La Presse Bisontine 219 - Juillet 2020

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l Technologie Ils ont obtenu une dérogation de l’A.N.S.M. Archéon modifie sa technologie pour pallier la pénurie de ventilateurs Durant le confinement, la start-up bisontine a redéployé

son dispositif de monitoring dédié à la réanimation cardiaque pour les services de réanimation adultes. Elle est primée aujourd’hui par l’Europe.

Le produit EOlife permet de venti- ler avec le débit d'air nécessaire

L a saturation des salles de réa- nimation s’est traduite par une pénurie en matériel durant l’épidémie. En un temps record, et après avoir obtenu une dérogation de l’agence du médi- cament et des produits de santé (A.N.S.M.), la start-up bisontine a développé courant avril un produit capable de ventiler avec la quantité d’air voulue un patient admis en réa- nimation. Start-up de 9 salariés basée au cen- tre-ville,Archéon a réalisé une prouesse technologique en déployant son dis- positif de monitoring de la ventilation manuelle dédié à la réanimation car- diaque pour les services de réanimation adultes. Objectif : que ces derniers puissent ventiler correctement un patient s’ils n’ont plus de ventilateur de réanimation à disposition. La Presse Bisontine avait consacré en septem- bre 2019 dans le cadre d’un dossier relatif à l’innovationmédicale un article

au produit EOlife. La société a apporté une nouvelle corde à son arc. “Notre produit ne remplace pas un ventilateur de réanimationmais il est une solution palliative qui stabilise unmalade pen- dant quelques heures voire quelques jours. Nous l’avons fait évoluer avec la crise sanitaire en changeant les algo- rithmes et en modifiant l’interface. C’est ce qui a permis l'adaptation” annonce Alban De Luca, co-fondateur d’Archéon. La ventilation en réanimation est une procédure critique. Lorsqu’il s’agit d’un patient souffrant d’insuffisance respiratoire aiguë, comme c’est le cas pour les patients atteints du corona- virus, une erreur de réglage du ven- tilateur ou un dysfonctionnement peut entraîner une détérioration rapide de l’état de santé, jusqu’à la mort. Si Archéon s’est lancée dans ce travail, c’est après avoir été contacté par le professeur Erwan L’Her, chef du service de médecine intensive et de réanima-

un patient en insuffisance respiratoire.

niques. Depuis le déconfinement,Archéon s’est recentré sur son dispositif destiné à la réanimation cardiaque. Il doit être commercialisé en septembre. Les pom- piers du Doubs ont déjà pu le tester. Le 16 juin, la société a annoncé avoir été primée dans la catégorie “traite- ment des patients atteints du corona- virus” parmi plus de 1 400 projets déposés au plan européen. Elle va bénéficier d'un financement d'1million d'euros dans le cadre du programme E.I.C. Accelerator Projects ou Coro- navirus. Archeon fait partie des 36 entreprises retenues, dont 4 fran- çaises. n

tion du C.H.U. de Brest. “Il connaissait notre produit de ventilation cardiaque. Il nous a demandé de créer un proto- type” raconte le co-fondateur. Les ingé- nieurs se sont mis au travail. Les tests ont été concluants. L’A.N.S.M. a délivré une dérogation sur le marché d’EOlife qui courait fin mai. Les retours ont été positifs : “EOlife propose grâce à sa solution d’intelligence artificielle un outil fiable pour mesurer et ajuster l’air délivré à chaque patient, le clinicien n’a plus qu’à ajuster la quantité d’air- oxygène voulu” commente le professeur Erwan L’Her qui a pu tester la fiabilité des paramètres ventilatoires d’EOlife, mesurés dans le cadre d’essais cli-

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