La Presse Bisontine 175 - Avril 2016
BESANÇON 16
La Presse Bisontine n° 175 - Avril 2016
EN BREF
TRANSPORTS
Près de 1 000 euros par utilisateur “Ginko access” frôle la panne Les personnes à mobilité réduite souhaitant se
Pèlerinages Du 24 avril au 1 er mai, le Service interdiocésain des Pèlerinages de Besançon et Belfort- Montbéliard propose un pèlerinage en Corse. Aux cols de ses montagnes, aux carrefours de ses routes, dans ses villes et ses villages, calvaires, églises et confréries témoignent de la ferveur religieuse de la Corse qui a toujours donné à Marie une place privilégiée. Et le 24 avril, le Service propose un pèlerinage à Mazille. À proximité de Cluny qui fut pendant plusieurs siècles la capitale spirituelle de l’Occident. Pour partager un jour de la vie des Carmélite. Renseignements et inscriptions au 03 81 25 28 22. Foire aux livres La traditionnelle foire aux livres organisée par S.O.S. Amitié aura lieu vendredi 1er avril de 15 heures à 19 heures, samedi 2 avril de 10 heures à 19 heures et dimanche 3 avril de 10 heures à 17 heures au gymnase de Fontaine-Écu à Besançon.
déplacer avec ce transport dédié doivent le réserver un mois à l’avance ! Le service est inadapté face à la demande grandissante. Son coût : 800 000 euros par an pour 831 abonnés. Un audit est lancé.
Les minibus conduisent à la demande les personnes à mobilité réduite. Problème : jusqu’à un mois de délai.
S ans les neuf camionnettes bleues spécialement équi- pées pour accueillir des fauteuils roulants,les per- sonnes àmobilité réduite ou défi- cientes visuelles duGrandBesan- çon seraient plantées chez elle. Pour ne pas les laisser au bord de la route, le Grand Besançon a depuis 16 ans mis en place “Gin- ko access” qui les transporte d’adresse à adresse. Or, le systè- me est à bout de souffle depuis trois ans. Les utilisateurs (71 % sont desBisontins) doivent patien- ter au minimum un mois pour obtenir un créneau ! Impensable. “Si je dois me rendre à un entre- tien d’embauche, comment dois- je faire ?” s’interroge cette dame, handicapée physique. “Les per- sonnes handicapées ne se risquent pas à prendre les lignes de bus car elles ne sont pas sûres d’être prises oude pouvoir descendre àunarrêt. Cela explique la saturation de Ginko access” analyse Étienne Kauffmann, directeur de l’Association des paralysés de France à Besançon.
La C.A.G.B., organisatrice des transports sur les 59 communes, a conscience de la saturation du service. Elle se dit “victime de son succès” : “Ginko Access a trans- porté 831 clients en 2014 alors qu’ils n’étaient que 547 en 2009. Le nombre de clients a augmenté mais aussi les kilomètres par- courus. De 274 000 km en 2010, nous sommes passés à 331 000 en 2014” explique Serge Rutkows- ki, nouveauvice-président en char- ge de l’accessibilité au Grand
B les personnes à mobilité rédui- te et cela de 7 heures à 21 heures du lundi au jeudi et 23 heures le vendredi et le samedi, 364 jours par an” dit-il. Conscients que cette offre doit évoluer, les élus lancent un audit. Il en coûte tout de même 800 000 euros par an à la collec- tivité, pour 831 abonnés, soit près de 1 000 euros par utilisateur. Pourquoi revoir le système si tar- divement alors que l’association des paralysés de France (A.P.F.) avait - déjà - tiré la sonnette d’alarme ? “Nous débutons l’audit car nous attendions de savoir quelles nouvelles communes rejoin-
dront l’agglomération. Les mini- bus devront se rendre à Palise, à Saint-Vit…Forcément cela pren- dra davantage de temps” répond la C.A.G.B. Les pistes pour sauver le soldat “Ginko access” sont nombreuses. L’objectif est de développer le nombre de bus capables de trans- porter les fauteuils. 70 %du parc d’autocarsGinko est équipé.Bien- tôt, ce sera 100 % du parc. Enco- re faut-il des trottoirs adaptés, un personnel formé. “Nous y tra- vaillons, coupe Serge Rutkowski. Nous avons fait le tour des 1 000 points d’arrêts des communes du Grand Besançon pour les rendre
accessibles d’ici 2018. Des forma- tions aux chauffeurs seront don- nées.” Faudra-t-il revoir les critères d’acceptation des clients ? “Pour lemoment cela paraît difficile, car comment juger au téléphone le degré de handicap d’une person- ne (N.D.L.R. : il faut une carte d’invalidité avec un taux mini- mum de 80 %) ? Les associations devront, elles aussi, prendre leur part dans les déplacements” sug- gère la C.A.G.B. Jeudi 31 mars, l’Agglo votera le rapport d’accessibilité pour les années futures. E.Ch.
Besançon. La collecti- vité pallie également le retrait de la Sécuri- té sociale qui ne prend plus en charge les déplacements en véhi- cules adaptés. Pourquoi l’offre est-elle si alléchante ? Parce que le prix du ticket est identique à celui d’un ticket de bus “pour un rendu bien plus important, rappelle l’élu. Nous conduisons d’un pointAà un point
“Victime de son succès.”
ASSOCIATION Santé Une bouffée d’air pour les malades d’Alzheimer et leurs aidants Chaque jeudi, des bénévoles formés accueillent des personnes victimes de troubles de la mémoire. Pendant ce temps, l’aidant souffle quelques heures. 21 familles accueillies en 2015
P our Jean comme Léontine, le jeudi, c’est “jour de club”. Dans une salle du foyer de vie Hen- ri-Huot situé 11, rue Jean Wyrsch, ils sont une douzaine à se retrouver chaque semaine autour d’un atelier bricolage, peinture, pâtisserie ou musique. Le midi, ils partagent un repas. Ce qui réunit ses femmes et ses hommes âgés entre 62 et 84 ans : un déficit cognitif modéré. “Ce sont des troubles qui troublent l’entourage” résu- me Odette Jeunet. Bénévole, cette Bisontine demeurant quartier Saint-
Claude est à l’origine de la création de l’association “La bouffée d’air”. Elle accueille depuis mai 2011 ces malades dont le degré de perte de repères varie. Pendant ce temps, les proches “souf- flent” quelques heures. À l’époque où son mari était frappé par ces maux, ce type de structure n’existait pas à Besançon. Plus que quiconque, Odette mesure donc la dif- ficulté et l’épuisement des aidants à gérer 24 heures sur 24 son mari ou sa femme malade. C’est un travail de tous les instants. “Nous sommes là pour
apporter un bénéfice aussi bien au malade qu’à l’aidant, nous sommes une passerelle, une bouffée d’air pour que l’aidant puisse souffler le temps d’une journée, fasse ses courses, se rende chez le médecin, le coiffeur, le dentiste. On lui dit : taille la route” poursuit Odet- te Jeunet, membre de l’association Franche-Comté France Alzheimer. Cela paraît simple. Et pourtant, ce type de structure est rare. “Heureuse- ment que nous avons cet espace prêté gracieusement par la Ville de Besan- çon, laquelle prend en charge une aide
Odette Jeunet (assise) et Jacqueline sont bénévoles. Elles accueillent des personnes atteintes de troubles de la mémoire au foyer Henri-Huot de Besançon.
médico-psychologique” ajoute Odette en forme de remerciements. Un luxe. “Un accueil de jour reste cher. Ici, c’est très détendu. Les personnes réalisent des choses utiles et l’on discu- te avec les familles pour qu’elles accompagnent mieux leurs proches” pour- suit Jacqueline, une autre bénévole dont le mari - décédé en septembre 2015 - avait développé Alzhei- mer. Si elle donne de son temps et de son énergie,
mations, nous apprenons à décoder cela. Si une personne est agressive, c’est parce qu’elle se défend avec les seuls moyens dont elle dispose. L’aidant qui répond à unmoment T avec l’expérience qu’il a ne peut pas tout savoir” évoque Odette Jeunet. “La bouffée d’air” a accueilli 394 per- sonnes l’an dernier, soit 21 familles. 51 résident(e)s du foyer-logement situé à l’étage sont venu(e)s leur rendre visi- te. Pour profiter de ce service, il suffit d’adhérer à l’association (31 euros). La participation à une séance coûte 5 euros. Le lieu est tout sauf un dépose-minu- te. Des liens se sont noués, “les membres de familles sont devenus des amis. Nous prenons des nouvelles… même après le décès d’une personne. C’est comme notre famille” note Odette qui a pré- paré une tarte pour le goûter. Un véri- table cocon que cette “bouffée d’air”. E.Ch.
Un lien avec les résidents du foyer.
Séance confection d’œufs de
Pâques pour les membres de la Bouffée d’air aidés par une bénévole (à droite).
c’est aussi pour délivrer des conseils : “Je souhaite transmettre…Si un mala- de fait mal quelque chose ou se trom- pe, il ne faut pas l’accabler. Au contrai- re” dit-elle. La personne atteinte d’Alzheimer fonctionne à l’émotion concède une spécialiste. “Dans nos for-
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