La Presse Bisontine 175 - Avril 2016

BESANÇON 8

La Presse Bisontine n° 175 - Avril 2016

VELOTTE Chemin de la Vosselle 15 ans de réclamations pour un chemin mal entretenu

Pierre Quillery et son épouse se battent pour que la mairie entretienne le chemin piétonnier communal qui borde leur propriété. Sur fond de querelle de voisinage. Ambiance…

L e problème les ronge depuis plus de quinze ans à tel point que Madame en perd parfois le sommeil. Voir les fissures, la mousse et le défaut d’entretien du che- min piétonnier, propriété communa- le, qui relie le chemin de la Vosselle à celui des Trulères, est devenu insup- portable aux yeux de ces riverains qui se battent depuis des années à coup de courriers et d’injonction auprès des services de la Ville, en vain. “Cela fait 20 ans que ce chemin n’a pas été entre- tenu. Il est complètement déformé et devient dangereux pour tous ceux qui l’empruntent, à pied ou à vélo” soupi- re Pierre Quillery. Leur colère est décuplée depuis que leur voisin d’en face, employé au ser- vice voirie, s’oppose à toute interven- tion de la Ville, soi-disant pour se ven- ger de ces voisins quelque peu procéduriers qui l’ont enjoint plusieurs fois via des procédures judiciaires à couper des arbres de sa propriété qui font de l’ombre à la maison Quillery. Ce voisin ferait tout pour empoison- ner le quotidien des époux Quillery, remontés contre ce dernier et par consé- quent contre la Ville qui ne ferait rien, elle, pour accéder à leurs demandes insistantes. “Notre maison est située sur les lignes de bordure de ce chemin communal. Voilà des années que l’on signale ces dégradations à la Ville et personne ne fait rien. Pire : notre voi- sin fait obstruction à l’entretien de ce

La mairie annonce des travaux “au printemps” P ar la voix de son adjointe à la voirie Marie Zéhaf, la Ville de Besançon confirme que les demandes insistantes des époux Quillery devraient être satisfaites “au printemps” note lʼélue. “Nous ferons les interventions sur le revêtement de ce chemin dès que le temps le per- mettra. Les petits engins indispen- sables pour intervenir sur ce chemin étaient mobilisés jusquʼici pour la via- bilité hivernale. Dès que la viabilité sera levée, on pourra programmer une intervention.” Quant au fait quʼun responsable du service voirie résidant en face de la famille Quillery empê- cherait toute intervention de la Ville, Marie Zéhaf réfute lʼargument : “Ce nʼest pas parce que ce Monsieur tra- vaille à la Ville quʼon nʼinterviendra pas. En revanche, on ne peut pas lʼobliger à couper des arbres dans sa propriété, cela relève du privé” tem- père lʼélue bisontine.

Pierre Quillery s’insurge contre l’immobilisme de la Ville qui refuserait d’entretenir ce petit chemin communal mitoyen à sa propriété.

tions n’ont pas eu plus d’impact. “Des promesses, des promesses et toujours des promesses” soupire le couple. Au chemin de la Vosselle, c’est le statu quo depuis des années. “On nous a dépossédés de nos droits de mitoyen- neté” termine Pierre Quillery. Les plaignants en appellent aujour- d’hui aux élus de l’opposition dont l’un, Laurent Croizier (MoDem), s’est récem- ment rendu sur place pour constater la véracité des faits. De son côté, la mairie promet (voir ci-dessous) l’engagement de travaux sur le che- min piétonnier. Et avec le voisin, le dialogue semble définitivement au point mort.

chemin. Des employés de la Ville me l’ont confirmé” accuse M. Quillery. Les plantations de hauts bambous du voisin qui font de l’ombre à la pro- priété Quillery, ses nuisances sonores,

partielle et non totale. Nos actions pour défaut d’entretien n’ont pas abouti non plus parce que d’après la justice on ne peut pas obliger des propriétaires pri- vés à entretenir leur parcelle” note Pierre Quillery dépité. Le voisin, lui, s’appuie sur les jugements qui lui ont été favorables pour affirmer qu’il se sent “agressé depuis des années. Cela tourne au harcèlement” dit-il, et ajou- te : “Je ne m’opposerai pas aux tra- vaux sur le chemin parce que je tra- vaille pour l’intérêt général.” Les demandes de conciliation formu- lées par les époux n’ont jamais abou- ti non plus. “On paie des impôts locaux et en face, on a quoi ?” se demandent- ils. Les promesses engagées par le maire de Besançon à l’époque des élec-

l’installation de pare- vue sans validation des autorités ou sans conformité avec le per- mis déposé…Tout cela a valu à ce voisin plu- sieurs procès intentés par les époux Quille- ry qui, pourtant, ont toujours été déboutés par les tribunaux. “On a perdu notamment parce que la perte d’ensoleillement est

“Des promesses, des promesses et toujours

des pro- messes.”

J.-F.H.

CITOYENNETÉ

L’initiative d’un Bisontin Pour ne pas oublier “l’esprit du 11-Janvier”

le collectif n’est même pas consti- tué en association, et l’animateur permanent prend en compte les différentes propositions issues des débats ou reçues en direct pour rechercher la personne la plus à même d’apporter son savoir. Les conférences sont sui- vies d’un jeu de questions- réponses et de débats. Des inter- venants prestigieux sont déjà intervenus au cours de l’année 2015 àVesoul, comme Edwy Ple- nel en décembre ou François Morel, parrain des Cafés Char- lie de Vesoul. Ce mois-ci, c’est Jean-Pierre Filiu, professeur des universités à Sciences-po Paris qui interviendra àVesoul. Le premier intervenant du pre- mier Café Charlie de Besançon pourrait être l’historien Joseph Pinard sur l’inépuisable thème de la laïcité (date à confirmer). Une des finalités des Cafés Char- lie, au-delà de l’espace de débats et de discussion, est aussi de “ permettre à mieux comprendre ce qui se passe dans la tête de ces jeunes qui décident de bas- culer.” Si les Cafés Charlie connaissent le succès à Vesoul, c’est aussi parce que le dépar- tement de la Haute-Saône est celui qui, proportionnellement

à sa population, compte le plus de jeunes partis faire le djihad . Idéalement, un Café Charlie devrait avoir lieu tous les mois sur Besançon dès le mois d’avril. “Je ne pense pas qu’on va révo- lutionner les choses avec ces Cafés Charlie à Besançon, mais c’est toujours mieux que de ne rien faire” estime Henri Combi dont la carrière professionnel- le lui a appris à aller “au-delà des préjugés.” Une ouverture d’esprit qu’il compte faire par- tager à des centaines de Bison- tins. Comme son homologue vésulien, le Café Charlie bison- tin sera “un lieu pour faire Fran- ce, pour faire République. Par- ce que nous sommes libres, animés par l’ouverture aux autres, désireux de dépasser les divisions, pour se retrouver entre citoyens sans étiquette, sans arriè- re-pensées, sans haine, sans amalgames ni préjugés et sans stigmatisation. Nous voulons comprendre, dialoguer démo- cratiquement, échanger avec res- pect, s’enrichir les uns des autres. Nous sommes et nous voulons être à l’image de cette mosaïque France, terre de tolérance et de diversité.” J.-F.H.

me les intégristes de tout poil à travers le monde.” Une fois par mois au théâtre Edwige-Feuillè- re de Vesoul, les organisateurs des Cafés Charlie font appel à des “sachants” qui apportent leur connaissance sur différents sujets, passant par : l’Islam, les aspects historiques et géopoli- tiques liés à cette religion, la notion de sacré, la laïcité, le rire… “Entre 50 et 250 personnes selon l’intervenant” se réunis- sent pour débattre autour de ces sujets d’actualité. “C’est un vrai succès à Vesoul. Je me dis qu’il y a aumoins le même poten- tiel à Besançon. Le premier Café Charlie devrait avoir lieu à Besançon courant avril, peut- être au Scènacle, les discussions sont en cours” note Henri Com- bi, un citoyen engagé. Presque un an et demi après les événements de Charlie Hebdo, que reste-t-il vraiment de l’esprit du 11-janvier ? “C’est la vraie question. Avec en plus les atten- tats de novembre, il semble que ça ait encore plus crispé les posi- tions. En France, ça devient très difficile de parler de laïcité, des gens confondent islamismes et musulmans, etc. D’où l’idée de créer ce genre de débats” justi- fie M. Combi. Comme à Vesoul, le principe des Cafés Charlie bisontins sera souple et léger :

Le Bisontin Henri Combi souhaite instaurer sur Besançon des “Cafés Charlie”, des lieux d’expression libre pour débattre sur les thèmes actuels qui secouent notre société. Première en avril.

I nspiré par l’expérience concluante du Café Charlie de Vesoul, né au lendemain des attentats sanglants de janvier 2015 dans la préfectu-

re de la Haute-Saône, le Bison- tin Henri Combi souhaiterait reproduire le modèle à Besan- çon. Il est en train de réunir autour de lui toutes les bonnes

volontés qui souhaiteraient créer “un lieu d’expression accessible à tous qui aura pour objectif de tenter de comprendre à la fois ce drame et surtout ce qui ani-

Contacts sur cafcharlbes@gmail.com

Henri Combi, à l’initiative des futurs Cafés Charlie sur Besançon.

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