La Presse Bisontine 223 - Novembre 2020
8 L’ÉVÉNEMENT
La Presse Bisontine n°223 - Novembre 2020
l Sedia
Le pilote donne un nouveau cap “Sedia prendra en charge les surcoûts”
deux mois en raison de la Covid puis il y a eu une reprise pro- gressive. On est aujourd’hui à 85 % d’activité des entreprises pour un chantier qui va rede- venir normal. Nous avons mis des renforts en maîtrise d’ou- vrage. Nous sommes là pour mettre de l’huile dans les rouages. Le bâtiment A (État) qui devait être livré en octo-
Brigitte Métra évoque la réalisation de plus d’une centaine de décisions modificatives après le changement d’avis des clients. Les entreprises annoncent quant à elles de nombreux travaux supplémentaires. Qui prendra en charge ce surcoût évalué pour le moment entre 1,4 et 1,7 million d’eu- ros ? V.F. : Les surcoûts, Sedia les pren- dra en charge. Nous avons déjà bien remis à niveau certains points. Les entreprises qui pré- senteront des surcoûts supplé- mentaires seront payées. Quant aux honoraires de l’architecte, c’est également normal de les indemniser. Encore une fois, nous sommes là pour mettre de l’huile. Nous avons changé par exemple changé d’O.P.C. (per- sonne chargée de l’ordonnan- cement, du pilotage et de la coor- dination des chantiers). L.P.B. : Pourquoi avoir fait appel à la Ville de Besançon ? V.F. : Nous lui avons demandé de l’aide pour qu’elle joue le rôle d’élément neutre. Elle assistera aux réunions de chantier. Avec tout cela, le chantier va repartir sur de nouvelles bases. n Propos recueillis par E.Ch. La menace du blocage Les syndicalistes aimeraient une expé- rimentation de la gratuité des transports ou une réduction de l’abonnement pour les agents de manière à les inciter à prendre le bus, le train, le tram, pour venir au Pôle Viotte, une adaptation du nombre de bus, davantage de navettes à la gare d’École-Valentin, davantage de trams vers la gare Viotte. Une réunion doit se tenir en préfecture d’ici la fin de l’année et avec la Ville. S’ils ne sont pas entendus, ils menacent un blocage du site par une grève. n
Aménageur et constructeur du Pôle Viotte, Sedia par la voix de son P.D.G. Vincent Fuster joue l’apaisement. Une négociation est en cours avec la Région et l’État pour éviter des pénalités de retard.
L a Presse Bisontine : Pourquoi ce chantier est-il si complexe ? Vincent Fuster : Rappelons que c’est le chantier le plus impor- tant pour Besançon ces der- nières années, qu’il a été pensé à Viotte pour son côté multimo- dal et pour permettre le main- tien des services de l’État à Besançon. Certains ont ten- dance à l’oublier. Il concerne beaucoup d’entreprises locales et fait appel à de nombreux intervenants, d’où sa complexité. Pour Sedia, c’est une opération risquée car sans aucune parti- cipation financière des collec- tivités pour la construction du bâtiment. Nous investissons 40 millions d’euros hors taxes pour la construction des bâti- ments, 10 millions pour les V.R.D. (via la filiale Territoire 25). Ce chantier est complexe. L.P.B. : La Covid n’explique pas à lui seul le retard. Quel est le nouveau planning ? Qui va payer les pénali- tés ? V.F. : Le chantier a été arrêté
bre 2020 le sera pour une partie fin juin 2021. Pour celui de la Région (B), la livraison est prévue fin 2021. Nous avons effective- ment signé des contrats et nous négocions les pénalités. L’État semble valider 9 mois sans aucune pénalité et nous sommes en dis- cussion en ce moment avec la Région.
Négociation avec la Région pour
éviter les pénalités.
Sedia dit vouloir mettre “de l’huile dans les rouages” dans ce chantier d’envergure et d’importance pour Besançon.
L.P.B. : L’architecte
l Revendications Du côté du personnel “Plus le déménagement approche, plus l’inquiétude grandit chez les agents”
800 fonctionnaires d’État, 200 de la Région, vont investir à partir de juin prochain (si tout va bien) le site. S’ils ont obtenu un parking et un restaurant administratif, les syndicats ne sont pas encore convaincus. Ils proposent des pistes de réflexion favorisant le report modal.
L’économie serait évaluée à 400 000 euros de fonctionnement locatif par an. n E.Ch. 1 : L’intersyndicale est composée d’U.N.S.A., de la C.G.T., la C.F.D.T., F.O., la C.F.T.C. et la F.S.U.
G râce à l’intersyndicale (1), les agents du futur Pôle Viotte bénéficieront d’un res- taurant inter administratif (R.I.A.) et d’un parking de 50 ou 100 places. Le chiffre doit être précisé. C’est peu par rapport aux 800 personnes qui vont intégrer entre juin et octobre 2021 le futur bâtiment A, mais c’est déjà mieux que rien ! Pour le restaurant, c’est une véritable avancée car “lorsque nous l’avions réclamé, se souvient François De Pas- qualin (représentant U.N.S.A.), on nous avait répondu qu’il y avait assez de res- taurants à proximité. Vous imaginez si 800 agents devaient se rendre aumême moment dans ces restaurants ! Impos- sible” dit-il, sans compter le surcoût lié aux frais de repas, bien moins chers dans un R.I.A. que chez un privé. Les 800 fonctionnaires sont-ils rassurés pour autant ? Pas vraiment à écouter leurs représentants qui ont analysé la situation en matière de circulation. “Nous avons étémis devant le fait accom- pli. Ce quartier, on le connaît, c’est un entonnoir. Lematin lorsque les véhicules de service par exemple de la D.R.A.A.F., de la D.R.E.A.L., de la D.D.T., de la Région…devront sortir enmême temps,
deuxième tram qui l’emmène jusqu’à la gare. C’est une heure de trajet supplé- mentaire par jour ! Sur l’année, elle va passer 20 jours dans les transports. Son cas n’est pas isolé.” Évidemment, des agents seront favorisés géographique- ment par ce déménagement. Le déménagement n’a pas que de mau- vais côtés. Le personnel va bénéficier de logements flambant neufs. “Pour évi- ter les pertes de temps dans les transports, de plus en plus d’agents vont demander le télétravail, craint François De Pas- qualin. Notre rôle est d’accueillir et ren- seigner les usagers. Quel service va-t- on leur rendre s’ils ont des difficultés pour venir jusqu’à nous, et s’il n’y a per- sonne pour les recevoir ?” interroge le représentant syndical. Christian Jac- quemard (C.G.T.) va plus loin : “On se demande si le choix du bâtiment n’est pas une volonté de déstructurer les ser- vices de l’État.” Les syndicats voient d’autres avantages au regroupement comme la possibilité de travailler en équipe avec d’autres pôles, ensuite de générer des économies. L’État n’aura en effet plus à débourser de coûteux loyers comme elle le fait actuellement pour l’Agence régionale de santé, la D.R.A.A.F., la D.R.E.A.L.
cela va créer un énorme bouchon. Pour sortir du bâtiment, seulement trois véhi- cules passent en même temps au feu vert devant la gare !” dit-il. Les agents devront s’armer de patience. L’autre inquiétude concerne l’accès au site pour ces travailleurs. “Deux tiers des agents vivent dans la couronne bisontine. On nous a vendu ce pôle Viotte parce qu’il était proche de la gare, c’est vrai, mais on supprime des arrêts de train et en 2021 la ligne des horlogers va être sup- primée pendant plusieurs mois pour travaux. C’est un vrai souci” insiste Christian Jacquemard pour la C.G.T. Les syndicalistes prennent l’exemple d’un agent de la D.R.A.A.F. qui habite Thise et travaille rue de Belfort pour
montrer comment ce déménagement l’impacte au quotidien. “Jusqu’à pré- sent, cette personne met 7 minutes pour se rendre à son poste. Pour venir à Viotte, elle va prendre sa voiture pour se garer sur le parking Carrefour où elle prendra le tram. Il faut 30minutes pour rejoindre le site car au ParcMicaud, elle devra prendre un
Les usagers seront-ils les bienvenus ?
François De Pasqualin, à droite, (U.N.S.A.) et Christian Jacquemard (C.G.T.).
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