La Presse Bisontine 175 - Avril 2016

La Presse Bisontine n° 175 - Avril 2016

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Pétition Pour le rayonnement de Besançon Une pétition “contre

AUTRE INITIATIVE 2 300 signatures “Pour sauver les Mots Doubs” Dʼ autres Bisontins se mobilisent pour le rayonnement cul- turel de leur ville. Cʼest le cas de Carole Clerc. La Bison- tine a lancé sur le site Internet change.org une pétition nommée “Sauvons les Mots Doubs”, un salon littéraire qui ne sera pas reconduit cette année par le Conseil Départemental du Doubs à Besançon. Adressée à la présidente Christine Bouquin, la péti- tion recueillait le 14 mars 2 300 signatures. “En tant que Bisonti- ne, en tant que lectrice, en tant que citoyenne, cette décision me paraît injuste. Cʼest un moment unique de voir rassembler en un même lieu des écrivains de tous horizons, des libraires, des lec- teurs, des curieux. Un lieu exceptionnel comme la Gare dʼEau de Besançon, mis en valeur par la Région pendant quelques jours. Tout cela nʼa pas de prix, en tout cas pas un prix qui soit quanti- fiable dans un livre comptable. Cʼest la raison pour laquelle, Mada- me Bouquin, je ne peux pas imaginer, ainsi que tous les signa- taires de cette pétition, que vous mainteniez lʼannulation de ce si joli festival que sont Les Mots Doubs” écrit Carole Clerc.

la politique de la magouille” Le chef d’entreprise bisontin, ancien candidat aux législatives de 2012, a lancé une pétition en ligne “pour un juste équilibre en Besançon et Dijon”. Il réfute toute récupération politique. Besançon doit se tourner vers la Suisse.

U n jour avant que François Reb- samen ne traite le maire de Besançon de“gougnafier”,Benoît Vuillemin avait lancé jeudi 10mars une pétition en ligne intitulée “Pour Besan- çon et un juste équilibre avec Dijon” suite au départ confirmé du tribunal de commerce pour la Bourgogne. La sortie médiatique du maire dijonnais a fait exploser l’audience de sa pétition destinée à atterrir sur le bureau de François Hollande. Le 14 mars, elle dépassait les 1 000 signatures.Le consul de Suisse l’a d’ailleurs paraphé.De nom- breux internautes ont ajouté des com- mentaires pour témoigner leur mécon- tentement : “Les promesses électorales n’engagent que ceux qui y croient… Besançon est cocufié… Vu de Paris : Dijon capitale économique et Besançon sous préfecture sociale…Mais unissons- nous pour défendre notre ville et la région de Franche-Comté” écrit Didier A, un des pétitionnaires. Au-delà dunombre de signatures,Benoît Vuillemin alerte et dénonce cette “poli- tique de lamagouille et Minitel de Reb- samen dont les électeurs ne veulent plus” où un coup de téléphone suffit à faire pencher la balance. Pour cet entrepre- neur local, c’était la goutte d’eau de trop après la perte du siège de l’A.R.S. ou de l’I.N.S.E.E. : “Ce chiffre de pétitionnaires, c’est peu… Mais la pétition a le mérite d’attirer l’opinion publique grâce à des reportages dans la presse, à la télévi- sion, de montrer aux politiques que les Bisontins sont concernés.Arrêtons éga- lement le Besançon bashing” souligne

des équilibres et je prônais une grande métropole avec un axe franco-suisse. Il faut que Besançon soit le pôle métro- politain franco-suisse” dit-il. Bref, l’hom- me de 42 ans se sentait légitime. Il regrette que la missive en ligne n’ait pas été signée par l’opposition bisonti- ne. Selon lui, Dijon aurait plus à perdre que Besançon. Il espère que ce rééqui- librage des compétences garantisse à Besançon de devenir le siège du Conseil régional. Pour que le mariage forcé Dijon-Besançon ne débouche sur un divorce précoce, aux élus de trouver des compromis. E.Ch.

BenoîtVuillemin,chef d’en- treprise et candidat aux législatives de 2012 sous la bannière société civile. Pourquoi sortir du bois maintenant ? Est-ce une façon de préparer un retour en vue des pro- chaines législatives de 2017 ? “Pas du tout, je ne suis membre d’aucun par- ti, d’aucun courant, répond

“Besançon, capitale de l’axe franco- suisse.”

celui à l’origine de la pétition. Ce n’est pas une pétition “contre” mais “pour” Besançon car c’est la ville que j’aime et pour laquelle je veux me battre. Elle a de nombreux atouts. Dans mon ancien programme, j’avais traité cette question

Benoît Vuillemin à l’origine de la pétition “Pour Besançon et un juste équilibre avec Dijon”.

Réaction La guerre Besançon-Dijon “Je laisse ce genre de termes au capitaine Haddock” En plein débat sur l’équilibre territorial entre Besançon et Dijon, la charge de François Rebsamen qui traite les Franc-Comtois de “gougnafiers” fait bondir le maire de Besançon. Qui préfère néanmoins s’en tenir au fond du dossier.

L a PresseBisontine :Alors les Francs-Com- tois et les Bisontins seraient des gou- gnafiers ?! Jean-Louis Fousseret : Je suis abasourdi qu’un ancienministre de la République emploie ces termes-là. Je ne m’abaisserai pas à lui répondre sur ce même registre, je laisse ce genre de termes au capitaineHaddock et mon feuilleton favori,cen’est pas“Baronnoir”. Il faut maintenant que François Reb- samen retrouve son calme. L.P.B. :Vous vous êtes senti directement visé par cette salve ? J.-L.F. : Au-delà de ma personne, ce sont lesBisontins et lesFrancs-Comtois qu’on attaque et cela,je ne peux pas l’admettre. Avec la nouvelle Région Bourgogne- Franche-Comté,je suis dans la construc- tion d’un vrai projet. Je ne serai jamais dans un rapport de vassal. Je ne suis le valet de personne et surtout pas dumai- re de Dijon. Que croit-il ? Qu’il y a des demi-maires, des sous-maires !

la Bourgogne-Franche-Comté sera for- te si elle a une capitale administrative forte et si Besançon et le territoire com- tois sont forts. L.P.B. : Au-delà de cette polémique, que ferez- vous pour rétablir l’équilibre après que le mai- re de Dijon a chipé le tribunal de commerce spé- cialisé à Besançon ? J.-L.F. : J’ai demandé au président de la République et au Premier ministre que les décisions soient respectées. Nous avions obtenu dans les discussions ces derniers mois un certain équilibre ter- ritorial. J’ai déjà eudumal à avaler l’his- toire du service études de l’I.N.S.E.E. récupéré par Dijon, le tribunal de com- merce est la goutte d’eau qui fait débor- der le vase. L’argument qui est de dire queDijon traiteplus d’affaires queBesan- çon fait hurler de rire les spécialistes. J’en appelle au bon sens. Qu’on ne dou- te pas un seul instant de ma détermi- nation. Je ne supporte pas les choses faites à l’envers et que sur un coup de

L.P.B. : Votre “ami” François Rebsamen n’est donc plus votre ami ? J.-L.F. : Cela paraît pour l’instant un peu compliqué de rester ami politique en se faisant traiter de gougnafier. J’espère qu’il va rapidement retrouver sa séré- nité et sa capacité d’analyse.Je suis bles- sé par ses propos, mais plus déterminé que jamais à faire entendre ma voix et

je ne changerai pas de dis- cours sur le nécessaire équi- libre entre nos deux terri- toires. Les Francs-Comtois ne seront pas les doigts sur la couture du pantalon aux ordres de Dijon. L’adversai- re de Dijon dans la compé- tition territoriale, ce n’est pas Besançon. C’est plutôt Lyon, Paris ou Strasbourg. Si le maire de Dijon croit quec’estenasséchantBesan- çonet laFranche-Comté que Dijon sera plus fort, il se trompe lourdement.Demain,

“Je ne supporte pas les choses faites à l’envers.”

Jean-Louis Fousseret : “Que croit-il ? Qu’il y a des demi-maires, des sous-maires !”

fil on change les choses. Le copinage, c’est une méthode d’un autre temps. Toutes cesméthodesmettent mal à l’ai- se l’opinion et en particulier les Francs- Comtois qui ont bien raison de réagir à travers les différentes pétitions qu’ils initient pour défendre leur territoire. L.P.B. :Le pôlemétropolitain qui devait être créé en ce début d’année entre Besançon et Dijon a du plomb dans l’aile…

J.-L.F. : Ce pôle ne peut en effet pas être construit sur du sable. Il y a trois ans que nous avons engagé, nous à Besan- çon, cette démarche. Nous ne sommes plus à quelques mois près…Si les bans sont publiés, on peut bien repousser quelque peu les fiançailles. Et si Dijon ne veut pas, je discuterai avec Le Creu- sot,Montceau-les-Mines,Belfort etMont- béliard. Propos recueillis par J.-F.H.

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