La Presse Bisontine 182 - Décembre 2016
ÉCONOMIE 32
La Presse Bisontine n° 182 - Décembre 2016
ÉCOLE-VALENTIN
Elle récupère l’énergie de vos mouvements
Crystal Device ouvre une nouvelle voie autour des objets connectés L’entreprise qui travaille sur des systèmes de récupération d’énergie autonome, a reçu une mention spéciale jury des Microns et Nanos d’Or au dernier salon Micronora. Une reconnaissance qui intervient en pleine phase de développement.
Marc Bouvrot- Parratte souhaite aboutir à des systèmes à haut rendement de récupé- ration d’énergie.
S on innovation technolo- gique, Crystal Device a décidé de la présenter autour d’un prototype de chaussure de sport connectée, afin que cela puisse parler au plus grand nombre et pouvoir montrer l’étendue de sa perfor- mance. Il a déjà séduit les pro- fessionnels du salon des micro- techniques et plusieurs grandes sociétés, qui ont démarché l’en- treprise pour intégrer et com- mercialiser son système. Spécialisée dans le traitement de matériaux piézoélectriques, Crystal Device n’a pas pour voca- tion de vendre cette chaussure, mais bien de concevoir les solu- tions d’autonomie qu’elle intègre à destination des développeurs d’électronique. Il lui aura fallu 18 mois de travaux et quelque 450 000 euros d’investissements sur fonds propres pour faire naître cette innovation. Concrètement, comment cela fonctionne ?Via un patch souple intégré dans la semelle, le por- teur de la chaussure va générer
gie.” Jusqu’au salon Micronora, l’en- treprise avait fait le choix de ne pas communiquer sur ses inno- vations, vivant de prestations techniques pour différents clients dans les domaines de la vidéo- projection 3D ou du biomédical, entre autres. “Désormais, on recherche des fonds à hauteur d’1 million d’euros pour passer de la phase R & D au dévelop- pement commercial de notre tech- nologie” , précise Marc Bouvrot- Parratte, qui ambitionne d’ici 2018 d’intégrer son premier pro- duit dans une application, sans doute déjà dans l’horlogerie, “puis un nouveau par an.” Crystal Device va aussi recruter des com- merciaux, pour passer de 6 sala- riés aujourd’hui à une dizaine l’an prochain. n S.G.
vements pour en récupérer l’éner- gie, notamment celle issue des mouvements humains” , explique Marc Bouvrot-Parratte, prési- dent de l’entreprise. Le but étant de rendre ces dispositifs intelli- gents totalement autonomes. Docteur en physique, optique et photonique, il a souhaité déve- lopper ses activités en créant cette société en 2011 à Témis, au sein de l’incubateur d’entre- prises, jusqu’au rachat d’un sous- traitant basé à Grasse en 2013 et son installation en juin 2016 à École-Valentin (au 11, rue Lirenne). “Au départ, notre tech- nologie n’était pas bien segmen- tée” , reconnaît-il, “puis, on s’est aperçu en 2015 que les objets connectés allaient avoir une crois- sance exponentielle dans les pro- chaines années et qu’il y aurait un manque de solutions d’éner-
de l’énergie en marchant ou en courant et transmettre des infor- mations variées sur le nombre de pas, la vitesse, les calories consommées… en communi- quant par Bluetooth. Une technologie qui a diverses
applications ver- ticales et qui pour- rait intéresser le secteur biomédi- cal en travaillant autour et même dans le corps,mais aussi l’horlogerie, l’automobile (pneus connectés, G.P.S.…), ou enco- re les produits de consommation du quotidien (vête- ments intelligents,
À la recherche d’investis- seurs
smartphones, domotique…)
Les chaussures connectées permettent de générer de l’énergie et envoyer des informations sur tablettes ou smartphones.
“Nous utilisons tous types de mou-
Tél. 03 81 48 50 58 - www.crystaldevice.com
BOIS
La filière se structure Une nouvelle marque “B.F.C. Bois Bûche” arrive sur le marché Cet hiver, on pourra se chauffer avec du bois estampillé Bourgogne-Franche-Comté. Pour garantir une qualité de production et une transparence dans la commercialisation, quelques entreprises régionales ont choisi de s’engager.
C haque année, environ 3,5 mil- lions de stères sont consommés en région. Le bois de chauffage reste l’énergie renouvelable la plus utilisée localement et “les parti- culiers ont des appareils domestiques de plus en plus performants qui néces- sitent un bois sec et calibré pour fonc- tionner de manière optimale et limiter les émissions de particules” , remarque Laura Rouvelin, chargée de mission Aprovalbois. La naissance de cette nou- velle marque, lancée il y a un mois par l’interprofession au sein de l’entrepri- se Trans Pro Bois en Haute-Saône, doit ainsi permettre de donner au consom- mateur une meilleure lisibilité. Garan- te de plusieurs critères comme l’es- sence, la longueur, l’origine ou l’humidité du combustible vendu qui seront indi- qués au moment de la commande et sur la facture. Elle ambitionne aussi de favoriser la
production locale enmisant sur la qua- lité. Seuls des feuillus, reconnus pour leur bon pouvoir calorifique, pourront être commercialisés sous ce label. “En Bourgogne-Franche-Comté, on trouve du bois partout, donc les prix ne sont pas tirés vers le haut et plus de 60 % des volumes sont vendus hors région à des professionnels revendeurs” , consta- te Laura Rouvelin.
Christelle Rousselet (à droite), déléguée générale d’Aprovalbois qui porte la marque en collaboration avec l’A.D.I.B., faisait une présentation aux professionnels le 18 octobre dernier en Haute-Saône.
Reste à convaincre les producteurs et négo- ciants en bois de chauf- fage de la région, dont les activités sont peu tournées vers la vente aux particuliers. “Aujour- d’hui, on produit du bois à perte” , reconnaît Hen- ri Petite de la S.A.R.L. Petite Frères à Batte- nans-les-Mines, qui assistait au lancement
au premier réseau de professionnels “France Bois Bûche” dont dépend la nouvelle marque régionale. Précisons qu’elle était déjà développée en Bour- gogne depuis 2011. À ce jour, seules sept entreprises sont effectivement engagées dans la démarche dont Trans Pro Bois qui est pour l’heure l’unique adhérente en Franche-Comté. Il reste donc du che- min à faire. n S.G.
Cette marque pourrait donc apporter la respiration attendue. “En théorie, cela pourrait nous amener plus de clients” , note Henri Petite, qui étudie pour l’instant les pour et les contre. En s’engageant autour du cahier des charges, chaque professionnel pourra notamment bénéficier d'outils com- merciaux et de communication, en contrepartie de cotisations sur le volu- me commercialisé. Mais le principal avantage, pour eux, est l’intégration
officiel de la marque. “Avec le marché parallèle et la pression de l’affouage, c’est un peu comme si on essayait de vendre des frigos aux esquimaux !” Surtout orientée vers les grossistes, l’entreprise doubiste ne réalise que 20 % de son activité autour du bois de chauffage. Une activité complémen- taire qu’elle a lancée il y a trois ans et qui a bien du mal à se développer au vu du contexte et de la météo défavo- rable, avec “des hivers cléments.”
60 % des volumes
sont vendus hors région.
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