La Presse Bisontine 223 - Novembre 2020
La Presse Bisontine n°223 - Novembre 2020 L’ÉVÉNEMENT
CHANTIER DU PÔLE VIOTTE : DES TENSIONS, DES RETARDS, DES SURCOÛTS
Le plus grand chantier en cours en ce moment à Besançon est sans doute le plus complexe de ces dernières années. Les bâtiments en construction près de la gare Viotte seront livrés avec 6 mois de retard dans le meilleur des cas pour les 800 agents de l’État, un an et demi pour les 200 agents de la Région Bourgogne-Franche-Comté. Entre certaines entreprises et l’architecte, le dialogue jusque-là très difficile va-t-il se renouer ? L’aménageur l’espère. Il a fait appel à la Ville de Besançon pour jouer le rôle de médiatrice.
Grand chantier, grands problèmes 800 agents de l’État, 200 de la Région, devaient poser leurs cartons d’ici la fin d’année dans les bâtiments du Pôle Viotte à Besançon. Le déménagement est repoussé suite à des aléas de chantier et à des relations délicates entre la maîtrise d’ouvrage et des entreprises. Tout cela aura un coût. l Chantier Premiers surcoûts entre 1,2 et 1,7 million d’euros
Le cabinet d’architectes dévoile une partie du bâtiment de la Région et la vue sur Besançon, magnifique. Reste à terminer l’intérieur des cellules.
A u sol, douze carottes de béton jonchent le sol du bâtiment “A” après qu’un compa- gnon a perforé la dalle fraîche- ment coulée. Il a fallu “casser” le neuf pour permettre l’arrivée de gaines dont l’emplacement avait été oublié. À qui la faute ? L’entreprise nous indique ne pas avoir reçu l’ordre de service de la maîtrise d’œuvre. L’archi- tecte évoque de son côté une volonté du client de dernière minute qu’il a bien fallu assouvir comme ce restaurant interad- ministratif, non prévu à la base. Un peu plus loin, un membre du cabinet d’architecture déplore de faire “la police” : “On réclame depuis des mois que la faille entre les bâtiments A4 et A5 soit recouverte car la pluie abîme la
Franche-Comté qui l’achète en V.E.F.A. (vente en l’état futur d’achèvement) pour 200 colla- borateurs, une brasserie de 500 m 2 , des cellules commer- ciales et enfin 14 logements de “haut” standing au 8 ème étage avec vue imprenable sur le cen- tre bisontin. L’immense construction patine : sixmois de retard (auminimum) pour le site de l’État, sans doute un an pour la Région. À qui la faute ? Une personne chargée de l’ordonnancement, du pilo- tage et de la coordination du chantier (O.P.C.) a été débar- quée, des entreprises sont poin- tées du doigt par l’architecte pour “leur manque d’implication et de souci architectural” (lire par ailleurs). Dans le même temps, ces sociétés retenues
déplorent l’absence de “fiches travaux” claires et précises qui doivent être délivrées par le cabinet architectural. Une situa- tion compliquée qui a abouti à une visite de chantier début octobre en présence du préfet, de l’architecte, de Sedia l’amé- nageur, de la maire de Besan- çon. Pour sortir le chantier de l’or- nière, il a été demandé à laVille d’assister aux prochaines réu- nions en qualité d’observateur neutre. Une visite que l’opposi- tion municipale saisit au bond pour demander lors du conseil municipal d’octobre des préci- sions à la maire de Besançon, qui n’a pas la main sur ce dos- sier. “On entend des dissensions entre l’architecte et les entre- prises ? Que savez-vous et com-
ment expliquer un surcoût évalué entre 1,2 et 1,7 million d’euros ? Comment allez-vous gérer l’accès au site et le stationnement ? Il faut par exemple augmenter le cadencement des trams vers Viotte et penser à la fermeture de la ligne ferroviaire des Hor- logers l’an prochain pour tra- vaux” estime Ludovic Fagaut (Les Républicains). Il reste quelques mois supplémentaires pour analyser tout cela et redres- ser la barre. “Le Signal” terminé, ces soucis seront vite oubliés. Avec ses tuiles bleues spéciale- ment conçues pour l’occasion, le site promet de rayonner sur la Boucle mais chacun aujourd’hui se regarde en chien de faïence pour savoir qui paiera les travaux modificatifs. n E.Ch.
contexte qui prend une autre importance dans cette construc- tion d’envergure qu’est le Pôle Viotte à Besançon, à proximité de la gare. Rappel du contexte. Sur l’ancien site Sernam, il a été décidé en 2016 - sur décision du Premier ministre Manuel Valls - la construction d’une “Cité admi- nistrative” dont Jean-Louis Fousseret, maire à l’époque, revendique une partie de la paternité. Il s’était battu pour que ce site soit choisi afin d’évi- ter le départ des fonctionnaires vers Dijon. Ce n’est pas un bâtiment mais cinq qui sont construits afin que l’État puisse loger 800 de ses agents ! Sont également en cours de construction un bâtiment pour la Région Bourgogne-
structure. Cela nous empêche de poursuivre le chantier à l’inté- rieur. On réclame, mais rien ne bouge. Il n’y a pas assez de monde sur le chantier” dit-il.
Réponse des entreprises incri- minées : “On a besoin du lift (ascenseur) pour monter nos maté- riaux au qua- trième étage !” Ces deux exem- ples applicables à de nombreux chantiers prou- vent la difficulté de dialogue entre lamaîtrise d’œu- vre et une partie des entreprises retenues. Un
Aussi une brasserie, des commerces, des logements d’exception.
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