La Presse Bisontine 223 - Novembre 2020
16 BESANÇON
La Presse Bisontine n°223 - Novembre 2020
ASSOCIATION
Encore 146 féminicides en 2019
Solidarité femmes Besançon : 40 ans après, où en est-on ? L’association, qui vient
en 1980, dans la mouvance du Mouvement de libération des femmes (M.L.F.). “À l’époque, ce n’était pas considéré comme un crime, juste un acte délin- quant ! Et on disait souvent aux femmes que ce n’était pas si grave ou qu’elles l’avaient peut- être provoqué.” À peine deux ans plus tard suivra la création du Centre d’hébergement et de réinsertion sociale avec six places disponibles. L’association, qui a grandi, propose depuis 36 places dans dix apparte- ments. Les enjeux nationaux l’animent autant que les problématiques locales. Car l’un et l’autre sont liés. À l’image de la nécessité du bracelet anti-rapprochement réaffirmée lors du Grenelle contre les violences. “Cela aurait peut-être pu sauver Razia à l’époque” , regrette un peu amère la présidente. Et si la situation de la femme a évolué, la réflexion continue “sur l’occupation de l’espace public, la place des filles dans les études, aux postes de res- ponsabilité, la question de l’éga- lité salariale” , rappelle Solida- rité femmes qui collabore avec d’autres associations locales comme F.E.T.E., C.I.D.F.F., Le Nid… L’un de ses projets serait d’ailleurs d’ouvrir un site unique sur Besançon dans l’es- prit de la Maison des femmes de Saint-Denis, qui regrouperait l’ensemble de leurs activités. n S.G.
Morteau)” , constate la prési- dente. “ Les femmes se sentent moins honteuses et plus dans leur droit de nous appeler suite aux mouvements Me Too et Balance ton porc.” L’association, qui a fait de l’ac- compagnement des enfants une autre priorité, a vu aussi ses actions de soutien à la paren- talité augmenter.Les besoins sont là et le soutien ne vacille pas. Solidarité femmes Besan- çon répond ainsi depuis 40 ans à toutes les situations de vio- lence. “Chaque année, près de 500 femmes appellent pour la première fois. Nous leur venons en aide de différentes manières”, indique Christine Perrot, qui se félicite d’avoir à nouveau
S’ il y a bien eu des avancées, du chemin reste à parcourir selon Christine Per- rot, présidente de Solidarité femmes Besançon. L’affaire Weinstein et celle du milliar- daire Epstein l’ont rappelé et ont aussi permis de libérer la parole ces dernières années. Si bien que les demandes ne ces- sent de croître. “Nos activités ont augmenté de 20 à 30 %, aussi bien sur l’accueil de jour, que sur les premiers rendez- vous ou la fréquentation de nos permanences (à Pontarlier, Baume-les-Dames, Valdahon et menées depuis les années quatre-vingt et rappelle l’urgence à agir. en aide aux femmes victimes de violences (notamment conjugales), revient sur les différentes actions
une policière dédiée à ces ques- tions au commis- sariat bisontin. “On ne vient pas porter plainte pour ce genre de violences comme pour un vol de mobylette. Il ne faut pas rajouter au traumatisme existant, celui d’un accueil ina- dapté.” Au départ, c’est la banalisation du viol qui a conduit un petit groupe de femmes à fonder cette association
Bientôt une Maison des femmes ?
Solidarité femmes Besançon travaille avec d’autres associations et aimerait voir se créer un lieu
d’accueil commun.
EN BREF
CHAPRAIS Une demande grandissante La boulangerie Au Pain d’antan passe au bio Son gérant, Jean-Claude Schillinger, a décidé de sauter le pas en demandant la certification. Il propose des pains bio dans ses deux boutiques de la rue des Chaprais et livre également le lycée agricole de Dannemarie-sur-Crète.
Cabaret La Compagnie bisontine Bacchus rouvre son Cabaret Andler. Deux heures de spectacle avec 20 comédiens- musiciens, les 27 et 28 novembre à 20 heures à la salle socioculturelle de Morre, rue de l’Échangeur (grand parking gratuit). Renseignements au 06 76 28 53 04. Conférence Conférence-débat le samedi 21 novembre à 14 h 30 à l’Hôtel Siatel de Châteaufarine Ouest sur le thème “Qu’est-ce qu’un médium ?”, organisée par le Cercle Spirite Allan Kardec. Dans le respect des gestes barrières et un siège occupé sur deux. La médiumnité dans sa définition, ses pratiques, ses dangers, en tant qu’attribut indissociable du spiritisme et élément essentiel de la philosophie spirite codifiée par Allan Kardec voici plus de 160 ans. Entrée : 6 euros.
I ci, on travaillait déjà avec de la farine bio, sans avoir pour autant la labellisation. “La certification suppose tout un processus. Il faut une cham- bre de fermentation séparée, des bacs à part et ne pas stocker la farine au même endroit. Ce n’est pas si simple” , précise Jean- Claude Schillinger, qui a fina- lement décidé de franchir le cap à l’occasion d’un réinvestisse- ment de 130 000 euros dans la modernisation de son matériel. Les attentes de sa clientèle ont confirmé le bien-fondé de sa démarche. “Je fournis également le lycée agricole de Dannema- rie-sur-Crète, qui souhaitait pri-
vilégier le bio.” 5 000 à 6 000 petits pains sortent ainsi de ses fourneaux chaque semaine pour la cantine du lycée agricole. Sou- mis pour l’heure aux contraintes
Jean-Claude Schillinger dans sa boutique de la rue de Belfort.
de la crise sani- taire, il pourrait ensuite repasser sur la livraison de baguettes tradi- tion bios avec l’achat de tran- cheuses. Côté magasin, la demande se fait aussi grandis- sante. “Le confi- nement a parti- cipé à une sorte de
de Belfort et de la rue du Chas- not. Puis a ouvert un second magasin avec un petit service de restauration à quelques mètres de là. En location jusqu’ici, il en a repris la gérance pour y proposer des brunchs les dimanches, ainsi que des dégus- tations avec des vignerons. “On a l’habitude de travailler avec plein de petits artisans. Je fais aussi venir des produits d’Italie et je propose mon foie gras et des
déclic. Les gens veulent manger plus sainement et font appel aux filières courtes. Ne serait-ce que sur notre activité traiteur avec davantage de plats vegans et végétaliens” , constate Jean- Claude Schillinger. Ce cuisinier- pâtissier de formation, qui a tra- vaillé autrefois sur Montbéliard, a vu le métier pas mal évoluer. Arrivé il y a sept ans sur Besan- çon, il a d’abord repris la bou- langerie dans l’angle de la rue
terrines maison.” Les habitués se partagent entre cette adresse et “le CS 37” voisin (un restaurant et bar à vins corse) tenu par sa fille, à laquelle il vient régulièrement donner un coup de main. Désigné autre- fois meilleur apprenti cuisinier de Franche-Comté, Jean-Claude Schillinger boucle ainsi la boucle en faisant rimer le bon avec le bio. n S.G.
“Les gens veulent
manger plus sainement.”
Renseignements : Claudine Camus au 06 27 15 21 35.
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