ce qu’on soit à nouveau dans l’obligation de fermer et comme on venait d’ouvrir, on n’avait pas encore de partenariats avec Deliveroo ou Uber Eats.” Il a fallu dans un premier temps livrer eux- mêmes les rares commandes passées à emporter, “car nous ne sommes pas encore bien identifiés.” S’ajoute à cela le mauvais timing des
travaux réalisés après l’achat en août, qui a repoussé l’ouverture pile au moment de la deuxième vague. “Résul- tat, on n’a eu le droit à aucune aide de l’État pour le moment sur novembre, décembre et janvier si ce n’est le chô- mage partiel. Notre tré- sorerie a fondu.” Il a même fallu solliciter un nouveau prêt de 10 000 euros à la banque pour assumer les
Un nouvel emprunt à la banque.
Gianni dans la salle vide de son restaurant de 40 couverts.
Les dernières annonces tablent sur une réouverture le 6 avril. “Ce n’est pas sûr qu’on tienne jusque-là” , résume Gianni Cosma, qui ne comprend pas les restrictions imposées aux restau- rateurs, “comparées aux flux de per-
charges fixes, le loyer assez élevé en centre-ville, les échéances de leur crédit ainsi que le coût des travaux “que nous avons dû échelonner auprès de certains artisans qui s’impatientent.” La crise sanitaire, ici, a tout bouleversé.
sonnes dans les transports en commun, les supermarchés… Les gens qui vien- nent manger chez nous sont des col- lègues qui se côtoient déjà tous les jours.” n S.G.
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