La Presse Bisontine 195 - Février 2018

24 DOSSIER I

La Presse Bisontine n° 195 - Février 2018

l Association Ferme ludique “Attention à l’achat coup de cœur” À Taxenne, juste à côté de Saint-Vit, l’association “Foreverlove” recueille des animaux dont les propriétaires ne peuvent ou ne veulent plus s’occuper.

C ette ferme ludique n’aurait pu trou- ver de meilleur nom. Ici, “l’amour pour toujours” en direction des ani- maux est une véritable philoso- phie pour Gaëlle Marion, qui a créé l’as- sociation en mars 2017. Les animaux recueillis sur ce vaste site de trois hectares sont choyés, dorlotés, et gambadent en semi-liberté pendant la belle saison. Un havre de paix pour certains d’entre eux destinés à un bien triste sort, conséquen- ce de l’empressement irréfléchi de leurs propriétaires à adopter un compagnon à quatre pattes. “Nous recueillons des ani- maux donnés ou abandonnés, sans jamais aucun jugement, puis nous faisons de la sensibilisation auprès des visiteurs de la ferme ludique pour éviter que cela ne se reproduise” explique Gaëlle Marion. “Adop- ter un animal peut partir d’un bon senti- ment, mais on ne prend pas forcément en considération toutes les contraintes que cela représente. Il faut prendre la dimension de l’animal avant de craquer sur une bouille.” Responsabiliser le public avait l’achat coup

rebaptisé Ficel, offert en cadeau de maria- ge à un couple… “Le couple n’a pas pu le garder longtemps. On n’offre pas un ani- mal en cadeau” , tempête la Franc-Com- toise d’adoption. Il y a aussi le joyeux Tris- tène, ex-étalon, qui se plaît à se rouler toujours de plus belle dans la gadoue… Difficile d’imaginer aujourd’hui le sort qui était le sien avant que Gaëlle et son com- pagnon ne l’adoptent. Enfermé constam- ment dans un box, battu, mal soigné…, il a aujourd’hui trouvé un réconfort bienméri-

té. “On ne peut recueillir systématiquement tous les animaux, cela dépend de la saison, de la place qu’il nous reste, du tempéra- ment de l’animal… Et nous avons aussi nos limites financières.” Une petite contri- bution à l’association sera demandée pour chaque adoption. La ferme ludique accueille quant à elle des groupes sur réservation, chaque visite étant précédée d’une dis- cussion afin de définir les attentes des uns et des autres. n C.G.

Gaëlle Marion au côté de Tristène, ex-étalon adopté suite à de mauvais traitements.

l Émagny La préfecture s’oppose L’exploitation de la fourrure limitée dans le Doubs, mais pas en Haute-Saône

Fer de lance des batailles de l’association de protection animale Combactive, l’élevage de visons d’Émagny s’est vu refuser son auto- risation d’agrandissement à 18 200 visons par arrêté préfectoral.

risque de pousser derrière, et l’éle- veur peut aussi décider d’atta- quer l’arrêté.”

de cœur, tel est donc le mes- sage de l’association. Ici, ce sont essentiellement des animaux de la ferme qui sont accueillis, puis propo- sés à l’adoption en fonction de leur caractère. Poules, coqs, canes, canards, lapins toy, cochons d’Inde, cochons, brebis, chèvres, chevaux, chiens et chats cohabitent dans la bonne humeur. Soixante-six animaux au total, provenant d’élevages laitiers pour les chèvres, de particuliers, ou d’animale- ries, dont quatre cochons d’Inde, quatre lapins toy et trois cochons sont proposés en ce moment à l’adoption. Les contraintes des pro- priétaires obligés de se sépa- rer de leur compagnon sont diverses : problèmes de san- té, de famille, d'argent… Il y a aussi les aberrations, à l’instar de ce petit cochon

La préfecture du Doubs a en tout cas tranché en refusant la deman- de d’extension de l’élevage de 2 000 à 18 200 visons. L’étude du dossier avait pourtant reçu un avis favorable du commis- saire-enquêteur, Gabriel Lai- thier, dans sa première phase, qui jugeait que les menaces sur l’environnement générées par un tel élevage étaient compa- rables “à un cheptel de 70 vaches laitières.” Dans son rapport, l’ex- pert évoquait aussi le fait qu’il ne lui paraissait “pas conforme de refuser l’autorisation au seul motif du passé et de la spécificité des animaux présents.” Un avis que n’a pas partagé le Conseil dépar- temental de l’environnement et des risques sani- taires et technologiques (C.O.D.E.R.S.T.), qui intervenait ensuite dans l’examen de la deman- de. Réunis en séance le 14 novembre dernier, ses membres se sont majoritairement pronon- cés contre (seules trois voix pour, dont la Chambre d’agriculture du Doubs et deux abstentions), “au terme d’un débat riche et approfondi” , pré- cise l’administration dans un communiqué, en présence du maire de la commune d’Émagny et de l’éleveur lui-même (averti de la décision à la mi-décembre). “Les membres du C.O.D.E.R.S.T. ont été sensibles au fait que depuis 15 ans, cet élevage avait fait preuve d’antécédents très défavorables en matiè- re de respect des règles d’urbanisme et d’envi- ronnement, de maîtrise des nuisances et de capa- cité à respecter les obligations réglementaires applicables. Il leur a été rappelé que le gestion- naire de cet élevage avait fait l’objet de très nom- breuses mises en demeure et de plusieurs pro- cédures judiciaires aboutissant à des condamnations”, poursuit la préfecture du Doubs. Un lourd passé qui semble avoir pesé dans la balance. Il faut ajouter à cela “la présence de Nicolas Hulot au ministère de l’Environnement” , d’après Fabien Robert, “qui a plus d’effet qu’une Ségolène Royal.” Et c’est de ce haut lieu que ce militant attend un signe. “La vraie solution serait de légiférer pour l’interdiction de la fourrure comme l’ont fait l’Autriche et dernièrement la République Tchèque.” Reste le second élevage de la région, à Montar- lot-lès-Rioz (à 20 km de là), qui a, lui, bien eu l’aval de la préfète de Haute-Saône juste avant son départ il y a un mois pour l’Allier, pour pas- ser de 2 000 à 7 700 visons. Aurait-il fallu sim- plement voir moins grand et montrer patte blanche, ou qu’il y ait changement de haut fonc- tionnaire, pour Émagny ? On serait tenté de le croire. n S.G. La Chambre d’agriculture en soutien.

“On n’offre pas un animal en cadeau !”

“I l nous aura fallu un paquet d’an- nées pour faire entendre raison à l’administration” , concède le prési- dent de Combactive, Fabien Robert. Est-ce pour autant la fin de l’his-

toire de cette exploitation controversée, qui tra- vaille autour du marché de la fourrure, rebap- tisée “l’élevage de la honte” par les défenseurs de la cause animale ? Pas nécessairement selon lui. “Il y a toujours la chambre d’agriculture qui

Pour la préfecture du Doubs, le plus grand doute subsistait sur

la capacité de l’exploitation à

respecter les pres- criptions environne- mentales “avec un nombre d’animaux très supérieur à celui actuellement détenu” (photo C.P.E.P.E.S.C.).

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