La Presse Bisontine 215 - Décembre 2019

La Presse Bisontine n°215 - Décembre 2019 27

l Karim Bouhassoun Liste Bisontines Bisontins “Je souhaite augmenter le taux de commerces indépendants” Karim Bouhassoun tire la liste “Bisontines

ferons de la “dentelle”, c’est-à- dire en excluant ceux qui souf- frent le moins comme les grands groupes et enseignes ou ceux des zones commerciales. Je voudrais en profiter pour rap- peler que nous voulons soutenir le commerce dans tous les quar- tiers. Ce qui sera fait pour le centre-ville sera valable pour tous les commerces de proximité. Le commerce, c’est l’ambiance de la ville, c’est la vie des quar- tiers. L.P.B. : Quel politique tarifaire pour les parkings ? K.B. : Nous mettrons tout sur la table au début du mandat, sans fausse promesse. Nous avons déjà proposé à des commerçants et aux habitants dans notre pro- gramme la gratuité tous les samedis de 11 heures à 19 heures Nous étudions l’option de la gra- tuité, tous les jours, des 2 pre- mières heures de stationnement, après avoir rencontré des com- merçants. L.P.B. : Quelle est votre position sur l’accessibilité du centre-ville ? K.B. : Le centre-ville doit être visi- ble. Cela commence par les entrées de ville qu’il faut revoir de fond en comble sur le plan

urbanistique, architectural et artistique. Ensuite, il faut une politique de tolérance zéro sur les incivilités, et demédiation, avec des équipes dédiées, pour gérer toutes les situations humaines qui gênent par ailleurs aussi les riverains et les chalands, dans tous les quartiers et pas qu’au centre- ville. La ville doit être propre et calme pour faire ses courses à loisir. Je rappelle que nous mettrons en place la gratuité progressive des transports. Ce n’est pas une mesure “sociale” car les tarifs sociaux existent déjà. Il s’agit de provoquer un choc psycholo- gique pour un report de la voiture individuelle aux transports en commun. Un exemple concert : pour une famille de 5 personnes qui vient de Vesoul ou de Lons- le-Saunier, voire de Dijon ou de Suisse, c’est un gain de 15 euros qui ira dans le panier d’achat. L.P.B. : Quel moyen de lutter contre la vacance des locaux commerciaux ? K.B. : Ne nous méprenons pas, cela existe partout. Il existe 1 000 vitrines au centre-ville. Le taux de vacances des fonds de com- merce est de 9 % contre 12 % en moyenne nationale. La question

Bisontins” qui se veut apolitique et citoyenne. Il met en avant l’attractivité de la ville à travers l’organisa- tion d’événements pour attirer un nouveau public au bénéfice des commerces de centre-ville.

L a Presse Bisontine : Quelles sont vos propositions concrètes et innovantes pour redynamiser et soutenir le commerce de centre-ville ? Karim Bouhassoun : D’abord l’at- tractivité et l’événementiel. C’est le principal argument de notre programme en matière écono- mique en général, et de com- merce et d’artisanat en parti- culier. D’un côté, nous avons tout pour attirer de nouveaux arri- vants. De l’autre, les habitants des grandes métropoles qui sou- haitent les quitter désignent une ville comme la nôtre. Mais la ville perd des habitants. C’est une aberration. Sur le plan des animations, nous créerons un “mois de lamusique” entre fin août et début octobre. Nous lancerons un marché de Noël de nouvelle génération, pour attirer chez nous plutôt que d’aller ailleurs. 45 millions d’habitants vivent à moins 4 heures de Besançon : ils doi-

vent venir chez nous. Nous crée- rons une marque de ville avec une communication offensive pour gagner des habi- tants et des entreprises. Nous soutiendrons les filières de l’hor- logerie, du numérique avec une cité à Témis et un festival de l’économie numérique. Nous insisterons sur les filières de la santé, du luxe et du bien-être pour développer une économie de services dont nous avons besoin. Ensuite la fiscalité. Le projet de loi de finances pour 2020 en cours de discussion contient une mesure que nous avons identi- fiée et qui va nous permettre d’exonérer totalement ou par- tiellement les commerçants et artisans de la C.F.E., laT.F.P.B. et la C.V.A.E. Cela donnera de l’oxygène aux commerces qui ont souffert des épisodes des gilets jaunes, des modifications liées au tramway ou des diffi- cultés de stationnement. Nous

Karim Bouhassoun : “Le commerce, c’est l’ambiance de la ville, c’est la vie des quartiers.”

que je souhaite résoudre, c’est d’augmenter le taux de com- merces indépendants, qui n’est que de 60 %. Pour cela, nous ins- tallerons un guichet unique pour le commerce et l’artisanat, avec tous les partenaires : collectivités, consulaires, unions de commer- çants, experts-comptables, tri- bunal de commerce, boutique de gestion… Il facilitera les démarches pour les installations, le développement - y compris les aides à l’investissement -, et per- mettra de faire face aux diffi- cultés ponctuelles ou structu- relles. Le maire sera un “chef d’orchestre”, un facilitateur pour les artisans et commerçants. Nous installerons une “commis- sion commerce et artisanat” d’un

nouveau genre, avec les mêmes partenaires qui aura l’obligation de se réunir mensuellement et dont les réunions aboutiront à des plans d’action. L.P.B. : Face à la montée en puissance du e-commerce, la collectivité doit- elle aider les commerçants indépen- dants à prendre ce virage numérique et si oui, comment ? K.B. : L’économie numérique ne doit pas s’opposer à l’économie “classique”mais l’accompagner. Il faut soutenir les plateformes de commerce en ligne qui génè- rent des achats locaux. Des start- up locales du numérique s’en saisissent. Nous les soutien- drons. n Propos recueillis par J.-F.H.

l Éric Alauzet La République En marche “La Boucle mérite une nouvelle ambition” Pour Éric Alauzet, le centre-ville est, sans jeu de mots, la vitrine de toute une commune. Il sera au cœur de son projet pour Besançon.

lière du Grand Besançon) afin de réa- liser leur rénovation si cela est néces- saire, y compris le cas échéant par la fusion de plusieurs cellules entre elles. Des solutions innovantes peuvent aussi être s’envisager, comme des boutiques éphémères,boutiques à l’essai,ou encore des changements d’usages (crèche, garage à vélo sécurisé…). Nous envi- sageons aussi de favoriser l’implantation d’activités de production (haute horlo- gerie, dispositifs médicaux…). L’accé- lération de l’instruction des projets de travaux avant ouverture peut aussi favoriser une nouvelle installation. L.P.B. : Face à la montée en puissance du e- commerce, la collectivité doit-elle aider les commerçants indépendants à prendre ce virage numérique et si oui, comment ? É.A. : Enfin, la Ville peut être motrice pour faciliter la transition numérique des commerces avec le déploiement du projet Teekers de vente en ligne de pro- duits locaux, le développement de ser- vices numériques en lien avec une bou- tique connectée multiservice et un service d’accompagnement numérique des commerçants. Enfin, une politique touristique dyna- mique aura bien évidemment des réper- cussions favorables sur le commerce. Un centre des congrès au cœur de la Boucle y participerait activement. La Boucle mérite une nouvelle ambition. n Propos recueillis par J.-F.H.

É.A. : Concernant la tarification du par- king, afin d’optimiser l’offre et de favo- riser l’utilisation pratique du centre- ville, le prix du stationnement de courte durée doit être réduit. D’où l’idée de gratuité entre midi et deux (avec une évaluation au bout d’un an) et la fac- turation du seul dépassement après une heure de stationnement gratuit en parking d’ouvrage. Nous mènerons une réflexion globale et expérimenterons de nouvelles tarifications pour les visi- teurs - notamment le samedi - et les riverains. Nous proposerons aussi de repenser le Free pass pour le rendre plus attractif, une homogénéisation des tarifs des parkings, le développe- ment des parkings vélo sécurisés et une expérimentation de nouvelles tari- fications pour les visiteurs et les rive- rains. L.P.B. :Quelle est votre position sur l’accessibilité du centre-ville ? É.A. : En raison du périmètre restreint et de l’exiguïté du centre-ville, l’amé- lioration de l’accessibilité passe par des itinéraires piétons et cyclistes agréa- bles et sécurisés (quai),une amélioration du service de transport collectif (navette électrique de centre-ville, desserte depuis les quartiers), la gratuité pour les seniors en heures creuses, le ticket à 1 euro aller-retour le samedi, un abon- nement demi-tarif pour les étudiants, un système de livraison des achats vers

les parkings au cœur de ville, l’accès direct au centre-ville à Rivotte pour les habitants du plateau avec le tram- train. Pour les automobilistes et les cyclistes, il reste nécessaire de flécher le centre- ville depuis les entrées de ville à com- mencer par la côte de Morre, au plus direct, et de numériser les places de stationnement pour optimiser le sta- tionnement avec une application Inter- net (smart city). Dès le début du mandat, j’engagerai une concertation avec tous pour, le cas échéant, revoir les règles d’usage au centre-ville - stop aux trottoirs encom- brés - et ensuite s’y tenir.

L a Presse Bisontine :Quelles sont vos propositions concrètes et innovantes pour redynamiser et soutenir le com- merce de centre-ville ? Éric Alauzet : Le commerce du centre- ville subit une érosion de son activité. Les raisons sont multiples : pertes d’emplois (transferts d’adminis- trations comme l’hôpital Saint- Jacques…), logements disqualifiés, insuffisance de parking, notamment relais, et départ des familles, commerce en ligne et changements de modes de consommation, concurrence des zones commerciales, voire d’autres villes, accessibilité et stationnement parfois difficiles. La prospérité du commerce passe par une ambition forte et globale liée à la qualité de l’espace public et du patri- moine, à l’accessibilité, à l’attractivité des logements, des services proposés et à la dynamique de d’emploi. Nous devrons mobiliser une équipe dédiée à l’ensemble de ces sujets mais aussi à la question de la reconquête du foncier et du patrimoine bâti. L.P.B. : Quelle politique tarifaire pour les par- kings ?

L.P.B. :Quel moyen de lut- ter contre la vacance des locaux commerciaux ? É.A. : Concernant les locaux vides, au-delà d’une nécessaire dis- cussion (bonus-malus) avec les propriétaires pour accélérer la reprise et aller vers unmontant des loyers raisonnable, un dis- positif de rachat de cellules commerciales durablement vides sera mis en place par l’intermédiaire d’Ak- tya (S.E.M. immobi-

“Numériser les places de stationnement avec une application.”

Le candidat Éric Alauzet promet “une concertation avec tous au début du mandat” au sujet du commerce.

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