La Presse Bisontine 182 - Décembre 2016

ÉCONOMIE 30

La Presse Bisontine n° 182 - Décembre 2016

TOURISME 6 000 à 7 000 visiteurs au salon bisontin Ça roule pour le camping-car,

autour d’un marché en pleine expansion

Cyril Mathey (à droite), accompagné de son père Jacques, son épouse et son fils sur le salon du camping-car à Besançon.

Est-ce l’effet du papy-boom ou l’arrivée de nouvelles pratiques sportives et familiales ? Toujours est-il qu’il fait chaque année de plus en plus d’adeptes. Le camping-car surfe sur l’essor du tourisme de plein air.

“J e suis tombé dedans au moment de ma retraite en 2009. Cela permet de voya- ger librement tout en vivant dehors.” Le Franc-Comtois Jean- Claude Heinis a pour ainsi dire suivi le “schéma classique”, en passant de la caravane pour ses vacances en famille lorsqu’il était encore actif, au camping- car aujourd’hui. Jusqu’à en fai- re un véritable mode de vie. Membre de l’Association cara- vaning et camping-car de Fran- ce (A.C.C.C.F.), il plébiscite les sorties et voyages organisés et participe même à leur organi- sation au sein de la section régio- nale qui regroupe 120 adhérents. Leur devise, “Libres mais jamais seuls” , résume leur philosophie. Les camping-caristes forment une communauté soudée. Avec ou sans leur “maison sur roues”, les adhérents parcourent ainsi le pays et le monde (Islande, Népal, Écosse ou même Ouest

novembre. C’est précisément ce qui a attiré Cyril Mathey et sa famille. Ce Bisontin d’origine, installé aujourd’hui à Val d’Isè- re, envisage d’investir “pour l’in- tersaison” et pour ses compéti- tions sportives. “Je fais du trail et de cette façon nous pourrions partir en famille le week-end. Ici, tout le monde en a un et cela sert aussi de véhicule de tous les jours” , confie-t-il. Il faut quand même débourser entre 30 000 et 55 000 euros pour s’en offrir un (quand le prix moyen d’un camping-car est de 60 000 euros avec une entrée de gamme à 40 000 euros). Dans la famille, sa sœur Anne-Line est aussi devenue une adepte du camping-car. “Ils viennent d’en acheter un tout neuf et par- tent avec la belle-famille.” Preu- ve que toutes les générations s’y retrouvent. n S.G.

connaissances vont au Maroc et y restent trois ou six mois de l’an- née” , note Jean-Claude Heinis. Mais la grande tendance du moment est sans conteste le fourgon aménagé. Plébiscité pour une utilisation ponctuelle par les familles et les sportifs, il grignote peu à peu des parts

américain : une destination pha- re réalisée tous les deux ans grâ- ce aux points d’attache qu’a l’un de leurs camping-caristes sur place). Car l’aventure camping-car est aussi une affaire de bons plans. “En groupe, nous pouvons négo- cier de meilleurs tarifs et faire parfois des visites habituelle- ment fermées au public.” Avec le développement du réseau France Passion, on s’invite aus- si désormais hors des sentiers battus, sur des emplacements proposés par des particuliers, des fermiers et des artisans. 9 500 libres stationnements et 2 000 étapes sont répertoriés dans 91 départements. Dans le Grand Besançon, le vignoble du Moutherot propose notamment de stationner au milieu des vignes. Il y a aussi ceux qui s’im- provisent voyageurs nomades le temps d’une saison. “Certaines

de marché, “pas- sé de 5% ces der- nières années à plus de 20 % aujourd’hui” , constate Chris- tophe Jeanniot, de Jeanniot Loi- sirs (groupe C.L.C.). Une trentaine de ces véhicules étaient présen- tés au salon Camping-cars Folies à Besan- çon, en ce début

Invités chez les fermiers, les vignerons et les parti- culiers.

Autrefois dans le transport routier, Jean-Claude Heinis a conservé le pied sur la pédale avec son camping-car, même en retraite.

SANTÉ

En pleine campagne contre la grippe Vaccination : pour ou contre ? L’éternel débat

Le 15 octobre dernier, un documentaire plaidant pour des vaccins sans aluminium a été projeté en avant- première au Kursaal de Besançon relançant le débat autour de la nocivité de certains adjuvants.

La campagne de vaccination contre la grippe va durer jusqu'au 31 janvier 2017. 1 000 à 3 000 décès pourraient être évités d’après les autorités de santé (photo

L ancée depuis plus d’un mois, la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière diffuse partout ce message : “Pour éviter l’hospitalisation, passez par la vaccination” , insistant sur le caractère préventif du geste. Car on l’oublie, mais la grippe peut tuer “en entraînant des décompensa- tions de maladies chroniques” , préci- se Gilles Leboube, médecin et res- ponsable adjoint du département prévention et promotion de la santé à l’A.R.S. Bourgogne-Franche-Comté. Zoom Un calendrier vaccinal simplifié depuis 3 ans D epuis 2013, le nombre de vac- cinations a été réduit chez le nourrisson à 2, 4 et 11 mois, lui assurant une protection contre sept maladies (D.T.P. : obligatoire et exigé en collectivité, mais aussi coqueluche, haemophilus influenzae B, hépatite B, pneumocoque). Chez l’adulte, les rap- pels se font désormais à âge fixe à 25, 45 et 65 ans (puis, passé cet âge, une fois tous les dix ans). n

Une bonne couverture vaccinale per- mettrait ainsi de “diminuer la mor- talité de 1 000 à 3 000 personnes.” Or, elle n’est aujourd’hui que de 48,5 % : la majorité n’y ayant pas recours. Le vaccin de la grippe, avec celui de l’hé- patite B et du papillomavirus notam- ment, a en effet ses détracteurs. Il ne fait toutefois pas partie des vac- cins directement visés par le docu- mentaire “L’aluminium, les vaccins et les 2 lapins” diffusé à Besançon et co- produit par l’Association d’entraide aux malades de myofasciite à macro- phage (E3M). Celui-ci ne contenant pas d’aluminium, à l’inverse de cer- tains vaccins pédiatriques (polio, coque- luche, hépatite B…) ou les vaccins de rappel. Ceux-là et d’autres constituent “un véritable scandale” pour Didier Lam- bert, président de l’association E3M. “Des recherches très précises prouvent leur toxicité. On retrouve des traces d’aluminium des années après dans l’organisme, entraînant des milliers de cas de myofasciite.” Cette maladie invalidante génère des troubles mus- culaires, articulaires et cognitifs. Pour Gilles Leboube, il faut nuancer : “L’aluminium est là pour augmenter la réponse immunitaire” et sa présence dans les vaccins “n’est rien par rap- port à ce que l’on trouve dans l’ali-

archive L.P.B.).

le plus efficace contre les maladies infectieuses, ça protège à la fois indi- viduellement et collectivement.” Il suf- firait d’arrêter la vaccination pour voir réapparaître des épidémies. Et de nuancer sur les éventuelles maladies induites par les vaccins : “Il y a autant de cas chez les vaccinés, que les non vaccinés.” n S.G.

et de revenir à l’aluminium pour des questions de rationalisation écono- mique” , souligne Didier Lambert. Attention toutefois, l’association E3M ne remet pas en cause l’intérêt de la vaccination : “Ce qu’on veut, ce sont des vaccins sécurisés” , résume son pré- sident. Gilles Leboube, lui, en rappelle les “énormes bénéfices” par rapport aux éventuels risques. “C’est le moyen

mentation et l’environnement géné- ral.” Reste que ce documentaire ouvre le débat sur le fonctionnement de la poli- tique de santé publique, d’autant qu’une alternative existerait : le phosphate de calcium (un composant naturel de l’organisme), que l’Institut Pasteur avait un temps introduit dans ses vac- cins “avant d’être racheté par Mérieux

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