La Presse Bisontine 203 - Novembre 2018
L’ÉVÉNEMENT
La Presse Bisontine n°203 - Novembre 2018
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l Planoise
D’emploi aidé à formateur À 19 ans, Paul forme les adultes aux métiers du numérique
Grâce aux contrats aidés, la Fabrikaweb à Planoise a donné sa chance à un jeune sans diplôme mais autodidacte. Le voilà devenu formateur. Il sera embauché en C.D.I. à la fin de son C.A.E., en 2019.
“P aul est représentatif de ce que nous voulons démontrer : il était débu- tant, non diplômé mais autodidacte et passionné par l’infor- matique. Aujourd’hui, il est formateur d’adultes se destinant au métier de médiateur du numérique” présente Azouz Manaï, responsable de l’asso- ciation Fabrikaweb qui va changer de nom pour devenir “Digifab”, institut labellisé “Grande école du numérique”. Installée au 2, avenue du Parc à Pla- noise, “l’école” apprend et forme les jeunes de 7 à 17 ans aux métiers du numérique et depuis septembre der- nier, les adultes dans le cadre d’un plan de formation. Des vocations nais- sent “pour un domaine qui recrute. La plupart des métiers que nous ensei- gnons sont nouveaux” poursuit l’asso- ciation. Sans l’aide d’un contrat aidé, Paul Lalarme, 17 ans lorsqu’il est arrivé pour la première fois dans l’atelier de la Fabrikaweb en 2016, n’aurait jamais pu trouver un emploi le domaine qui le passionne : l’informatique. “Au départ, ce contrat aidé nous a beaucoup aidés car notre modèle économique reposait à l’époque sur les inscriptions des enfants aux ateliers et au mécénat. Paul a eu le bénéfice de ce contrat par l’intermé- diaire de la Mission Locale qui a pu lui proposer un contrat sur trois ans
et non une seule année. Sans cette aide, je ne pouvais pas l’embaucher” pour- suit Azouz Manaï, le concepteur de l’association. Deux ans plus tard, le jeune homme originaire de Planoise forme un grou- pe de 10 adultes aux métiers du numé- rique. En mars prochain, ces derniers pourront prétendre à travailler dans un espace numérique géré par une col- lectivité, une entreprise. Paul, lui, a suivi des formations pour apprendre
Paul Lalarme (à gauche), formateur de l’école du numérique la Fabrikaweb conseille une élève, sous le regard d’Azouz Manaï, le fondateur.
la pédagogie. Que se pas- sera-t-il une fois la fin de son contrat, en 2019 ? “Si tout va bien, et il n’y a pas de raison, nous le garde- rons. Auparavant, notre modèle économique n’était pas stable et reposait sur des prix que nous avions remportés, notamment 13 500 euros dans le cadre de Talents des Cités ou un prix de la S.N.C.F.” explique le responsable. En devenant organisme de formation, de nouvelles portes se sont ouvertes. L’association prévoit même d’embaucher un deuxième formateur issu de sa pre- mière promotion. Son pos- te sera un “parcours emploi compétences” (P.E.C.) qui
“Ce fut d’une grande aide.”
remplace le Contrat aidé. La Fabri- kaweb a aussi bénéficié d’un accom- pagnement de la Région pour finan- cer un achat de 4 000 euros enmatériel, et 7 000 en fonctionnement dans le cadre de son plan “Aide à l’emploi asso- ciatif” (lire ci-dessous). Sans les aides publiques, l’école du numérique ne serait jamais arrivée jusque-là. À elle de trouver de nou- veaux débouchés pour poursuivre son développement sans laisser de côté ce qui l’anime depuis ses débuts : son rôle social au cœur de Planoise. n E.Ch.
l Politique Subventions Sans le vouloir, la Région vole au secours des “assoces” Le dispositif “Aide à l’emploi associatif” alloue 11 000 euros aux associations, à condition qu’elles proposent un temps complet. 6 000 emplois sécurisés.
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C’ est au titre de la vie asso- ciative qu’en 2016 la Région met en place le dispositif “Aide à l’emploi associatif”. Elle ne se doutait pas qu’il rencontrerait un si vif succès ! Le retrait de l’État dans le dossier “Contrat aidé” n’est pas sans lien. “Face au succès, nous avons été obli- gés de limiter le dispositif parce qu’il faut aussi que cela soit supportable financièrement pour la Région. Par- ce que nous croyons au monde asso- ciatif, nous avions pris cette décision en 2016 de soutenir 6 000 emplois associatifs en allouant 11 000 euros sur 18 mois aux associations qui en font la demande” explique Patrick Molinoz, vice-président à la Région en charge de la jeunesse, de la vie associative, de la laïcité, de l’inno- vation et du développement numé- rique des territoires.
Dans ces 11 000 euros, 4 000 doi- vent financer un investissement en matériel et 7 000 le fonctionnement. L’association Réseau citoyenneté développement (Récidev) à Besan- çon (Planoise) en bénéficie : “Cela nous a permis d’acheter du matériel informatique neuf et des tonnelles pour nos manifestations, ce qui nous évite désormais d’en louer” commente
DOUBS
Patrice Bernard, pré- sident de l’association. L’autre partie sécurise un poste. La Région avoue que le stock annuel des aides n’est pas exten- sible. “C’est une aide à instant T où l’on trans- forme des emplois pré- caires en moins pré- caires” conclut l’élu. n E.Ch.
“On a acheté du matériel informa- tique neuf.”
Patrick Molinoz, élu régional chargé de la vie associative.
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