La Presse Bisontine 223 - Novembre 2020
ÉCONOMIE
La Presse Bisontine n°223 - Novembre 2020 39
BESANÇON
Ses nouvelles créations
S pécimen, Quadripod, Unam… À nouveaux modèles et nouvelles col- lections, nouveaux noms. Philippe Lebru, le bouillonnant créateur bisontin installé dans sa boutique-atelier, salle de Qatar où il doit se rendre l’an prochain. “Pour l’équilibre éco- nomique de notre entreprise, il est bien de pouvoir faire un projet de ce genre par an. La crise sani- taire nous touche également. On a perdu près de trois mois de chiffre d’affaires cette année, que l’on ne pourra pas rattraper” note Philippe Lebru. Sa bou- tique-atelier Utinam n’est pas une manufacture comme les autres. C’est un endroit où on accueille aussi la création hor- logère et les indépendants. Un endroit atypique. À l’image de son créateur qui a su se faire un nom à part dans le milieu de l’horlogerie, reconnu aujourd’hui unanimement pour sa créativité et son originalité. “Je suis accepté sans doute parce que je suis différent. Mais les choses ne se sont pas faites du jour au lendemain. Les pièces que l’on a créées commencent à s’installer dans le temps, c’est ça qui assure notre pérennité” dit-il. Comme tout bon horloger, il sait que pour travailler dans la mesure du temps, il ne faut être ni pressé ni impatient… Tous les nouveaux modèles sont à découvrir sur utinam-manu- facture.fr n J.-F.H. Philippe Lebru : toujours un temps d’avance Le créateur bisontin sort une nouvelle horloge, une nouvelle collection de montres pour les fêtes et prépare la livraison d’une horloge monumentale au Qatar. Malgré la crise, sa société Utinam continue à créer. Il a su se faire un nom à part dans le milieu de l’horlogerie. Philippe Lebru devant une des plus récentes créations : l’horloge Pop-up à régulateur qui indique les secondes. réception au design chic et contemporain prépare la sortie de ces nouveaux modèles pour cette fin d’année. De quoi main- tenir à flot, le moral et l’activité de la dizaine de collaborateurs qui l’entoure malgré un contexte, il faut bien le reconnaître, plutôt morose. Dans les vitrines ou dans l’ate- lier voisin dumagasin, tous deux situés face au Musée du Temps en haut de la Grande rue, les vitrines laissent déjà entrevoir ces nouveaux modèles. “Unam”, c’est un modèle de montres qui reproduit la réplique de l’horloge monumentale de la place de la Révolution, signée Lebru. Ses déclinaisons nouvelles baptisées “Typik” se déclinent en bleu, noir ou bordeaux. Les aiguilles de l’une d’elles, la “sénestre”, tournent à l’envers. Quadripod, c’est une montre au design très carrossé, plutôt masculine, tout en jouant sur les formes et les couleurs de manière à la rendre en même temps élégante. “Ce modèle sera produit à 88 exem- plaires. Tout comme la nouvelle Spécimen” indique le designer horloger. Spécimen, c’est ce troi- sième nouveau modèle aux reflets poudrés et rendus bril- lants par la farine d’inox, décli- née en trois modèles dont le pro- chain sera féminin. Parmi les nouveautés à découvrir chez Philippe Lebru, on croise aussi ces séduisantes pendulettes fixées au sommet d’une tige acier, au cadran ivoire, blanc ou bleu. Autre nouveauté de l’automne, celle qu’on croisera aussi dans la boutique-atelier du créateur avec une nouvelle déclinaison de son horloge comtoise revisitée “Pop-up”,munie d’un régulateur, c’est-à-dire avec un cadran décen- tré pour indiquer les secondes. La structure en résine, comme de nombreuses pièces, sont tra- vaillées et usinées sur place. Tout comme les maté- riaux inox avec lesquels il a conçu sa toute première horloge comtoise en 2005 qui lui avait valu un beau coup de pro- jecteur avec un premier prix au concours Lépine. Ce qui a fait la renommée de Philippe Lebru, c’est aussi la conception d’horloges monu- mentales. On se souvient de celle qu’il a installée sur la façade du Musée des beaux-arts place de la Révolution, de l’horloge de la gare T.G.V. des Auxons et plus récemment de celle qu’il a ven- due et installée dans le nouveau siège du Crédit Agricole Franche-Comté avenue Cuse- nier. Sa prochainemonumentale, il la réserve à un bâtiment du
PHENOMEN Haut de gamme Made in Besançon Ces montres sont un “Phenomen” Conçues et fabriquées à Besançon, ces garde-temps haut de gamme ont une véritable histoire et originalité. Elles viennent de recevoir l’appui d’un sportif de renom avec le basketteur Rudy Gobert, joueur de N.B.A.
“P henomen” se classe dans l’horlogerie de prestige. À 80 000 euros la montre, elle entre dans cette caté- gorie. Ce n’est pas le prix qui fait sa valeur mais bien le travail mené par l’équipe bisontine qui a pensé, dessiné et conçu du début à la fin cette montre novatrice. D’ordinaire, les horlogers cultivent le secret voire parfois le manque de trans- parence quand il s’agit de dire si la montre est produite dans les ateliers, comment elle est assemblée et avec quels composants. Alexandre Meyer, ingénieur, designer et fondateur de Phenomen, est l’antithèse de cela. Lorsqu’il nous reçoit dans ses locaux, côté est de Besançon, non loin des ex- usines Lip, il nous dévoile tout, jusqu’à ouvrir les tiroirs pour montrer les com- posants qui font sa montre, d’où ils viennent, par qui ils ont été fabriqués. Premier enseignement : “Phenomen” est un véritable horloger. Certes, ils ne sont “que” 4 à travailler dans les
locaux, dont deux horlogers diplômés, mais leurs travaux ont donné des mon- tres originales et personnalisées. “Les clients qui nous achètent sont eux- mêmes des phénomènes, image le pré- sident de la société créée il y a 3 ans. Notre première édition offre un aspect
musculeux doté d’un défi technique. Pour les prochaines collections, peut-être penserons- nous à réfléchir à une montre poétique.” Ancien ingénieur chez P.S.A. Peugeot-Citroën où il dessinait en 2005 le look des futures voi- tures que l’on retrouve en 2020 en concession, Alexandre a choisi Besançon pour “l’éco- système. Il y a ici des laboratoires européens, des sous-traitants…” argumente celui qui est passé par l’incubateur.
Le Bisontin Alexandre Meyer, fondateur de Phenomen.
Un travail d’art avec ce cadran sur un seul plan.
de plus de 100 heures, soit plus de qua- tre jours, et proposant un affichage par heures sautantes et rétrogrades et minutes rétrogrades. Ont rejoint l’aventure les horlogers Laurianne Cassard et Éliot Dufeutrelle, et Béren- gère Faton. Alexandre a reçu un sacré de pouce avec le soutien du basketteur français Rudy Gobert, joueur de N.B.A. dans l’équipe des Jazz. Le lancement avec le sportif est prévu le 5 novembre. Plusieurs montres ont déjà été vendues… dont une à Besan- çon, une autre au Japon. n E.Ch.
Objectif de la marque : mettre en avant unemécanique d’exception et proposant un affichage de l’heure plus moderne qu’un simple cadran sur un seul plan, mais au gabarit compact et facile à porter tous les jours : l’Axiom. Pour ce premier modèle,Alexandre Meyer s’est associé à Sylvain Nourisson, horloger titulaire d’un D.M.A. (Diplôme des Métiers d’Art) de l’École d’Horlogerie de Morteau. L’horloger a développé pour un mouvement mécanique à remontage manuel P.H.-010, un mou- vement exclusif doté de deux barillets pour garantir une réserve de marche
Il fait notamment appel à des parte- naires locaux, comme le centre de recherche (Femto-S.T.) ou des P.M.E. expertes (Groupe I.M.I., Jean Rousseau Manufacture, B.D. Product, parmi d’au- tres), pour la réalisation de certains composants. Parce qu’elle ne peut pas “tout” fabriquer, la firme fait appel à des partenaires d’excellence pour ses composants clés comme Atokalpa pour l’assortiment, La Joux Perret pour ses composants mouvement ou Mimotec pour les pièces relevant de la techno- logieAgenEse® dédiés auxmécanismes de rétrograde.
Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online