La Presse Bisontine 195 - Février 2018

LE DOSSIER

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La Presse Bisontine n° 195 - Février 2018

LES “SANS-VOIX” ONT LEURS PORTE-PAROLES

Ces Bisontins qui se mobilisent pour la cause animale

Pour sauver les animaux, ils montrent les dents l Protection animale Mobilisation à Besançon Ils sont véganes, végétariens, simples militants ou extrémistes. Jamais la défense de la cause animale n’a semblé aussi présente Défendre la cause animale ne se limite plus à trouver une famille à un chien abandonné. À Besançon, de nombreuses associations jouent leur rôle de lanceur d’alerte pour sortir des griffes d’un propriétaire malveillant un cheval maltraité ou dénoncer les conditions de mise à mort dans les abattoirs. Enquête.

dans la société. “Un recueillement contre l’exploitation des animaux” est organisé le 27 janvier à Besançon.

L e 1 er mars, nos voisins suisses ne pourront plus ébouillanter les homards vivants ! Ils devront les étourdir avant de les cuisiner. Qu’on se le dise, la protection des ani- maux ne se limite plus à recueillir le chien Médor aban- donné avant les vacances par un propriétaire sans âme. Les défenseurs des “sans voix”, tou- jours plus nombreux, protègent tous les animaux dès lors qu’ils sont en détresse ou maltraités. Ce fut le cas lors de manifesta- tions dans le Grand Besançon contre l’élevage de visons d’Éma- gny, ou plus pacifiquement devant l’abattoir de Besançon en septembre dernier lors d’une “Nuit debout” à laquelle une trentaine de personnes a parti- cipé. En décembre dernier, c’est le sort réservé à un troupeau de vaches dans un pré à Saint-Vit qui a défrayé la chronique. Plu-

sieurs jours durant, Rolande Bouvard, militante de la pre- mière heure, a rué dans les bran- cards pour éviter que ces bêtes ne partent à l’abattoir faute de soins. Brigitte Bardot - avec sa fondation - est arrivée en ren- fort. 66 vaches ont pu être sau- vées. Les 240 autres, sur déci- sion préfectorale, n’ont pas eu ce destin : “Nous étions là, avec nos bénévoles et de jeunes

départ a été bloquée 2 heures à Saint Vit et ensuite à l’entrée de l’abattoir de Besançon par les jeunes militants. Ils ont été délo- gés par les forces de l’ordre, d’ailleurs très émues pour beau- coup.” Ces Bisontins, pour certains véganes, un mode de vie consis- tant à ne consommer aucun pro- duit issu des animaux ou de leur exploitation, sont prêts à tout. Si les chiens ne sont plus consi- dérés en France au regard de la loi comme des meubles, le dos- sier de la cause animale avan- ce trop lentement au goût des plus engagés. “On note pourtant des évolutions. Dans le procès où nous nous sommes portés par- tie civile contre des personnes qui avaient commis des actes de cruauté contre des vaches (à proximité de Vesoul), nous avons obtenu des peines de prison” se réjouit Virginie Vernay, prési- dente de l’association Humani- mo. “Nous avons déposé plain-

66 bêtes sur 300 ont été sauvées d’une mort certaine par des bénévoles de la cause animale.

te contre X pour l’affaire de Saint-Vit afin de chercher et pointer les responsabilités” ajou- te-t-elle. Le “collectif animalis- te Bisontin, un lien vers une éthique” admet une prise de conscience collective. “On note une différence depuis notre créa- tion, il y a six ans. Beaucoup de Bisontins avec qui nous discu- tons dans la rue nous disent qu’ils réfléchissent à la question d’arrêter de manger de la vian- de” commente Bénédicte Vinel, pour l’association qui organise une marche de recueillement samedi 27 janvier place de la Révolution. Cette date est cel- le de la neuvième Journée mon- diale pour l’abolition de la vian- de. “C’est l’occasion de manifester

déclare l’association. Cette opération, pacifique, en rappelle d’autres, plus violentes. N’en font-ils pas trop ? “Quand on me dit : pourquoi ne vous occupez des humains ?… Je réponds, et vous, vous faites quoi bénévolement ?” argumente une militante. D’autres, pensant bien faire, montrent les limites de l’intervention de l’homme. Ce fut le cas avec un faon aban- donné et récupéré par un couple de Francs-Comtois. Confié à un centre de soins des animaux dans le Jura, l’animal a dû être euthanasié comme le veut la loi, créant une polémique. L’empa- thie a des limites. n

symboliquement le refus de tou- te exploitation animale, et de rendre hommage à tous les ani- maux victimes de cette exploi- tation : ceux qui se trouvent dans les élevages, les abattoirs, les cirques, les laboratoires…Tous ceux dont les droits les plus élé- mentaires sont ignorés pour le simple fait d’appartenir à une espèce non-humaine, autrement dit en raison de cette discrimi- nation qui se nomme le spécis- me.” Une marche au centre-vil- le démarrera à 17 heures de la place de Révolution. “Des haltes se feront devant certains com- merces particulièrement impli- qués dans la vente de produits issus des animaux, quelques fleurs pourront y être déposées”

Un dépôt de plainte pour l’affaire de Saint-Vit.

citoyens révol- tés par le mas- sacre en cours, se souvient un membre de l’as- sociation Humanimo. Sous nos yeux s’est déroulée une euthanasie à grande échel- le, sous haute protection poli- cière. Une bétaillère sur le

E.Ch.

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