La Presse Bisontine 175 - Avril 2016

BESANÇON 14

La Presse Bisontine n° 175 - Avril 2016

SPORT

Prochains matches : Racing Besançon - Pontarlier le 19 mars à 18 heures stade Léo-Lagrange,

Football

Le coup de patte de Mickaël Isabey

l’entraîneur. Inutile de lui rappeler la finale de Coupe de France manquée avec Sochaux en 2007… parce qu’il ne rentrait pas dans les plans de Guy Lacombe. Estime-t-il être impartial avec son groupe ? “Joueur, je me remet- tais en question si je n’étais pas rete- nu. C’est pareil en tant qu’entraîneur. J’essaie d’être le plus juste possible. Je suis dans la discussion avec le joueur et je privilégie un groupe avec de la convivialité avec un niveau similaire. La difficulté des joueurs amateurs est de manquer de rigueur.” Bref, il y a une méthode Isabey. “Non, coupe-t-il. La méthode, c’est Philippe Pichery, le président. Il abat beaucoup de travail.” Besançon F.C. - Racing Besançon le 23 mars à 20 heures, Racing Besançon - Dijon 2 le 9 avril à 17 heures

D ans son bureau situé au club- house du stade Léo-Lagran- ge, Mickaël Isabey a dessiné sur un paperboard un terrain de football. À l’encre noire, il a inscrit les “11 règles du football”. Dans les buts : “le respect”. En numéro 2 à la place du défenseur central : l’application. Pour le rond central, le numéro 6 symbolise “le travail”. Le 11 pour l’ambition, le 9 pour le plaisir, le 10 pour l’humilité. À l’image de son passé de footballeur où il endossa le rôle de meneur de jeu au F.C. Sochaux-Montbéliard, Mickaël Isabey est resté humble mais ambi- tieux. Entraîneur de l’équipe première du Racing qui évolue en C.F.A. 2 (équi- valent de la 5 ème division) depuis trois ans, il a repris les rênes derrière Fran- çois Bruard. Sa mission : structurer et développer le club. Il semble y par- venir (l’équipe était 7 ème du classement à la 17 ème journée). Né de la disparition du B.R.C., le Racing a grimpé depuis quatre ans les éche- lons sans griller les étapes. De LR2, il a accédé au C.F.A. 2 (championnat de France amateurs). Recruté après l’obtention de son diplôme d’entraîneur décroché avec des joueurs comme Mic- kaël Landreau ou Éric Carrière, l’ancien pro âgé de 41 ans sait que le club arri- ve à un tournant. “Il faut le stabiliser pour avoir d’autres ambitions par la suite tout en misant fortement sur la formation” assure “Micka”. Il a déjà lancé quelques pépites comme les frères Hakkar (Amine et Nabil) ou Naïm Loukhiar. La montée en C.F.A. 1 ? “Ce n’est pas un objectif final mais il faut accrocher les 5 premières places cette saison” répond le footballeur. Joueur, Isabey fut confronté aux déci- sions, parfois arbitraires, de

Comment l’ancien professionnel endosse-t-il son costume d’entraîneur ? Plutôt bien à en croire les résultats du Racing Besançon même s’il doit, sans cesse, répéter les consignes. Le club poursuit sa construction.

30 formateurs gèrent toutes les équipes mais l’ancien “lutin sochalien” n’est pas déconnecté du reste des bénévoles. Dimanche 28 février, c’est lui, avec Alain Ellenrie- der, qui conduisait le mini- bus pour se rendre à Saint- Étienne (match perdu 3-0). Un résultat que le coach a débriefé si bien qu’à l’élaboration de la pro- chaine feuille de match publiée chaque vendredi soir, des “noms” pourraient se retrouver sur le banc… S’il loue les qualités de ses joueurs, il regrette le manque de “culture foot” de la nouvelle génération. À Isabey de faire aimer le métier. E.Ch.

“Je suis dans le dialogue.”

L’entraîneur du Racing Besançon Michaël Isabey prépare la séance d’entraînement.

PARCOURS

Julie Philippe, 27 ans

La poésie comme exutoire La jeune femme de 27 ans, handicapée moteur, aspire à l’autonomie. À la recherche d’un emploi adapté, elle puise sa force dans l’écriture. Julie espère publier sa prose.

S a leçon de courage est teintée d’un certain réa- lisme. À 27 ans, Julie Philippe sait mieux que quiconque que son fauteuil rou- lant est un frein pour recher- cher un emploi. “Les regards sont souvent questionnants” confie-t-elle. La Bisontine, qui a suivi une formation d’Agent administratif d’entreprise, recherche un emploi dans le

domaine du secrétariat. Actuellement suivie et logée à la résidence multiservice A.P.F. de Besançon Planoise, Julie aspi- re à devenir autonome, c’est-à- dire vivre seule en appartement. Un vrai défi car chaque geste qu’elle entreprend nécessite de l’énergie, du temps. Née pré- maturée, la jeune femme a man- qué d’oxygène à la naissance, conduisant à une infirmitémotri-

Julie Philippe, handicapée moteur, écrit des poèmes. Elle aimerait les publier.

Zoom “Mon Exutoire” Mon exutoire, cʼest aussi mon défouloir cʼest faire part de mon ressenti sans que ce soit mal pris À travers quelques lignes de poésie qui racontent ma vie et mes envies À travers ces lignes je ne veux pas froisser Juste me laisser aller

ce et cérébrale. Un coup du sort. Mais elle ne s’apitoie pas sur ce sort. Mieux, elle balaie ce fou- tu handicap lorsqu’elle se met devant son ordinateur pour écri- re. Julie a trouvé dans la poé- sie “son exutoire” dit-elle. “C’est une façon de me libérer des tra- cas du quotidien et libérer mes émotions.” Elle multiplie les actions pour se faire connaître et espérer trouver un éditeur qui veuille bien publier sa pro- se. “J’aimerais percer dans

j’écrivais était assez noir.” C’est la participation à des concours d’écriture qui l’ont révélé. Deux de ses poèmes ont d’ailleurs été inscrits dans un livre. Une récompense. Partant du principe “qu’elle est aidée dans son quotidien” , Julie souhaite rendre la pareille. Elle a réalisé du bénévolat à la Banque alimentaire, sensibili-

se au handicap dans les lycées. Elle a réussi à surmonter le regard mais avoue “avoir un gros manque de confiance en elle.” Mais elle ne se cache, pas pour dénoncer ces personnes qui n’ont pas la politesse de lui laisser une place pour son fau- teuil dans le tram. Le poète a du tempérament. E.Ch.

l’écriture même si je sais qu’on n’en fait pas sa vie. Je sais que cela coûte de l’argent que publier.”

C’est lors de son cursus scolaire en foyers adaptés que la Bisontine a découvert cette passion pour les alexandrins. “J’écris souvent, parfois tous les jours. J’ai eu une période où ce que

Primée à un concours d’écriture.

Contact : philippejulie123@yahoo.fr

Julie Philippe

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