La Presse Bisontine 186 - Avril 2017

DOSSIER

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La Presse Bisontine n° 186 - Avril 2017

La fronde venue du Nord École-Valentin, Miserey-Salines, Les Auxons et Châtillon-le-Duc, disent ne pas vouloir laisser le pouvoir à une seule personne. l Position Ils représentent plus de 7 000 habitants

U ne même voix pour quatre communes. Sans le vouloir, Ser- ge Rutkowski (Les Auxons), Marcel Felt (Miserey-Salines), Yves Guyen (École-Valentin), Cathe- rine Botteron (Châtillon-le-Duc, absente le jour de la rencontre) font dans la mutualisation. Ils pourraient presque être les bons exemples pour vanter le P.L.U.I., car ces quatre-là qui représen- tent plus de 7 000 habitants tra- vaillent déjà main dans la main sur certains projets. Là, ils se rejoignent pour dénoncer “le fait de donner cette compétence à une seule personne.” Ce n’est pas totalement la vérité puisque c’est le conseil d’agglomération qui décidera. Comme beaucoup, ils regrettent cette reprise du pouvoir. Ils veu- lent montrer que les maires des “petites” communes ont aussi leur avis, leur vision du sens col- lectif. Marcel Felt va même plus

loin : “Je défends la commune qu’on nous a léguée après la Révolution.” Pour Serge Rut- kowski, ne plus décider de com- ment construire son village, c’est “faire fi de son histoire. Ce n’est d’ailleurs pas une question d’ar- gent mais une question de démo- cratie.” L’argent, pourtant, revient vite

sur la table. “On sait très bien que c’est celui qui paie qui décide lance Yves Guyen pour École- Valentin. Ima- ginez que l’on vous dise que 200 logements vont être créés sur votre com- mune : qui paie- ra l’extension de l’école par exemple ?” Argent et pou-

Entre 100 000 et 150 000 euros de taxes.

De gauche à droite, Serge Rutkowski (Les Auxons), Yves Guyen (École-Valentin) et Marcel Felt (Miserey-Salines).

voir. Cocktail détonant. Pour École-Valentin, les ressources liées à la taxe d’aménagement correspondent à environ 150 000 euros par an, chiffre fluctuant selon le nombre d’au- torisation de constructions. Pour Miserey, cela varie entre 80 000 et 100 000 euros et

100 000 à 150 000 euros pour Les Auxons. Si la C.A.G.B. a pré- cisé qu’elle ne toucherait pas à cette enveloppe qui revient dans l’escarcelle de la commune, les maires se méfient de la suite… À Miserey-Salines, le conseil municipal a voté la taxe sur les terrains devenus constructibles.

En clair, si votre terrain était inconstructible, qu’il le devient, vous devrez reverser 10 % de la transaction à la commune. Plu- tôt juteux. Miserey a ainsi récu- péré 700 000 euros depuis 2008 et l’installation de cette taxe. “Lorsque nous passerons en Com- munauté urbaine, qu’en sera-t-

il ?” interroge Marcel Felt. Pour ces élus, c’est aussi une façon de montrer qu’ils existent et “même s’il n’y a que 20 com- munes qui s’opposent, le prési- dent ne devra-t-il se poser des questions ?” émet Serge Rut- kowski. Jamais un sujet d’ag- glomération n’a autant divisé. n

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