La Presse Bisontine 191 - Octobre 2017

SPECIAL HABITAT

29 La Presse Bisontine n° 191 - Octobre 2017

EN TERTIAIRE ET EN COLLECTIF,

LES CONSEILS DU PRO Jean-Louis Abt, dirigeant d’H’abt architecture

on mise aussi sur le positif

Sensibilisé aux questions d’éco- conception, l’architecte à l’origine du parc BeePos a suivi dès 2003 toute une formation sur l’incidence du soleil. “Nous travaillons tous nos projets en fonction de l’apport de chaleur” et a également créé une série de maisons privées passives, Ecobihome®. “Avec le réchauffement climatique, ce genre de conception est indispensable.” Effinergie en 2013 aurait permis d’impulser une dynamique autour des bâtiments à énergie positive en résidentiel comme en tertiaire, en définissant des normes communes. Pour lui, il faut travailler sur la compacité des bâtiments et adopter une approche environnementale plus globale. “Aujourd’hui quand on fait un bâtiment Bepos, on parle aussi d’énergies grises.” Au-delà de leur performance énergétique, plusieurs critères rentrent en jeu : confort d’été, qualité de l’air intérieure, matériaux bio-sourcés, éco-mobilité, gestion des déchets de chantier… “Ce genre de conception est indispensable” La création du label Bepos- effinergie par l’association

La Région et l’A.D.E.M.E. viennent en aide aux collectivités et aux bailleurs sociaux publics et privés qui souhaitent construire des bâtiments à énergie positive. Quelques projets sont déjà sortis de terre localement.

O n les appelle Bepos et Bepos +, ces bâtiments à énergie positive produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment. En plein développe- ment bien qu’encore à la marge, ils sont un avant-goût de ce qui se fera demain, avec une généralisation en vue d’ici 2020. L’appel à projets du programme Effi- logis pour les nouvelles construc- tions positives en région, permet de

financer jusqu’à 60 000 euros en phase programmation et études et jusqu’à 130 000 euros de travaux. Ce qui a permis l’apparition de bâti durable comme la crèche d’Artois à Besançon-Planoise - exemplaire en termes de consommation et pro- duction d’énergie mais aussi de qua- lité de l’air et de valorisation des déchets - ou encore l’ensemble d’im- meubles de bureaux innovant du parc BeePos, au 14, rue Lafayette à Besançon. “On voit bien une pri- se de conscience générale. Le niveau de performance peut faire peur mais on montre par l’exemple que c’est possible” , souligne Jean-Yves Richard de l’A.D.E.M.E Bourgogne-Franche- Comté. Le parc BeePos sera composé à ter- me de trois bâtiments. 1 660 m2 de bureaux accueillent déjà sur place une quinzaine d’entreprises (avocat,

Le second bâtiment du parc BeePos sera construit devant le bâtiment existant. Il offrira des surfaces de bureaux à louer de 15 m2 jusqu’à 800 m 2 .

coup plus de problèmes avec le chaud qu’avec le froid, on a donc rajouté des brise-vues pour le confort et une meilleure ventilation” , préci- se Jean-Louis Abt, son concepteur. Le prochain bâtiment de 2 100 m 2 situé juste devant, le long de la rue Lafayette, s’annonce encore plus performant avec l’ajout notamment d’un puits canadien. Livraison pré- vue fin 2018. Le dernier bâtiment de 600 m 2 , où a déjà prévu de s’ins- taller une entreprise, suivra égale- ment à l’horizon 2018. n

architecte, informaticien, orthoptis- te…). Sortis de terre il y a deux ans, il s’agissait du premier bâtiment posi- tif tertiaire au niveau local. Ses 300 m 2 de panneaux solaires, son isolation renforcée, le travail sur son éclaira- ge et l’étanchéité à l’air démontrent aujourd’hui tout leur intérêt à ses occupants. “Je suis une propriétai- re heureuse” , lâche l’une des pro- fessionnelles installées. Depuis, des nouveaux aménage- ments ont même été pensés. “On s’est rendu compte qu’on avait beau-

CHIF FRES

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Une trentaine de projets Bepos sont en cours aujourd’hui sur la Région, via l’appel à projets du programme Effilogis, en place depuis quatre ans et renouvelé chaque année.