La Presse Bisontine 223 - Novembre 2020

38 ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n°223 - Novembre 2020

ILS FONT RENAÎTRE L’HORLOGERIE BISONTINE Nouvelles marques, nouveaux concepts, innovation… Qu’ils soient les héritiers d’une longue tradition horlogère locale ou qu’ils se lancent dans l’aventure de la création, ce sont eux qui incarnent le renouveau de l’horlogerie locale. Quatre actualités, quatre parcours.

BESANÇON

Artisanat d’art

Xavier Rousset sublime le savoir-faire artisanal Ancien cadre dans l’horlogerie suisse, désormais ingénieur en micro- mécanique, le Bisontin confie aux meilleurs artisans d’art la fabrication de composants. La première série de ses montres XR by est lancée.

Xavier Rousset a créé le concept XR by… Sa pre- mière collection va sortir.

L e Bisontin Xavier Rousset est un pur produit de l’horlogerie, tombé dans la marmite dès le plus jeune âge puisque son grand- père créait en 1958 la société de cadrans Fraporlux aujourd’hui rachetée par un groupe suisse. Xavier Rousset se familiarisera donc avec la production de cadrans dans l’en- treprise familiale avant de pour- suivre sa carrière dans de grandes maisons horlogères suisses. À 45 ans, il décide de faire une pause… enfin, pas vraiment puisqu’il entame à ce moment- là un cursus à l’E.N.S.M.M. de

Sa première collection dont il vient de terminer la conception s’appelle XR by Rose Saneuil, du nom d’une artisane en mar- queterie haut de gamme basée à Paris à qui il a confié la réa- lisation du cadran. Le résultat est stupéfiant. Coiffant une boîte en full saphir, le cadran aux cou- leurs chatoyantes représente le quetzal, l’oiseau mythique des Mayas. Pour le réaliser, Rose Saneuil a utilisé le bois, la paille, le cuir et des élytres de coléoptère qui donnent ses nuances infini- ment gracieuses au cadran. Pour chacune des collaborations qu’il engagera avec des artistes et artisans, Xavier Rousset propo- sera des séries limitées et numé-

les amoureux des métiers d’art dans le monde entier. Le Bisontin qui a lancé officiel- lement l’aventure XR by le 1 er octobre (jour de la pleine lune des moissons) espère vendre sa toute première montre d’ici la fin de l’année. Pour sa collection suivante, Xavier Rousset fera appel à Sandrine Tessier, meil- leure ouvrière de France dans l’art de l’émaillage. L’intégralité des composants venant dumas- sif jurassien, toutes les montres de Xavier Rousset seront estam- pillées Made in Jura moun- tains. n J.-F.H.

rotées de 7 montres seulement. Le prix de ces exclusivités : “Entre 30 000 et 50 000 euros pièce” confie l’ingénieur. “La pre- mière commande déclenchera la fabrication. Je ne fabriquerai d’ailleurs que ce qui sera vendu” ajoute cet adepte de la tendance green qui ne prélèvera dans la nature que ce dont il aura besoin pour fabriquer ses pièces rares. Un article du New York Times devant paraître aux alentours du 6 novembre mettra en lumière la démarche du Bison- tin. Une démarche tournée vers l’excellence, l’exigence, le “cousu main” loin, bien loin des stan- dards de l’industrie actuelle. Ses créations sont censées intéresser

Besançon qui le mènera au diplôme d’ingénieur en micro- mécanique. “C’est un peu bizarre de retourner se former avec des profs qui sont parfois plus jeunes que soi. Mais après avoir passé des années dans la production de cadrans et d’aiguilles notam- ment, je voulais absolument com- prendre la conception et l’ingé- nierie d’une montre, la façon dont fonctionne un mouvement, un échappement…” Ce passage à l’E.N.S.M.M. lui a permis de mûrir le projet qu’il portait depuis une dizaine d’an- nées : la création d’une marque de montres.Avec une démarche tout à fait originale. “L’originalité

de mon projet est qu’il est conçu pour mettre en valeur le travail de la personne derrière l’objet cadran. C’est la montre en tant qu’objet d’art qui m’intéresse et au-delà, la mise en valeur de l’artiste ou de l’artisan qui

conçoit les pièces. C’est la raison pour laquelle j’ai conçu une mon- tre-écrin qui met en valeur le cadran” explique Xavier Rousset. D’où le nom de son concept : XR by…

Un article du New York Times le 6 novembre.

Plus d’infos sur xrby.art

BESANÇON Un nouveau modèle Humbert-Droz opère à cœur ouvert La dernière née des montres Humbert-Droz sort ce mois-ci.

c’est-à-dire que le balancier est visible à travers le cadran. Cette innovation s’est faite avec la collaboration de l’en- treprise Roland-Bailly qui nous a ajouré le pont d’ancre et la platine. Nous sommes très satisfaits de cette nouvelle collaboration avec une entreprise locale” se félicite Julien Humbert-Droz. “C’est la première fois que nous transformons ainsi le mouvement 28-34 d’E.T.A.” ajoute Frédéric Humbert-Droz, le père de Julien. L’entreprise bisontine a fait de la col- laboration avec des partenaires locaux une de ses marques de fabrique. Les bracelets en cuir viennent de Pelousey (la maison Jean Rousseau) et “nous avons noué un autre partenariat pour cette montre avec l’entreprise Laser Marquage Services d’École-Valentin. Avec eux, nous pouvons proposer aux acheteurs de ce nouveau modèle une personnalisation de la montre grâce à un marquage laser sur le boîtier. C’est une option que l’on propose” ajoute Fré- déric Humbert-Droz. La nouvelle H.D. 1 “cœur ouvert” sera produite à 600 exemplaires (300 avec boîtier noir, 300 autres avec boîtier bicolore), et déclinées avec 6 cadrans différents. “Les clients auront également le choix concernant le bracelet” ajoutent les horlogers bisontins. Tarif d’entrée

Sur la base de leur tout premier modèle, la H.D. 1, les horlogers bisontins y ont ajouté un “cœur ouvert” qui permet de rendre visible le balancier.

L a production est en cours, les premiers modèles seront dispo- nibles dans la première quin- zaine de novembre : la firme Humbert-Droz, héritière d’un savoir- faire horloger né au milieu des années cinquante à Besançon (avec l’entreprise Réparalux), sort son nouveau modèle

de montre. C’est aujourd’hui la qua- trième génération Humbert-Droz qui est à la manœuvre, avec Julien, l’ar- rière-petit-fils du fondateur. “Ce nou- veau modèle est une déclinaison de notre première montre, la H.D. 1. Elle y ressemble, à la différence près que nous y avons ajouté un “cœur ouvert”,

Frédéric et Julien Humbert-Droz, les deux dernières générations.

l’hôpital en éditant un modèle quartz, la Réa-Chrono dont une partie des bénéfices seront destinés à l’association Réa…gir qui améliore le quotidien des enfants en réanimation. “Nous espérons pouvoir leur remettre prochainement un chèque suite à cette opération menée au printemps” note Frédéric Humbert- Droz. Avec la crise économique qui pointe son nez derrière la crise sani- taire,Humbert-Droz continue d’innover et pour l’instant a réussi à maintenir à flot son effectif d’une quinzaine de salariés. Plus d’information sur l’ac- tualité de la marque bisontine sur www.humbert-droz.fr n J.-F.H.

de ce nouveau modèle : 890 euros, et 1 100 euros avec le bracelet haut de gamme en alligator. Ce nouveau modèle sort dans un contexte évidemment particulier. L’en- treprise Humbert-Droz compte sur son

réseau de 17 boutiques en France (il continue à s’agrandir), mais aussi et peut-être surtout sur les ventes en ligne pour vendre cette nouvelle montre. Pendant la première vague du Covid, Hum- bert-Droz avait joué la carte de la solidarité avec

Ce nouveau modèle à partir de 890 euros.

Le nouveau modèle H.D. 1 “cœur ouvert”.

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