La Presse Bisontine 223 - Novembre 2020

La Presse Bisontine n°223 - Novembre 2020

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l Architecture Brigitte Métra se défend “On m’a déjà demandé plus de 100 modifications” Celle qui a construit la Philharmonie de Paris donne sa vision des faits et défend son projet architectural du pôle Viotte.

bien, mais ce n’est pas le même coût. J’ai produit plus de 100 fiches travaux modificatives, ce qui est énorme. C’est au client d’assumer. Je n’ai jamais vu un tel mépris de l’architecture de certaines entreprises mais j’ai la prétention de mener mes pro- jets à bien même si certains cherchent à me dénigrer. Ce site sera un projet phare pour Besan- çon. L.P.B. : Est-ce aux entreprises de régler les problèmes techniques comme la ventilation de la future brasserie ? B.M. : Je n’ai eu les précisions de la brasserie qu’en juillet ! Aupa- ravant, je ne savais rien. Est- ce à moi de donner la taille des gaines ? Non. Un architecte est à l’image d’une passoire : il doit filtrer les demandes de son client. S’il n’a pas les ingrédients, il ne peut rien faire. n Propos recueillis par E.Ch.

R are femme architecte de sa génération à s’être fait un nom seule avec son agence, l’élève du célèbre Jean Nouvel et Bisontine d’origine Brigitte Métra réagit. La Presse Bisontine : Pourquoi ces dif- ficultés d’exécution ? Brigitte Métra : Parce que les entre- prises ne sont pas sous le coup de pénalités de retard, parce que le pilotage a été mal fait, ainsi que les approvisionne- ments. Je râle car je demande davantage demonde sur le chan-

pour Besançon les tuiles bleues (elles rappellent les clochers comtois), des rideaux à ailettes

tier. Là où l’on doit compter sur 100 personnes, il y en a 30. Je n’ai jamais vu cela. L.P.B. : Les entreprises déplorent votre manque de clarté dans les exécu- tions… B.M. : Je suis face à un groupe local d’entreprises qui veut plus d’argent. Surtout, les besoins n’ont pas été spécifiés. Je dois construire à 1 200 euros du mètre carré, ce qui est peu. Le budget est serré pour tout le monde, il a été à mon avis sous- évalué par Sédia. Moi, je suis là pour l’intérêt général, j’ai créé

orientables. On me demande de nombreuses modifications comme un res- taurant admi- nistratif, un local pour l’in- formatique, des matériaux bio- sourcés pour un bâtiment, épaissir l’isola- tion. Je le veux

“Je n’ai jamais vu un tel mépris de l’architecture.”

Brigitte Métra (photo archive L.P.B.).

l Zoom Tuyaux mal placés : 80 000 euros en plus Brigitte Métra ne comprend pas pourquoi nous évoquons le cas des tuyaux mal positionnés et des radiateurs. C’est évident qu’ils ne reflètent pas la qualité architecturale. Un avis technique défavorable sur le positionnement des radiateurs à ailettes, jugé en “appui précaire”, a nécessité de poser l’ensemble des tuyaux à l’horizontale et non à la verticale. Un surcoût estimé à 80 000 euros et une perte de temps car il a fallu répéter l’opération sur de nombreux étages.

Il a notamment fallu revoir toutes les études de ventilation de la future brasserie.

l Le monte-charge est prévu, pas les réservations L’État a ajouté la création d’un restaurant administratif. Il a fallu prévoir un monte-charge et les réservations électriques. L’emplacement a bien été réservé mais pas celui pour accueillir les fourrures. Environ 9 500 euros en surcoût ont été présentés. Pour le bâtiment B, des reprises d’études sont néces- saires ainsi que des plans d’exé- cution, ce qui retarde son avan- cement.

l La façade reçoit un avis technique défavorable Le 18 septembre, un bureau de contrôle a émis un avis défavo- rable sur la façade rideau du bâti- ment A1. Le cabinet d’architectes estime ce dossier réglé. Ces avis sont importants. À Besançon, l’exemple du toit de la Cité des Arts (chantier à 46 millions d’eu- ros) où s’infiltre de l’eau depuis 8 ans fut un épineux dossier où il a fallu identifier les responsa- bilités de cette “malfaçon”. La facture des travaux de reprise (qui vont s’achever) ne sera pas payée par le Grand Besançon mais par trois sociétés extérieures.

l Anne Vignot appelée en arbitre, mais prudente La maire de Besançon a accepté de nous recevoir pour évoquer son rendez-vous avec l’architecte. “Elle m’a exprimé les mauvaises relations avec des personnes du chantier, la façon de concevoir cette réalisation dans le prix. J’en- tends les discordes. J’ai demandé que l’on reparte à zéro, que le chantier avance” dit Anne Vignot qui n’est pas responsable du chan- tier. L’État va créer un nouveau parking pour des voitures. Faut- il s’inquiéter de l’accès au quar- tier ? “Je suis inquiète car le site n’est pas prévu pour. La préfecture

a fait un plan de déplacement. Je vais en discuter avec elle et la Région.” Quant à l’expérimenta- tion de la gratuité des transports pour les agents, elle dit non. Davantage de trams versViotte ? “Nous avons un plan de mobilité qui reprend l’ensemble des mou- vements et des densifications à l’échelle du Grand Besançon.” Pour l’instant, il n’est pas ques- tion d’augmenter le cadencement. À noter que l’association “Vivre aux chaprais” a réalisé une étude sur le stationnement dans ce quartier. Son constat : “de 129 places en 2004, il en reste moins de 100 en 2020 dans les 7 rues les plus proches de Viotte.” n

La tuile bleue est unique.

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